Perché sur un véhicule de la CGT et armé de son mégaphone, Antoine tente tant bien que mal de motiver les troupes.
« Avec ce temps et le fait qu’il n’y ait pas eu de combats précédents cette année, on a peur que ce soit moins suivi que d’habitude », avoue le militant.
En effet, on est loin des 100 000 manifestants qu’avait revendiqué la CGT l’an dernier. Selon les syndicats, ils sont 4 000 à avoir manifesté à l’occasion de ce 1er Mai, 1 850 selon la préfecture.
Justice sociale et libertés syndicales
Le cortège s’est élancé peu avant 11h de la place de la Bourse, en direction de la Victoire. « La pluie elle est de droite, moi je vous le dis », glisse un manifestant dans la marée de parapluies. À l’ordre du jour, beaucoup de choses :
« Pas de solidarité sans services publics forts et sans justice sociale, pour les libertés syndicales, pour une paix juste et durable dans le monde. »
Dans la foule, certains, comme Patrick, sont des habitués.
« C’est la journée des droits des travailleurs et il y a bien besoin qu’ils soient défendus aujourd’hui puisqu’ils sont attaqués de toute part », explique ce responsable syndical de Libourne.
De son côté, Betty est là pour « tellement de choses ». Elle fait découvrir à sa fille de 3 ans, perchée sur ses épaules, l’ambiance d’une manifestation. « C’est sa première », sourit-elle. Même son de cloche pour Léa qui elle est venue « pour l’histoire du 1er Mai et ce que ça représente ».
« Pour la paix dans le monde »
Aux revendications habituelles sur les droits sociaux des travailleurs et travailleuses, se mêle un message de soutien à la Palestine. À presque 70 ans, Philippe fend la foule avec son gilet aux couleurs de Solidaires et son drapeau palestinien.
« Je descends dans la rue depuis des années, et ce 1er Mai c’est aussi pour la paix dans le monde, parce que les premières victimes ce sont les travailleurs », affirme-t-il.
Son drapeau n’est pas le seul à flotter dans les airs. Le comité Action Palestine a investi le cortège avec d’autres collectifs, parmi lesquels bon nombre d’étudiants, qui militent pour un cessez-le-feu à Gaza. Et pour certains, c’est la première fois qu’ils descendent dans la rue un 1er Mai. « C’est vrai qu’habituellement je ne manifeste pas mais ça me semblait vraiment très important », confie Shadé, une enseignante en lycée qui se mobilise déjà tous les samedi avec le comité.
« Habituellement la police nous réserve un périmètre très limité qui ne nous permet pas d’être très visibles, mais aujourd’hui l’occasion nous est donnée de faire un circuit beaucoup plus important », se réjouit-elle.
Les chants et les slogans s’enchainent. Le cortège arrive à la Victoire à 11h45, toujours en musique. La foule se disperse doucement et chacun rentre chez soi, certains achetant un petit brin de muguet au passage.
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