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Loïc Prud’homme rate de peu la réélection dès le premier tour
Avec 47% des voix, le député sortant insoumis a frôlé la victoire au premier tour, mais devra revenir devant les électeurs dimanche prochain. Il sera opposé à la candidate de la majorité présidentielle, Ariane Ary (28,7% au premier) et à celle du Rassemblement national, Maryvonne Basteres (21,4%). Une triangulaire qui ne devrait pas virer au traquenard pour Loïc Prud’homme dans cette 3e circonscription (Bordeaux sud, Bègles, Talence, Villenave d’Ornon) où il est élu depuis 2017.
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Les candidats écolos tirent leur épingle du jeu à Bordeaux
Vers 23h, Céline Papin et Nicolas Thierry prennent la parole sous les applaudissements des militants au QG du Nouveau Front populaire, dans le centre-ville de Bordeaux. Dans la première circonscription (Bordeaux nord, Bruges, le Bouscat), le député sortant Thomas Cazenave, de la majorité présidentielle, serait en ballotage devant Céline Papin et Bruno Paluteau (RN).
Les résultats ne sont pas définitifs, mais l’écart entre les deux premiers candidats serait de quelques centaines de voix.
« Ça a été 15 jours d’une intensité exceptionnelle, beaucoup de militants ont posé des congés, décrit Céline Papin. Nous avons vu aussi beaucoup de nouveaux visages s’investir. Il reste une semaine, tout est possible, l’écart n’est pas insurmontable. On savait que ça allait être aussi serré, maintenant va au match. »
Nicolas Thierry, lui, manque de peu une réélection dès le premier tour, puisqu’il récolte plus de 49% des voix. « Il faut désormais transformer l’essai », plaide t-il :
« Le score est excellent, fruit d’une campagne et d’une mobilisation citoyenne avec une grande énergie. 800 personnes sont venues nous proposer de l’aide. Depuis deux ans nous avons animé 120 permanence de plein air, à la rencontre des Bordelais et Bordelaises. »
Mais le score du Rassemblement national ternit le tableau, poursuit-il :
« Dans ma circonscription, le RN triple ses voix, alors que nous sommes au cœur d’une métropole, à Bordeaux centre. La vague est nationale, et on le voit ici, alors qu’il n’y a pas de problèmes de services publics. »
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Eric Poulliat embarqué dans une triangulaire délicate à Mérignac
Le député Renaissance sortant, cadre historique de la macronie en Gironde, est en péril dans la 6e circonscription (Mérignac, Saint-Médard-en Jalles). Il est distancé de près de 2000 voix par Marie Récalde – 32,78% contre 35,78% pour la candidate socialiste représentant le Nouveau Front populaire. Jimmy Bourlieux, délégué départemental du Rassemblement national, est en embuscade avec 27,07%.
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Duel entre Alain David et Julie Rechagneux sur la rive droite
Le député socialiste sortant est en ballotage favorable dans la 4e circonscription (rive droite de la métropole bordelaise), avec 42,36% des voix et 10 points d’avance sur Julie Rechagneux. La nouvelle eurodéputée du Rassemblement national aura du mal à refaire son retard, les réserves de voix se trouvant chez les électeurs du candidat Ensemble pour la République, Fabrice Moretti (17,27%).
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Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, commente les résultats du premier tour des législatives dans sa ville
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Le PS veut faire « front contre l’extrême-droite«
Dans un communiqué de presse publié ce dimanche soir, la Fédération de Gironde du Parti Socialiste appelle tous les candidats du Nouveau Front Populaire arrivés en 3e position et en position de se maintenir, à se désister pour faire front contre l’extrême-droite et demande la réciprocité en faveur de l’union de la gauche.
« L’avenir de notre pays, le maintien de notre démocratie et de nos libertés sont en danger, il est de notre responsabilité à tous de faire barrage au Rassemblement national », précise le communiqué signé Thierry Trijoulet, premier secrétaire fédéral.
Le Rassemblement national en position de force dans cinq circonscriptions de Gironde
Outre Edwige Diaz, déjà réélue, et Grégoire de Fournas, en ballotage favorable, le Rassemblement national pourrait ravir quatre autres sièges en Gironde.
Avec 38,41% des voix, le RN Rémy Berthonneau est en tête du premier tour dans l’Entre deux Mers (12e circonscription de la Gironde). Mathilde Feld (Nouveau Front populaire), qui a réalisé 28,85% devance de justesse Pascal Lavergne, à 27,62%. Celui-ci a annoncé qu’il se désistait.
Dans la 9e circonscription (sud Gironde), la députée sortante Sophie Mette (Modem) est distancée par le candidat RN, François-Xavier Marques – 30,03% contre 38,54%. La candidate socialiste Corinne Martinez, troisième (19,42%) et en position de se maintenir, se désiste également.
Dans la 10e (Libournais), un autre député sortant de la majorité présidentielle, Florent Boudié, est en grande difficulté. Avec 29,96% contre 43,80% à son adversaire du RN, Sandrine Chadourne, il devra compter sur un report massif des voix du Nouveau Front populaire. Son candidat Pascal Bourgois, qui a réalisé 24,29% et pouvait se maintenir, a annoncé qu’il se retirait, conformément aux directives nationales.
Sur le Bassin d’Arcachon (8e circonscription, le second tour sera très serré entre le RN Laurent Lamara (36,83%) et la sortante, la députée (Renaissance) Sophie Panonacle. Mais celle-ci a plus de réserves de voix. Elle devrait à nouveau compter sur la gauche – Marylène Faure (Nouveau Front populaire), qui a réuni 18,67% va se désister -, et, peut-être, sur les électeurs Les Républicains, dont le candidat Marc Morin a fait 10,26%.
Arrivée triomphale d’Edwige Diaz au QG du RN
À l’arrivée de Julie Rechagneux, fraîchement élue eurodéputée aux dernières élections européennes, les militants présents exultent en entonnant une marseillaise. Les bises succèdent aux accolades et aux selfies.
Un peu plus en retrait, une quinzaine d’hommes font office de service d’ordre : l’un d’entre eux arbore une fleur de lys en tatouage, symbole prisé de la mouvance royaliste. Le groupe se tient informé par téléphone du parcours de la manifestation en cours dans le centre-ville contre l’extrême droite.
Quelques instants plus tard, Edwige Diaz, élue au premier tour dans la onzième circonscription girondine avec 53,3% des voies, arrive elle aussi au siège du Rassemblement national à Bordeaux. L’accueil est triomphal pour la députée réélue, qui réagit aux résultats du premier tour :
« Je prends mon score avec humilité et émotion. Sur le papier c’était possible de passer au premier tour, mais l’expérience m’a appris que la politique ce n’est pas des mathématiques. Surtout qu’il y a eu une dynamique existante du Nouveau Front Populaire. Ce n’était pas acquis, je remercie mes électeurs pour ce vote de confiance et mes équipes pour leur travail.
Le choix maintenant c’est entre le chaos migratoire avec le Nouveau Front Populaire qui veut légaliser la drogue, libérer les détenus, et la politique de Jordan Bardella, la restitution du pouvoir d’achat, rétablissement de la sécurité et la lutte contre l’immigration, puis le temps des réformes à l’automne. »
RN « pas un parti homophobe »
Eric, 61 ans, est aide-soignant dans un EPHAD, également présent au siège du RN pour le résultat du premier tour. Il a voté pour François Hollande en 2012, et se dit « dégoûté » de la politique menée durant son quinquennat.
Aujourd’hui électeur RN, il souligne « de bonnes choses » réalisées par l’ancien président socialiste, notamment sur le mariage pour tous.
« Je suis homosexuel, et contrairement à ce que disent les opposants, ce n’est pas un parti homophobe. Beaucoup de membres sont ouvertement homosexuels. Et puis je fais une distinction entre les groupuscules d’extrême droite et le RN, qui ne l’est pas. »
Cours Pasteur, des tirs de lacrymogènes pour disperser la manifestation spontanée contre le RN.
RN pas le même que FN
Catherine, 58 ans, est partiellement handicapée : elle perçoit une pension d’invalidité et complète ses revenus avec une activité d’aide à domicile. Pour elle, le résultat du Rassemblement National au premier tour des législatives est « un véritable soulagement ».
Ancienne électrice du Parti socialiste, elle avait déjà voté pour le Front National lors de l’élection présidentielle de 2022, aujourd’hui, c’est une militante active du RN à Cenon, dans la quatrième circonscription de la Gironde.
« Je suis engagée au RN, car, pour moi, la société se délite complètement. Il y a une perte des valeurs françaises, du rapport à l’autorité et l’enseignement se dégrade à cause du wokisme. »
Si la militante concède des sorties « excessives de Jean Marie Le Pen », plusieurs fois condamnés pour des propos antisémites, elle juge que le Rassemblement national « n’est plus le même parti que le Front National ».
Candidat dans la sixième circonscription, Jimmy Bourlieux est optimiste
Au 138 boulevard George V, siège du rassemblement national en Gironde, l’ambiance est à la fête pour les militants du Rassemblement national. Le parti d’extrême droite est arrivé en tête du premier tour des législatives, avec 34,2% des voix selon les premières estimations.
À l’annonce du résultat d’Edwige Diaz, candidate du RN qui a obtenu 53,3% des voies dans la onzième circonscription de Gironde, la salle explose de joie.
Jimmy Bourlieux, candidat dans la sixième circonscription face au député sortant de la majorité Éric Pouillat, mise sur une agrégation des électorats de Reconquête, de Républicains et de « déçus du macronisme » pour obtenir une victoire au second tour.
Alors que les résultats ne sont pas encore disponibles pour cette circonscription, le candidat fait état de « remontées encourageantes » qui confirme, selon lui, un basculement des circonscriptions de la métropole bordelaise vers le RN.
« Contrairement à mes adversaires je peux compter sur une certaine réserve de voies. J’ai mes chances, surtout si je suis devant Éric Poulliat. Je pense qu’il va y avoir un effet vote barrage contre la gauche : cette fois le barrage républicain sera en notre faveur. »
Grégoire de Fournas devance Pascale Got dans le Médoc
Le député sortant du Médoc Grégoire de Fournas (RN) a rassemblé 42,32% des suffrages, contre 31,79% pour la socialiste Pascale Got (Nouveau Front populaire). Stéphane Sence (Ensemble pour la République) est qualifiable pour le second tour avec 18,59% dans cette circonscription .
Mais il ne devrait pas se maintenir, s’il se conforme bien aux consignes du président de son parti (Horizons). Edouard Philippe a en effet appelé au désistement de ses candidats arrivés 3e en cas de triangulaire face au Rassemblement national, du moins au profit de candidats républicains.
L’ex ministre Bérangère Couillard en ballotage défavorable
Avec 38,50% des voix, Sébastien Saint-Pasteur sort en tête du premier tour des élections législatives dans la 7e circonscription de Gironde (Pessac, Gradignan, Cestas). Le candidat du Nouveau Front populaie, conseiller municipal et départemental socialiste, devance de 5 points la députée sortante et ancienne ministre, Bérangère Couillard.
Clémence Naveys-Dumas, qui a réuni 22,43% des suffrages, qualifie pour la première fois le Rassemblement national au second tour dans cette circonscription, bastion de la gauche passé à la macronie en 2017.
Pascal Lavergne battu
Avec 38,41% des voix, le RN Rémy Berthonneau est en tête du premier tour dans l’Entre deux Mers (12e circonscription de la Gironde). Mathilde Feld (Nouveau Front populaire), qui a réalisé 28,85% devance de justesse Pascal Lavergne, à 27,62%.
Battu avec un écart d’un peu moins 600 voix et en position de se maintenir, le député sortant (Renaissance) annonce à Rue89 Bordeaux qu’il se maintiendra pas au second tour. Parce « les voix ne lui appartiennent pas », il refuse néanmoins à appeler à voter pour son adversaire Insoumise.
Originaire de Langon, Rémy Berthonneau est un nouveau venu en politique, avoir avoir travaillé plusieurs années pour un groupe d’armement français à Moscou – il avait alors affiché des positions pro-russes.
Un cortège spontané de 500 personnes environ vient de partir de la Victoire et s’élancer dans la rue Sainte-Catherine avec des slogans hostiles au Rassemblement national.
Déception au QG du Nouveau Front Populaire
Au QG du Nouveau Front Populaire, rue du Chai-des-Farines, c’est la déception à l’annonce des premières tendances à 20h. Le NFP est derrière le RN, à 28%. « Ça craint » ou encore « Je suis dépité », peut-on entendre dans le local. « Ce premier score ne veut pas dire grand chose », espère Guilhem, militant LFI :
« Il faut attendre les résultats des grandes villes, souvent plus favorables à la gauche. Le second tour va dépendre des macronistes, de leur consignes de vote ou désistements. »
Nino fait partie des Jeunes Communistes, et porte une analyse « marxiste » de la situation :
« Avec des élections aussi rapprochées, entre les européennes et les législatives, peu de personnes ont pu se faire une idée pour qui voter. Il y a aussi eu un bashing des médias vis-à-vis du NFP. Et Macron a servi de marche-pied à l’extrême droite. Il ne faut pas oublier que des dirigeants fascistes ont été, dans l’Histoire, mis au pouvoir par des libéraux. »
À 21h, un premier résultat définitif tombe. Celui de Bruges, où le bureau ferme à 19h. Thomas Cazenave se hisse en tête du premier tour avec 34,2%, suivi par Céline Papin qui a recueilli 31,2%. Le RN arrive en troisième avec 27% des suffrages.
Edwige Diaz réélue dès le premier tour
La députée sortante (Rassemblement national) de la 11e circonscription de Gironde (Blayais), a été élue dès le premier tour avec 53,33% des voix, Véronique Hammerer (Renaissance/Ensemble pour la République) et Cécilia Fonseca (France insoumise/Nouveau Front populaire) réalisant moins de 23% chacune.
Un rassemblement spontané place de la Victoire contre le RN
Alors que le Rassemblement national confirme des bons scores en Gironde, un rassemblement se forme place de la Victoire, notamment à l’appel des associations antifas. Une centaine de personnes sont sur place avec, pour certaines, des pancartes.
Camille, 34 ans, est venue spontanément. Électrice de la première circonscription, elle a voté Céline Papin.
« Pour moi ça compte de ne pas être seule ce soir et de se rassembler. Les rassemblements populaires ça réconforte, ça permet de se sentir moins démuni, car seul chez soi, c’est difficile. Malgré les résultats de ce soir, je veux continuer de croire au rêve collectif du vivre ensemble, au vrai valeur de la République autour de l’égalité et de la solidarité. »
Premiers appels au front républicain des grands élus
Peu après l’annonce des sondages sortis des urnes, qui donnent le Rassemblement en tête avec 34%, six points devant le Nouveau Front populaire, le président de la Région Nouvelle-Aquitaine et le maire de Bordeaux ont réagi sur le plateau de TV7. Les deux hommes ont appelé à la réaction de la droite et du centre :
« Maintenant le vrai problème c’est le 2e tour et le front républicain, estime Alain Rousset. J’appelle au désistement systématique des candidats républicains, il n’y a pas à barguigner, on est face à un risque pour la démocratie. »
Il demande une « règle de désistement », que le candidat de gauche ou de droite arrivé troisième se retire du deuxième tour au profit de celui le mieux placé contre le Rassemblement national.
« J’appelle à une réaction à la hauteur de l’évènement, j’espère ce soir des positions claires des uns et des autres notamment du clan macroniste. J’ai signé différentes tribunes pour qu’ils clarifient leur positions. Ils ont été taiseux sur cette question et j’espère que cette soirée va les contraindre à des positions très claires. […] Il faut arrêter avec les amalgames douteux. »
« Large rassemblement clairement démocrate »
Il évoque ainsi la stratégie de la majorité présidentielle renvoyant dos à dos « les extrêmes », à savoir le RN et la gauche unie, stigmatisant particulièrement la France insoumise. Cette inflexion se manifestait justement au même moment du côté de l’Elysée.
« Face au Rassemblement national, l’heure est à un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour », a estimé Emmanuel Macron dans une déclaration envoyée aux médias, au sujet de désistements en vue du second tour en cas de potentiel victoire de candidats RN.
En cas de triangulaire, et au cas où un candidat de gauche est arrivé troisième et où le candidat RN est premier, « nous retirerons notre candidature, où que ce soit, en toute circonstance », a également déclaré Jean-Luc Mélenchon.
Les Républicains se refusent en revanche à donner des consignes de vote claires pour le deuxième tour.
Réaction des militants Nouveau Front Populaire à 20h à l’annonce des premières tendances au QG bordelais
Réaction des militants RN à 20h à l’annonce des premières tendances au QG bordelais
Participation de 71,70% à Bordeaux
Les premières estimations au niveau national :
34% Rassemblement national
28% Nouveau front populaire
20% Majorité présidentielle
A Bordeaux, le taux de participation a atteint 71,70% pour la ville sur 153 bureaux émargés à 19h45.
Tous les résultats du premier tour des législatives en Gironde sur ce lien
Bureau de vote Jules-Ferry à Mérignac, sixième circonscription
À 18h, au bureau de vote de l’école Jules Ferry à Mérignac, le taux de participation culmine à 66.13%. Dans la sixième circonscription de la Gironde, Éric Poulliat, député sortant de la majorité, fait face à Marie Récalde (PS – Nouveau Front Populaire), Jimmy Bourlieux (RN) et Guillaume Perchet (LO). Alain Charrier, adjoint au maire de la commune, pointe une affluence importante pour ce premier tour des législatives.
Frédéric et Joëlle, 68 et 70 ans, retraités, auparavant expert automobile et enseignante, ne souhaitent pas dévoiler leurs votes. Ils confient que leur candidate « préférée » est une femme : il s’agirait alors de Marie Récalde (PS – Nouveau Front Populaire).
« Nous n’avons pas voté pour le Rassemblement national. Pendant les débats, on a vu beaucoup d’extrémisme, des contres vérités et surtout des valeurs républicaines piétinées. Ici on vote avant tout pour le local, plus pour la personne que l’étiquette. »
À la sortie du troisième bureau, Karim, 51 ans et agent SNCF, refuse également de dévoiler son vote.
« Ce que je peux vous dire, c’est que je suis pour un État républicain et démocratique. Je vous laisse en tirer une conclusion, vu ce qu’a de démocratique un parti comme le RN… »
Pour Thomas, 24 ans et chaudronnier, sa voix est allée au Rassemblement national, comme pour les élections européennes. Le jeune artisan explique avoir voté pour le parti, plus que pour son candidat, Jimmy Bourlieux.
« Je m’y connais très peu en politique, je n’ai pas regardé le programme, juste l’image. Je ne sais pas ce qu’ils proposent sur le pouvoir d’achat ou l’immigration par exemple, je me base surtout sur ce que je vois à la télévision ou sur les réseaux sociaux. C’est le parti le plus patriote et qui aime la France, c’est ça qui est important pour moi. »
Un peu plus loin, Eugène, 90 ans, ancien militaire puis policier, est aujourd’hui à la retraite. Quand on lui demande son vote, il répond sans ambages :
« Pour Le Pen, le RN, pour changer un peu. Je suis pas trop politique, Macron ne me plaît pas trop. Du point de vue immigration c’est compliqué, avec tous ces attentats. Il ne faut pas généraliser mais il y a beaucoup de choses qui ne vont pas. »
Yanis Iva, le candidat d’extrême droite qui affiche la croix celtique et ne fournit pas ses bulletins
Vous avez été nombreux à interpeller la rédaction de Rue89 Bordeaux sur un tract glissé dans l’enveloppe envoyée avec les professions de foi des candidats pour la deuxième circonscription à Bordeaux, soit à près de 75 000 électeurs. Ce tract noir et blanc présente un candidat avec des gants de boxe et un slogan : « Donnons une bonne droite à la gauche ! » Il est signé La Bastide Bordelaise, groupuscule créé après la dissolution de Bordeaux nationaliste par le ministère de l’intérieur.
Ce candidat, c’est Yanis Iva, fondateur du groupuscule et déjà condamné à la prison ferme avec sept autres militants d’extrême-droite pour des faits de violence aggravée et d’outrage sexiste lors de la nuit du 24 au 25 juin 2022 dans le quartier Saint-Michel. Il a également reçu une amende pour violences commises durant la Marche des fiertés en juin 2022.
Des manquements ?
Yanis Iva affiche ses affinités avec l’idéologie fasciste sans aucune retenue. Sur son tract, on trouve une croix celtique, symbole des suprémacistes blancs, ainsi qu’une publicité pour rejoindre son groupuscule raciste et lgbtphobe. « Stopper l’immigration et engager la remigration », « Stopper les folies LGBT, combattre les lobbys wokes et écolos »… sont quelques unes de ses promesses.
Son tract présente plusieurs manquements aux règles de tout document de propagande, qu’il soit électoral ou pas. Il est obligatoire d’inscrire certaines mentions, comme le nom et le RCS de l’imprimeur, ou la phrase « Ne pas jeter sur la voie publique » (article L. 541-10-1 du Code de l’Environnement)… Interrogée sur ces manquements, la Préfecture a répondu :
« Pour chaque élection, une commission de propagande, présidée par un magistrat, est instituée par arrêté préfectoral dans chaque circonscription. Cette commission valide uniquement la forme des professions de foi, qui est imposée par l’article R.29 (format, grammage, couleur) et les limites qu’imposent l’article R.27 sur l’utilisation des trois couleurs (bleu, blanc et rouge). »
« Si une personne conteste le fond de la circulaire (texte ou image), il lui appartient de la contester en entament une procédure judiciaire », peut-on aussi lire dans la réponse des services.
Pas de bulletins de vote
Le 27 juin, Nicolas Thierry, député sortant et candidat écologiste Nouveau Front Populaire sur cette même circonscription de la Gironde, dénonce dans un communiqué de presse le contenu de cette profession de foi :
« Le contenu abject de la profession de foi du candidat : “Le document compile les éléments les plus haineux caractéristiques du discours de l’extrême droite identitaire : l’invitation à s’en prendre physiquement à ses adversaires politiques, les symboles néofascistes et suprémacistes blanc tel que la croix celtique et les slogans LGBTphobes”. »
L’ex-député ajoute que « le Ministère de l’Intérieur, chargé de l’organisation des élections, a le devoir et la responsabilité d’empêcher la propagation d’idées xénophobes et d’appel à la violence ».
A noter que, outre les dates des élections et de la mention « Votez Iva », le tract n’indique pas la circonscription où le militant d’extrême droite candidate. Tout porte à croire qu’elle lui importe peu puisque dans les bureaux de vote de la deuxième circonscription ce dimanche 30 juin, Yanis Iva n’a pas fourni ses bulletins.
Mios, huitième circonscription
À la clôture du scrutin, Cédric Pain, le maire de Mios, annonce plus de 70% de participation, soit 20 points de plus que pour les européennes. Dans cette commune de presque 10 000 habitants, le RN atteignait les 40% il y a deux semaines.
À la sortie du bureau central, les électeurs ne sont pas loquaces. Peu sont prêts à partager le nom du candidat glissé dans l’urne. Pauline, 29 ans, commerçante, à préféré voter blanc, ne se reconnaissant dans aucune des listes.
« C’est un droit fondamental, surtout nous les femmes, on a une histoire avec donc il faut y aller, mais je ne me voyais pas voter autre chose que blanc. »
La jeune maman confie néanmoins la crainte de voir « un parti extrémiste » passer, « que ce soit de n’importe quel côté ».
Bureau de vote René-Girol à Eysines, cinquième circonscription
Dans cette commune qui a placé Jordan Bardella en tête aux dernières élections européennes, et où le député sortant RN Grégoire de Fournas se représente, pas simple d’engager la conversation.
« Ça ne regarde personne pour qui je vote, et encore moins les journalistes, des vendus qui déforment la vérité », nous rétorque un retraité, qui s’apprête à aller voter dans la salle numéro 2. À deux heures de la fermeture du bureau, la participation frôle les 60%.
Emmanuel, 54 ans, patiente à l’ombre d’un banc dans la cour d’école. Il attend sa compagne partie voter. Cet ancien militaire a voté blanc, pour la « première fois de sa vie » :
« J’aurais pu voter RN car je suis en phase avec certaines de leurs idées. Je suis pour le rétablissement de l’ordre, avec le port de l’uniforme à l’école par exemple. Mais je ne soutiens pas sa position sur les relations internationales, vis-à-vis de la guerre en Ukraine surtout. »
Quelques mètres plus loin, un couple « mixte » vient de voter NFP. Elle est marocaine, lui français. Ils ont une petite fille d’un an. Tous les deux sont infirmiers en milieu hospitalier :
« On a été choqué par les propos du RN sur les binationaux. Mais c’est une outrance de plus dans un parti raciste et xénophobe. On vote NFP pour faire barrage, on ne connaît pas vraiment la candidate [Pascale Got, NDLR]. On a peur de l’issue du scrutin. »
Belin-Béliet, neuvième circonscription
À 15h, la participation au bureau central de Belin-Béliet avoisine déjà les 53%. Dans la salle des fêtes, le flux des votants ralentit fortement en ce début d’après-midi. Cyrille Declercq, maire et président de bureau, reconnaît tout de même une participation plus accrue que pour les européennes.
Raphaël, sans s’exprimer sur son vote, concède avoir voté pour « faire barrage ». Ce pompier de 50 ans s’inquiète d’un « passage à un extrême », quel qu’il soit.
Du côté du centre Lapios, le constat est le même. Sur les 1060 inscrits dans ce bureau de vote, près de 600 ont déjà déposé leur bulletin dans l’urne à 15h30. Claudie et Marie, la soixantaine, toutes les deux retraités de l’Education nationale n’ont pas manqué l’occasion. La première a voté pour Corine Martinez, la candidate investie par le Front Populaire par habitude : « J’ai toujours voté à gauche et là je redoute beaucoup l’arrivée du Rassemblement national au pouvoir. » Marie penche plutôt vers la Sophie Mette, la député sortante du MoDem :
« J’ai voté pour la député sortante parce que j’estime qu’elle a des projets intéressants et qu’elle n’a pas eu le temps de les développer, donc c’est pour lui donner une chance de continuer. Ce n’est pas du tout une préférence politique. »
À 85 ans, Jacqueline a elle aussi fait le déplacement. Elle a choisi d’accorder son vote au candidat de la Lutte Ouvrière, Jean-Philippe Delcamp, « pour le programme, parce que les pauvres ouvriers ils n’arrivent plus à vivre ».
« Comme tout le monde, on espère un peu plus d’argent parce que les prix augmentent et on n’arrive plus à s’en sortir nous les retraités. »
A contrario, Sophie, 54 ans, directrice administrative et financière, choisi le RN par volonté d’un « changement radical ». Mais elle s’inquiète de l’issue du scrutin, s’il tourne en faveur de l’extrême droite :
« On redoute le retournement de la population qui n’a pas voté pour eux, et donc les grèves, les conflits, etc. parce que c’est forcément dans ce sens-là que ça se passe. »
A 17h, une participation en forte hausse
Selon la Préfecture, le taux de participation en Gironde est de 53,88 % pour ce premier tour des élections législatives en Gironde. Une participation inférieure à la moyenne nationale qui est de 59,39 % à la même heure.
Le taux était de 35,67% au 1er tour des élections législatives en 2022 et de 42,20 % au 1er tour des élections législatives en 2017 à la même heure.
Selon les instituts de sondages, le taux de participation final est estimé entre 67,5 et 69,7 %. Il était de 47,7 % à la fin du premier tour en 2022.
Que peut gagner le Rassemblement national en Nouvelle-Aquitaine ?
Le Rassemblement national vise une victoire écrasante aux législatives. Le parti d’extrême droite doit faire mieux qu’en 2022, où il avait conquis ses 6 premiers députés dans le Sud Ouest. Ses stratèges visent entre 6 et 15 sièges supplémentaires, sur 36 circos de la Nouvelle-Aquitaine. Voici notre analyse sur les points chauds de la région.
Bureau de vote Point du Jour, première circonscription
Au bureau de vote de l’école Point du Jour, les électeurs défilent lentement en ce milieu d’après-midi. À 15h, dans la salle numéro une, la participation s’élève à 39,25%. Vincent Maurin, maire-adjoint du quartier confirme une hausse de la participation par rapport aux élections européennes, et de nombreuses procurations enregistrées dans les jours précédents le scrutin.
Myriam, 19 ans, actuellement sans emploi, vient de voter pour la première fois en donnant sa voie à la Céline Papin, candidate NPF. Elle espère des mesures pour lutter contre la discrimination.
« J’ai surtout voté pour pas que le RN passe. Je me sens visée à cause de mon voile, j’ai peur pour ma famille car on est issu de l’immigration. ».
Même vote pour Camille, 46 ans et intermittent du spectacle, qui a toujours voté à gauche pour ses convictions de « solidarité et d’équité ».
« Ce que je redoute c’est Bardella. Si on monte les uns contre les autres ça va être la guerre. C’est un vote contre pour empêcher la victoire du RN, je n’attends rien derrière. »
Pour Belkacem, 43 ans et éboueur, c’est encore une voie donnée au Nouveau Front Populaire. Un vote « par défaut », là aussi pour faire barrage au Rassemblement national :
« Je n’espère rien du tout de cette élection, c’est l’Europe qui commande de toute façon. Ce que je redoute surtout, c’est que ça parte en cacahuète entre les gens si le RN passe. »
Bureau de vote Cazemajor, troisième circonscription
Dans la cour de l’école Cazemajor à Nansouty (troisième circonscription), il faut parfois faire la queue pour aller voter. Dans le salle numéro 2, Olivier Cazaux, maire-adjoint de Bordeaux Sud et président du bureau de vote, vérifie identités et carte d’électeurs. À 14h, la participation avoisine les 40%. L’élu de la majorité municipale fait état d’une participation plus massive qu’aux Européennes :
« Dans cette salle, nous avons 10% de procurations. À Bordeaux, ce sont 16 500 procurations qui ont été déposées. Une mobilisation visible aussi dans cette campagne. Pour le NFP, en 48 heures, nous avons une beaucoup de néo-militants qui se sont engagés. »
Dans cette circonscription, Loïc Prud’homme, député sortant LFI, candidat du NFP, fait figure de favori. En 2022, il avait été élu pour un second mandat avec 44,89% des voix. « On espère qu’il dépassera les 50% ce soir », souffle-t-on devant l’école.
Bureau de vote cour Mably, première circonscription
À midi, dans la salle numéro 3 de la cour Mably (première circonscription), la participation est de 25%. Emeline, 41 ans, pet sitter, vient de donner sa voix pour Nicolas Thierry, député sortant et candidat du Nouveau Front Populaire (NFP). Celle qui a l’habitude de voter socialiste ne connaît pas le candidat mais a voté pour la « seule alternative » :
« J’ai beaucoup de craintes pour ce soir, je suis anxieuse. Tout a été fait, surtout dans les médias, pour encourager le vote Rassemblement National (RN). Plus que pour un député, j’ai voté pour des idées de gauche. »
Même choix et même angoisse pour Pauline, 31 ans, graphiste de profession :
« J’ai regardé tous les programmes et celui du NFP correspond le plus à mes orientations, notamment sur le social et l’environnement. J’ai moi-même des membres de ma famille qui sont binationaux, j’ai été choquée par les propos du RN à ce sujet. J’ai vécu 7 ans à l’étranger et je ne pensais pas revenir en France avec l’extrême droite aux portes du pouvoir. »
Merci à celles et ceux qui nous ont rejoint pour ce direct sur le premier tour des élections législatives anticipées qui ont lieu ce dimanche 30 juin. Pour vous mettre en jambes, jetez un coup d’œil sur nos articles, reportages et analyses grâce à ce tag : Législatives 2024.
Les députés girondins sortants (élus en 2022) et leur bilan
En 2022, la majorité présidentielle avait obtenu sept députés sur dix sortants. Catherine Fabre a été battue par Nicolas Thierry (Nupes) à Bordeaux centre et Véronique Hammerer par Edwige Diaz (RN) dans le Nord Gironde. La victoire dans le Médoc de Grégoire de Fournas a offert un doublé dans le département à l’extrême droite. Le début d’une vague brune sur l’Assemblée qui ne semble pas s’essoufler.
Liste des députés sortants :
1re circonscription : Thomas Cazenave (Ensemble !)
2e circonscription : Nicolas Thierry (Nupes)
3e circonscription : Loïc Prud’homme (Nupes)
4e circonscription : Alain David (Nupes)
5e circonscription : Grégoire de Fournas (RN)
6e circonscription : Éric Poulliat (Ensemble !)
7e circonscription : Bérangère Couillard (Ensemble !)
8e circonscription : Sophie Panonacle (Ensemble !)
9e circonscription : Sophie Mette (Ensemble !)
10e circonscription : Florent Boudié (Ensemble !)
11e circonscription : Edwige Diaz (RN)
12e circonscription : Pascal Lavergne (Ensemble !)
Lire notre article sur leur bilan :
A midi, bonne participation en Gironde
Selon la Préfecture, le taux de participation en Gironde est estimé à 22,51 % pour ce premier tour des élections législatives en Gironde.
Il était de 14,82 % au 1er tour des élections législatives en 2022 et de 19,27 % au 1er tour des élections législatives en 2017 à la même heure.
Début du compte-rendu en direct à 13 h
Les horaires d’ouverture et de fermeture des bureaux de vote en Gironde pour le premier tour des élections législatives qui se déroule ce dimanche 30 juin 2024, sont fixés comme suit :
- de 8h à 20h : pour la commune de Bordeaux ;
- de 8h à 19h : pour les communes de Mérignac, Pessac, Talence, Villenave d’Ornon, Saint Médard-en-Jalles, Bègles, Cenon, La Teste-de-Buch, Gradignan, Libourne, Eysines, Le Bouscat, Lormont, Bruges, Floirac, Ambarès-et-Lagrave, Cestas et Blanquefort ;
- de 8h à 18h : pour toutes les autres communes du département de Gironde.
Pour voter, les électeurs et les électrices doivent se munir d’un titre d’identité en cours de validité (carte d’identité, passeport), c’est obligatoire. En revanche, la carte électorale est bienvenue mais facultative.
La mairie de Bordeaux a mis en ligne une page spéciale avec des informations utiles sur les modalités et les bureaux de vote de la ville.
Ce compte-rendu réalisé en direct est gratuit, ainsi que nos résultats détaillés. Nous pensons qu’une information de qualité et engagée sur ce rendez-vous crucial de la démocratie française doit être accessible à toutes et à tous. Nous avons mobilisé cinq journalistes sur le terrain, un journaliste sur l’édition, un développeur et un designer pour cette journée. Soutenez un média indépendant en optant pour un abonnement, 5€ par mois ou 50€ par an, sans engagement.
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