Vendredi 8 mars, l’AG féministe de Gironde donne rendez-vous à 12h place de la Victoire pour le départ d’une manifestation. À 16h, une AG des grévistes est prévue quai des Queyries, en face de Darwin, sous un chapiteau. De 18h à 19h30, un apéro en musique viendra conclure la journée. Pour préparer la mobilisation, des ateliers pancartes et banderoles sont prévus, dès le 3 mars, à Bordeaux, à Pessac et dans le Sud Gironde.
Cinéma, théâtre, expositions… Plusieurs événements culturels sont programmés autour de la journée de grève du 8 mars dans l’agglomération bordelaise. Et ça commence ce lundi 4 mars.
Histoire des luttes féministes sur le campus de la Victoire
Du 4 au 8 mars, le collectif féministe Du Pain et des Roses et le collectif étudiant Le Poing Levé organisent une semaine d’animation à l’université de Bordeaux, sur le campus de la Victoire. Une exposition intitulée Histoire du mouvement des femmes : du droit de vote à la lutte contre la guerre, les femmes contre le capitalisme et le patriarcat sera visible tout au long de la semaine. Tandis qu’elle s’intéresse au féminisme à travers le monde, un zoom sera fait sur la Palestine et Gaza. Le vernissage de l’exposition aura lieu à 17h30 lundi 4 mars, dans l’atrium.
Jeudi 7 mars, un ciné-débat autour de Salt of the earth est organisé à 17h30 dans l’amphithéâtre Pitres. Tourné en 1952 par Herbert Biberman, le film s’intéresse au pouvoir de la solidarité des femmes lors d’une grève des mineurs dans l’État du Nouveau-Mexique aux États-Unis. Épouses et filles décident de s’engager dans le conflit social en tenant un piquet de grève. À sa sortie, en plein maccarthysme, le film fut mis sur liste noire.
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Soirée féministe aux Vivres de l’art
L’association féministe de Sciences Po Bordeaux, Sexprimons Nous, organise sa soirée annuelle aux Vivres de l’art, mercredi 6 mars à partir de 18h30. Au programme : stands d’associations, sketchs, drag show, tombola, concert et dj set de deux artistes bordelaises du collectif Souyetek.
Entrée à 4€ pour les non-boursiers, 2€ euros pour les boursiers
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Moi(s) femmes au théâtre Le levain
À Bègles, le théâtre Le Levain consacre le mois de mars à une programmation théâtrale composée uniquement d’artistes féminines : Moi(s) femmes. Après un stage d’expression corporelle avec Agathe Kébir (1er et 2 mars) et une représentation de Peaux de Femmes de la compagnie Lallaloba (2 mars), se tient une conférence gesticulée, Souvent femme jaillit, de la bordelaise Valérie Duchaillut (8 mars).
Souvent femme jaillit, une abondante conférence
Le clin d’œil à Victor Hugo s’arrête au titre. Le reste est un manifeste à part entière prenant ses sources dans l’histoire de l’Humanité. Dans un format de conférence augmentée et argumentée, Souvent femme jaillit veut tout d’abord mettre la liberté de la femme de disposer de son corps au centre du débat. C’est un appel à libérer l’orgasme féminin de ses freins et de défaire des principes établis par le patriarcat.
Valérie Duchaillut, qui a tourné le dos à ses anciennes fonctions de communicante dans la culture et pour les collectivités territoriales, ne rechigne pas à mettre les mains dans le cambouis et à démonter les idées reçues. Des références historiques, des extraits de littérature, des repères artistiques… contribuent à une conclusion : une femme fontaine est une femme tout court.
« On ne parle jamais d’hommes éjaculateurs, parce que l’on sait bien qu’il le sont tous. Parler de “femme fontaine” c’est laisser sous-entendre que certaines le seraient et d’autres pas. Or ce n’est pas le cas. Toutes les femmes peuvent avoir des “orgasmes fontaines”, elles ne le savent simplement pas encore. »
Le 9 mars à 10h30, Valérie Duchaillut anime un atelier / cercle de parole « Jouissance fontaine, de quoi parle-t-on ? ».
Pour la suite du programme mensuel, on retrouve Agathe Kébir dans Séduis-toi, une création scénique mêlant texte, danse et chant (9 mars), une lecture théâtralisée de Cathy Coffignal du texte de Jean-Paul Alègre, Lettres croisées (10 mars), Que ta volonté soit fête, l’adaptation théâtrale du livre Une vie bouleversée d’Etty Hillesum, par Valentine Cohen (14 mars), Le cri de l’autruche, une réflexion sur la torture du collectif Mixeratum Ergo Sum (15 mars), Sésame, une épopée d’une clown de Camille Brazzini (22 mars), Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, l’hippisme poétique de Marie Baxerres (28 mars), et d’autres ateliers et lectures.
Tarif plein : 13€ / Tarif réduit : 10€, carte jeune 8€
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Sur les traces de Flora Tristan, au théâtre de l’Inox
Au théâtre de l’Inox, l’association culturelle PourQuoiPas organise du 7 au 14 mars une semaine baptisée EXILS, des mondes passés, des territoires d’avenir, avec, comme « fil d’Ariane », la femme de lettres et militante socialiste Flora Tristan. Franco-péruvienne, née à Paris en 1803, elle est morte et enterrée à Bordeaux en 1844.
Contemporaine de George Sand, Flora Tristan fut une pionnière du féminisme. Victime de violences conjugales, elle se battra pour le droit des femmes à divorcer. En 1843, elle réalise un « tour de France », le circuit traditionnel des apprentis-compagnons. Son journal, publié à titre posthume, trace ses rencontres avec les femmes et les hommes ouvriers à travers le pays.
L’association PourQuoiPas propose une exposition et une brochure sur la vie et l’œuvre de Flora Tristan, ainsi qu’un nouveau spectacle musical et de lectures intitulé Flora Tristan, une Femme du Monde. Une déambulation dans le Bordeaux de Flora Tristan est également inscrite au programme, aux côtés de conférences, lectures et représentations théâtres : Secrets d‘étoffes et d‘histoire, paroles d’immigrants, mis en scène par la compagnie Jusqu’à l’Aube ; La Foi coloniale, de Florent Viguié et mis en scène par Abdulrahman Khallouf ; Une Saison en enfer du Collectif Estragon
Une Saison en enfer, une performance certaine
Une Saison en enfer est un recueil de poèmes en prose d’Arthur Rimbaud, commencé à l’époque de sa liaison avec Paul Verlaine et achevé après leur séparation. L’auteur y déverse ses tourments et les douleurs d’un amour perdu. Il règle au passage ses comptes avec les nombreux codes pesants et bien-pensants de la société, en première ligne, la religion et ses préceptes hétéronormatif de la sexualité.
Pour donner ce texte engagé et revendicatif à entendre sur les planches, le metteur en scène, Abdulrahman Khallouf, a opté pour le monologue (avec de rares répliques en off). Neuf chapitres d’un seul souffle sont confiés à une comédienne. Le choix est judicieux par sa fidélité à la pensée du poète qui s’était affranchi du genre, et le minimum était de marquer ce coup.
Mais la présence d’Elise Monniaux ne se limite pas à ce contre-pied. Durant plus d’une heure, c’est une chorégraphie verbale et gestuelle millimétrée et maîtrisée qu’elle déroule dans un espace étriqué. Avec pour seule compagnie, une étrange structure métallique qui se fait, se défait et se transforme au gré de la folie et des délires du poète. Comme une obsession que tantôt la comédienne fuit, tantôt elle habite. La performance est audacieuse et marque la prouesse d’une telle adaptation.
La dernière création du collectif Estragon tombe à pic un 8 mars (également à d’autres dates). Elle résonne avec l’ingéniosité déployée par Arthur Rimbaud pour assumer sa sexualité à une époque particulièrement homophobe, et fait écho à ses nombreuses métaphores pour dénoncer les modèles dominants. Elle répond pleinement à cette journée des droits des femmes, et également ceux des minorités de genre.
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Captives à Cadillac
Dans le sillage de la Révolution française, la première prison pour femmes voit le jour dans le monument historique de Cadillac. Au XIXe siècle, 10 000 femmes y sont emprisonnées. Au début du XXe siècle, la prison devient une « école de préservation pour jeunes filles », sorte de maison de correction où sont enfermées les « mauvaises filles », souvent placées de force sous l’autorité d’un père ou d’un frère. Suite à plusieurs suicides, le château-prison a définitivement fermé ses portes en 1952.
Le 8 mars, le château ducal de Cadillac propose une visite de l’ancienne prison à 16h, puis, à 18h, au Cinélux, la projection du film Captives, d’Arnaud des Pallières, notamment inspiré du livre de Victoria Mas, Le bal des folles, prix Renaudot des lycéens en 2019. Sorti en 2023, le drame féministe est une plongée dans l’asile de la Pitié-Salpêtrière au XIXe siècle. Un hôpital où Charcot a développé un service de psychiatrie pour traiter les femmes « hystériques » ou, du moins, considérées comme telles par la société de l’époque.
Tarif plein : 9€ / Tarif réduit (moins de 18 ans) : 5€
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