C’est le huitième départ de feu depuis 2018, et le cinquième depuis avril 2023 (celui du 18 avril ayant ravagé deux hectares de végétation). Le maire de Sainte-Hélène, « traumatisé par les incendies de septembre dernier », n’a pas hésité à signer son arrêté, « même si ce n’est pas le genre de démarche qu’on a envie de faire ».
Selon Lionel Montillaud, élu depuis 2020 avec l’étiquette Horizons (parti d’Édouard Philippe), « des dysfonctionnements techniques provoquent des étincelles et le feu prend dans l’herbe sèche » :
« Les sapeurs-pompiers interviennent rapidement et ça ne sort pas du parc, mais tout de même, la forêt n’est pas loin, même si les alentours sont correctement débroussaillés », précise-t-il.
Face à cette « forte récurrence des départs de feu », « le défaut d’exécution des obligations légales de débroussaillement », et « le risque encouru par la population », Lionel Montillaud a sommé l’exploitant Le Bétout Énergies de « suspendre ses activités jusqu’à la mise en œuvre de solutions permettant la reprise de ses activités en sécurité », confirmant ainsi l’information révélée par Le Journal du Médoc.
« Plan d’action » à l’étude
Rue89 Bordeaux n’a pas réussi à joindre Le Bétout Énergies, mais le maire assure que la société « a parfaitement compris le problème et met tout en œuvre pour le régler ».
« On a un plan d’action que nous sommes en train d’étudier et de modifier avec eux. Il faut qu’il y ait un diagnostic de toute l’installation électrique et électronique, et que le délai de mise en œuvre soit défini », déclare l’édile.
Le Bétout Énergies est un des quatre exploitants du parc photovoltaïque d’une surface de 160 hectares à Sainte-Hélène. Il a la charge d’une installation de 40 hectares qui lui a été cédée par Valorem, une société béglaise, le développeur initial du projet.
« Sur les trois autres parcs, tout se passe bien, commente le maire. C’est qu’il y a un vrai problème de maintenance et d’entretien sur ce parc précisément. »
Illustration du « made in Aquitaine »
Inauguré en 2015, le parc Bétout Energies est composé de 40 000 panneaux pour une puissance installée de 12 MWc qui correspond à 15 600 mégawatts de production annuelle fournis à EDF, équivalent à la consommation annuelle de 7 000 foyers (hors chauffage). Retenu par la Commission de Régulation de l’Energie sur un appel d’offre national, il a bénéficié d’une autorisation de défrichement sur une surface de 37 hectares, dont une partie avait été sinistrée par la tempête de 1999.
Cette installation, totalement « made in Aquitaine » – la société lot-et-garonnaise Fonroche et l’entreprise girondine Exosun ont respectivement produit les panneaux et les supports mobiles pour le compte de Valorem –, se voulait une illustration du fort développement des énergies renouvelables dans la région.
Lionel Montillaud redoute que ces incidents répétés ne « donnent une très mauvaise image des énergies renouvelables ».
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