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Fermeture du lac d’Hostens à la baignade : la prolifération des cyanobactéries est « liée aux activités humaines »

Le Département de la Gironde, gestionnaire du site, a ordonné une fermeture préventive à la suite d’analyses partielles montrant la présence de cyanobactéries toxinogènes dans les eaux du lac. Un laboratoire souligne l’augmentation des seuils de la bactérie chaque année et fait le lien avec les activités humaines et le réchauffement climatique.

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Fermeture du lac d’Hostens à la baignade : la prolifération des cyanobactéries est « liée aux activités humaines »

Drapeau rouge au lac d’Hostens. Ce vendredi 1er septembre, le Département de la Gironde, gestionnaire du site, a fermé préventivement la baignade. Des premiers résultats partiels, suite à une analyse menée le 31 août, ont fait état de la présence de cyanobactéries toxinogènes.

Deux chiens intoxiqués

À l’origine de l’interdiction de baignade, deux chiens intoxiqués après avoir été au lac Lamothe, sur la commune d’Hostens. Le premier est décédé brutalement après son empoisonnement le 17 août. Le second, le 23 août, a pu être sauvé après avoir été emmené en urgence chez un vétérinaire.

L’ARS avait alors réalisé des analyses et concluait à l’absence de cyanobactéries toxinogènes. Une seconde analyse, demandée parallèlement par les propriétaires du chien décédé, est venue contredire ces premières conclusions. Le laboratoire Aqua Gestion, situé en Haute-Vienne, a relevé une quantité de cyanobactéries au-delà du seuil recommandé.

Des résultats contradictoires qui s’expliquent par une méthodologie de prélèvement différente. « L’ARS a analysé des prélèvements planctoniques [dans la masse de l’eau NDLR] », précise Philippe Combrouze, responsable d’Aqua Gestion. Le laboratoire, quant à lui, a réalisé des prélèvements benthiques, c’est-à-dire relatif au fond des eaux.

Le lac d’Hostens Photo : cc/Larrousiney/Wikipédia

Impact des activités humaines

Ce vendredi, les résultats partiels des analyses commandées par le Département auprès de deux laboratoires, dont Aqua Gestion, confirme bien la présence d’anatoxine-a, un neurotoxique. Selon Philippe Combrouze, « 95% des mortalités brutales de mammifères » sont causées par cette substance. Les résultats définitifs des études devaient être connus dans le week-end.

« Chaque année, on croit que le pic de cyanobactéries a été atteint et chaque année ce seuil est dépassé », commente le laborantin.

En cause : l’augmentation du taux de phosphore, substance nutritive des cyanobactéries. Il ne n’agirait pas d’un phénomène naturel mais directement « lié aux activités humaines », poursuit-il :

« La quantité importante de phosphore ne tombe pas du ciel. Depuis plus de 30 ans, plusieurs points posent problème : le raccordement des eaux usées vers les stations d’épuration, les conditions d’élevage qui ont changé… Le réchauffement climatique, lui, joue un rôle dans la biodisponibilité du phosphore. Les périodes de sécheresse et de fortes pluies conduisent à un afflux de phosphore des bassins versants aux plans d’eau. »

« Problème de santé publique »

Le risque d’empoisonnement vaut pour tous les mammifères. Les chiens y sont plus soumis par le fait qu’ils avalent l’eau quand ils se baignent :

« Les cyanobactéries présentent un risque neurotoxique, c’est-à-dire sur les nerfs. Une fois libérée dans l’estomac, la toxine passe directement dans le sang et bloque le fonctionnement des poumons. […] Ce n’est pas un phénomène nouveau et c’est un problème de santé publique » abonde Philippe Combrouze. »

La contamination aux cyanobactéries ne se limite pas aux zones de baignades. En juillet, l’eau potable de 56 communes de la Creuse a été contaminée à l’anatoxine. Des distributions d’eau potables ont ainsi été mises en place par les collectivités. L’ARS, de son côté, a prévu de nouvelles analyses lundi 4 septembre dans les eaux du lac d’Hostens.


#qualité des eaux de baignade

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