« Le combat va pouvoir reprendre », déclare fièrement Valérie Murat lors d’une déclaration publique sur les allées de Tourny, ce vendredi 27 octobre. En février 2021, son association Alerte aux toxiques a été condamnée par le tribunal de Libourne à verser 125 000 euros au Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) et à 25 acteurs de la filière du vin.
Un an plus tôt, l’association avait dénoncé la présence de résidus de pesticides de synthèse dans 22 vins (dont 19 Bordeaux) certifiés Haute valeur environnementale (HVE). L’appel de la décision de justice était tributaire de l’acquittement de l’amende. C’est désormais chose faite, dans le délai imparti des deux ans, grâce à une levée de fonds en ligne. Au total, ce sont 2 600 personnes et 28 organisations qui ont contribué.
« Parler du fond du dossier »
Symboliquement, Valérie Murat est allée déposer un chèque géant de 125 000 euros au siège du CIVB :
« Ce procès bâillon aura au moins eu le mérite de montrer au-delà de notre département et des frontières du pays les moyens toujours plus puissants mis en œuvre pour maintenir l’omerta sur les pesticides de synthèse utilisés en viticulture et leurs effets sur la santé publique et l’environnement. »
La militante girondine antipesticides, prix « Éthique » de l’association Anticor en 2022, a taclé le « déni » du CIVB et des acteurs de la filière quant aux « dangers sanitaires et environnementaux des pesticides de synthèse » :
« On va enfin pouvoir parler du fond dans ce dossier : que mettons-nous sur les vignes des propriétés labellisées HVE ? Pour empêcher de faire jurisprudence et interdire d’informer le public sur ce label qui permet l’utilisation de produits suspectés d’être cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques et/ou perturbateurs endocriniens pour produire du vin. »
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