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Le permis de construire du surfpark à Canéjan attaqué en justice pour l’ « illégalité » du projet

La Sepanso Gironde et Surfrider Foundation ont demandé l’annulation du permis de construire et dénoncent une infrastructure « dangereuse pour l’environnement ». Edouard Algayon, l’initiateur du projet, continue de défendre une « démarche honnête » et espère démontrer que « les assos mentent ».

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Le permis de construire du surfpark à Canéjan attaqué en justice pour l’ « illégalité » du projet

C’est une nouvelle étape plus offensive qu’entament les opposants au projet de surfpark à Canéjan. Ce lundi, la Sepanso Gironde et la Surfrider Foundation, soutenues par le collectif Canéjan en Transition, ont déposé un recours contentieux auprès du tribunal administratif de Bordeaux.

Le premier recours, gracieux celui-ci, déposé par Surfrider Foundation Europe et France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine en avril, avait été rejeté par la mairie de Canéjan en juin. Celle-ci venait d’accorder, en février, le permis de construire de cette méga piscine à vagues de 13 000 m2, située à 50 km de l’océan.

L’objectif des associations reste le même : le retrait d’un projet jugé « non essentiel et nuisible pour l’environnement ».

Projet « illégal »

Contacté, Rémy Petit, membre du collectif Canéjan en transition, considère que ce recours contentieux sera « long, mais utile ». D’après lui, il permettra de suspendre les travaux (qui n’avaient pas encore commencé), le temps que le tribunal administratif de Bordeaux rende sa décision.

Un document relatant « plusieurs points problématiques » et concluant « l’illégalité » du projet, a été déposé. Utilisation de l’eau potable puisée dans les nappes phréatiques, parking prévu sur une zone boisée et classée, absence de système de vidange complète et risque de pollution de la rivière de l’Eau Bourde située à 250 mètres du site : les doléances sont multiples.

« Les gens ne réalisent pas la menace d’un tel projet. Pour donner une idée, la surface des deux bassins cumulée sera aussi grande que la place de la Bourse à Bordeaux. c’est 1,4 hectares ! Il n’y a pas eu d’étude d’impact, pas d’enquête publique. Tout a été minimisé et les conséquences sur la faune et la flore n’ont pas été prises en compte », s’agace Rémy Petit. 

Le sujet s’est invité à l’antenne de France Inter ce mardi matin. Le 6/9 recevait le ministre de la transition écologique Christophe Béchu qui, interrogé sur ce projet, a précisé que « l’État n’a pas donné son aval » : 

« Avec des promoteurs qui disent que ça n’est que de l’eau de pluie et des opposants qui disent que ce projet pourrait brasser jusqu’à l’équivalent d’une centaine de piscines olympiques par an, ça interroge. Le ministère va regarder le sujet. »

Une satisfaction pour Rémy Petit, « content qu’on en parle enfin ».

« Opposition idéologique »

Interrogé par Rue89 Bordeaux, Édouard Algayon, l’initiateur du surfpark, n’était pas au courant de l’intervention de Christophe Béchu sur la première station radio de France. Il considère cependant les propos du ministre positifs : 

« C’est une très bonne nouvelle ! Qu’il se penche sur le dossier. Il verra qu’il est bien monté et que les études prouvent que le système de récupération de pluie est suffisant pour alimenter le bassin. » 

Il n’est cependant pas surpris que les associations « restent campées sur leurs positions ». Il regrette cependant qu’aucune n’ait tenté de discuter avec lui « pour comprendre les réalités du projet » : 

« Elles ne nous ont jamais contacté mais nous on a essayé de le faire. Notre démarche est honnête et on a travaillé pour respecter la consommation des ressources en eau et en électricité. La justice va faire la lumière sur tout ça et tout le monde verra que les assos mentent. Leur opposition est seulement idéologique et pas factuelle », se défend-il. 

Pour rappel, neuf projets similaires en France avaient déjà été abandonnés « face à l’opposition citoyenne et à leur empreinte environnementale catastrophique », indique Rémy Petit. Une pétition en ligne demandant l’abandon de la piscine de Canéjan est disponible en ligne et a déjà recueilli 44 600 signatures. 


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