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« Halte au mépris » : le monde de l’éducation dans la rue à Bordeaux

Dans le cadre d’une grève nationale, les enseignants et personnels des écoles se sont mobilisés. Dans la capitale girondine, une manifestation de 3000 personnes a rejoint le rectorat en milieu d’après-midi.

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« Halte au mépris » : le monde de l’éducation dans la rue à Bordeaux
Les enseignants et les personnels des écoles manifestent ce jeudi 1er février à Bordeaux

« Classes supprimées, jeunesse sacrifiée » : les slogans rythment le cortège d’enseignants et de personnels de l’éducation parti de la place de la Bourse à 14h. 3000 personnes ont rejoint la manifestation intersyndicale menée dans le contexte de grève nationale. En Gironde, les syndicats font état de 41,5% de grévistes dans le secondaire, dont 53% en collège.

Après les agriculteurs la semaine passée, c’est cette fois le milieu de l’éducation qui exprime sa colère contre le gouvernement. Et les revendications sont plurielles : abandon des groupes de niveau voulu par Gabriel Attal en français et en mathématiques, revalorisation des salaires ou encore un statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH.

Déconnexion des politiques

Pauline est enseignante en classe de CP à Lestiac-sur-Garonne. L’ensemble de son école est en grève aujourd’hui. « On manifeste toujours pour les mêmes choses, d’abord pour dénoncer les conditions de travail », décrit-elle :

« En classes de CP et CE1, les effectifs sont plafonnés à 24 élèves. Mais dans les classes supérieures, les élèves sont beaucoup plus nombreux. On doit parfois s’occuper d’élèves qui ont des besoins spécifiques parce qu’on manque de personnels formés pour les accompagner. »

Et dans la manifestation, une figure cristallise les tensions : Amélie Oudéa-Castera, à la tête du ministère des Sports et de l’Éducation. Le cumul de ses fonctions et ses récentes prises de position sur l’école publique, d’où elle a déscolarisé ses enfants, ont eu pour effet de lui mettre les enseignants à dos. « Elle n’est pas légitime », fulmine ainsi Caroline, professeure des écoles dans le Libournais :

« Le fait que l’éducation nationale ait été rattachée au ministère des Sports, alors que les Jeux olympiques approchent, c’est du mépris. Nous avons l’impression d’être une partie négligeable pour le gouvernement. Comme d’autres ministres de l’Éducation avant elle, elle ne vient pas du milieu de l’enseignement. Comment peut-on être entendus par des politiques aussi déconnectés ? »

Suppression de postes

Caroline, professeure des écoles à Libourne depuis 15 ans, a déjà « pensé à tout arrêter » :

« J’ai déjà une amie qui s’est reconvertie. Les classes sont surchargées, on a du mal à remplir notre seule mission d’enseignement, on nous demande toujours plus. On nous propose des primes mais jamais d’augmentations de salaire. »

« Nous voulons des recrutements statuaires, auxquels s’ajoute la question du salaire qui rejoint celle des agriculteurs », résume Marlène Fernandez, secrétaire départementale FO de l’enseignement, culture et formation professionnelle :

« La classe ouvrière aujourd’hui demande de pouvoir vivre décemment de son travail. Il y a aussi la problématique de l’inclusion des élèves en situation de handicap, il nous faut des moyens. Même Gabriel Attal l’a reconnu, il manque 23000 places dans les établissements spécialisés. »

À Bordeaux, à la rentrée 2024, 17 postes vont être supprimés dans le premier degré. Suite à la tenue d’une assemblée générale par les sections départementales FSU, FO, CGT et Sud, une reconduction du mouvement a été votée les 7, 8, et 9 février en Gironde.


#éducation

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