Bordeaux est militairement occupée dès le 28 juin 1940 par l’armée allemande. Le Kommandanstad en titre, le général Moritz von Faber du Faur, économiste, amateur de grands vins, et descendant d’une famille de protestants landais chassée de France en 1685, installe ses troupes dans les casernes et l’administration allemande dans les grands hôtels du centre-ville.
La ligne de démarcation issue des accords d’armistice du 22 juin 1940 place plus de la moitié de la Gironde sous contrôle allemand. Bordeaux devient la deuxième plus grande ville de France en zone occupée après Paris ; une position stratégique en raison de son port qui permet l’accès à l’Atlantique Sud et à l’empire colonial.
Source of data: NGDC World Data Bank II – cc/Wikipédia/Eric Gaba
L’accueil des autorités, prémisses de la collaboration, est plus que cordial. Le 1er juillet, le préfet de Gironde installé depuis 1937, Marcel Bodenan, offre Kommandanstad un bouquet de fleurs. Le 22, le maire Adrien Marquet organise une réception où il lui remet une aquarelle représentant l’entrée des Allemands à Bordeaux ! Le 28, l’Archevèque de Bordeaux, le Cardinal Feltin, donne un service d’action de grâce destiné à l’armée d’occupation. Un mois plus tard, le Tout-Bordeaux est convié par l’occupant pour une soirée mondaine à l’hôtel Splendid, allées d’Orléans.
Cet article fait partie de l’édition abonnés. | Déjà abonné ? Connectez-vous
Chargement des commentaires…