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Pas de Sud Ouest ce jeudi, ses journalistes en grève reconductible

Le journal ne paraitra pas ce jeudi 13 juin. La section SNJ (syndicat national des journalistes) de Sud Ouest a annoncé ce mercredi que la rédaction avait voté une grève reconductible contre le plan social du groupe, qui prévoit la suppression de 118 postes. Elle estime que le dialogue avec la direction est « dans l’impasse ».

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Pas de <i>Sud Ouest</i> ce jeudi, ses journalistes en grève reconductible
Le siège de Sud Ouest, quai de Queyries à Bordeaux

Sud Ouest ne sera pas dans les kiosques ce jeudi 13 juin, annonce ce mercredi la section SNJ de la rédaction du quotidien. Mardi soir, celle-ci a voté une grève reconductible « à 87,3% des 122 votes exprimés », à l’issue d’une réunion de négociation entre la direction et les syndicats.

Celle-ci portait sur le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), qui prévoit la suppression de 118 postes, dont 22 de journalistes. Reconnaissant que « la situation économique du journal [un peu moins de 4 millions d’euros de pertes en 2023, NDLR] oblige à des suppressions de postes », le SNJ conteste l’ampleur des coupes prévues dans la rédaction. Les réorganisations prévoient notamment la fermeture d’agences locales, dont celle de Pau et une plateformisation des desks.

Alors que dans toute son histoire, la rédaction de Sud Ouest n’a fait grève qu’une fois, en 2012, c’est « la troisième grève en moins d’un an », souligne le syndicat. « C’est dire l’ampleur du malaise et de la colère au sein de la rédaction », indique-t-il.

Une décision « sans joie »

« Cette décision a été prise sans joie : l’actualité est brûlante et ne pas sortir le journal est un crève-cœur pour la rédaction, mentionne le SNJ dans un communiqué. Seulement voilà, après six réunions de négociation, le dialogue est dans l’impasse avec la direction. Tant sur les postes à supprimer (ou à sauver) que sur les perspectives pour l’entreprise. »

Les représentants des journalistes critiquent « la stratégie de l’actionnariat de Sud Ouest, qui se résume à réduire les coûts à courte échéance, sans donner ni d’horizon ni de sens à la suite ».

« L’éditorial (ventes print et numériques) représente aujourd’hui plus de 60% du chiffre d’affaires de Sud Ouest et toutes les autres activités (publicité, événementiel) n’existent pas sans ce qui est l’essence de notre média : donner à lire et à voir les informations de notre région. »

Une nouvelle assemblée générale de la rédaction ce mercredi à 16h a décidé de la poursuite de la grève jeudi. Le journal ne devrait donc pas paraître vendredi.


#Grèves et Mouvements Sociaux

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