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« Mêmes étudiants, mêmes droits » : 150 manifestants contre la loi immigration à Bordeaux

Trois semaines après l’adoption de la loi par l’Assemblée nationale, des associations d’étudiants et l’Unef ont défilé ce samedi de la Victoire jusqu’à la préfecture. Une mobilisation nationale est prévue le 14 janvier.

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« Mêmes étudiants, mêmes droits » : 150 manifestants contre la loi immigration à Bordeaux
Manifestation d’étudiants contre la loi immigration place de la Victoire (VB/Rue89 Bordeaux)

David Aloco est en doctorat de droit public. Originaire de Côte-d’Ivoire, il étudie à Bordeaux depuis 2019. Pour subvenir à ses besoins, en plus d’être chargé de Travaux dirigés à l’université, il est veilleur de nuit. Une précarité souvent inhérente au statut d’étudiant étranger, explique celui qui est aussi président de la Fédération des associations d’étudiants et stagiaires ivoriens de France (FASESIF) :

« Nous sommes environ 300 étudiants ivoiriens sur Bordeaux. Nous sommes nombreux à devoir travailler à côté de nos études. La loi immigration ne fait qu’aggraver notre précarité. C’est une manifestation qui défend la cause de l’égalité, de la justice, de la considération de l’étranger, de la lutte contre la xénophobie. »

Ce samedi 6 janvier, environ 150 étudiants et étudiantes ont répondu à l’appel lancé par le collectif d’étudiants « Loi immigration Darmanin, non merci ». Au son des slogans « Mêmes étudiants, mêmes droits » ou encore « On est là même si Darmanin ne le veut pas », le cortège est parti de la Victoire pour rejoindre la préfecture dans l’après-midi.

« Double peine »

Clémence Delfaud, secrétaire de l’Unef Bordeaux, déplore « la majoration des frais d’inscription ». Pour les étudiants hors de l’Union européenne, ils devront payer 2770 euros annuellement en licence et 3770 euros en master (contre respectivement 170 euros et 243 euros pour les étudiants français).

« C’est une loi raciste qui va multiplier par 16 les frais d’inscription pour les étudiants étrangers », expose Iban Delavoie, président de l’Unef Bordeaux :

« Cette loi introduit la préférence nationale et la séparation entre les étudiants. Le gouvernement collabore au programme de haine et de division porté par l’extrême droite. C’est une loi qui participe à la casse de l’université et la libéralisation de l’enseignement supérieur. »

« Les étudiants et étudiantes étrangères vont payer la double peine », lance au mégaphone Yanis Jaillet, secrétaire général de l’Union étudiante Bordeaux :

« Les étudiants étrangers sont déjà ceux qui cumulent les difficultés d’accès au logement. Avec la loi, il y a la hausse des frais d’inscription, la suppression des APL (Aide personnalisée au logement) et probablement des difficultés d’accès aux soins avec la réforme de l’AME (aide médicale de l’État ). »

Unanimité contre la caution retour

Unanimement, les organisations ont dénoncé la caution retour inscrite dans la loi. Elle doit être demandée aux étudiants étrangers à leur arrivée en France et reversée lors de leur départ. Une mesure vivement critiquée par des présidents d’universités, dont Dean Lewis, président de l’Université de Bordeaux et vice-président de France Universités. Interrogé sur France Info, il a fustigé une « une marchandisation de l’enseignement supérieur de la recherche ».

Le gouvernement lui-même patauge avec cette mesure. Sur le plateau de C à vous sur France 5, Emmanuel Macron a estimé que la caution demandée « n’est pas une bonne idée ». Le lendemain sur France Inter, c’est au tour de la Première ministre de minimiser cette mesure.

« Beaucoup de présidents d’universités sont contre cette loi, pourquoi on n’écoute pas les premiers concernés ? », interroge Lamine Barry, de l’Association bordelaise des étudiants et sympathisants sénégalais :

« C’est une loi qui fait plaisir à une partie de la classe politique. Elle a été élaborée sans connaissance de terrain sur les conditions de vie des étudiants étrangers, sans même l’avis des universités. »

Alors qu’un « grand rassemblement » est prévu à Paris dimanche 14 janvier contre la loi immigration, une manifestation est prévue le même jour à Bordeaux. Rendez-vous est donnée à 14h place de la Bourse.


#loi immigration

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