Dans la France occupée de l’été 1940, les Juifs sont confrontés à un double pouvoir hostile : celui des autorités allemandes dans la zone occupée, et celui de Vichy, dans la zone dite « libre ». Tandis que la stratégie nazie consiste peu à peu à appliquer sa politique de déportation et d’extermination en vue de réaliser la « solution finale », un antisémitisme « à la française » s’instaure à travers une politique d’exclusion et de persécution.
Au total pas moins de 184 textes réglementaires ou législatifs sont pris entre 1940 et 1944 sur la seule « question juive » dont 162 émanant des autorités de Vichy et 22 des autorités allemandes.
Dans un premier temps, de l’été 1940 au printemps 1942, c’est la ligne vichyste de politique anti-juive purement française qui prédomine. Les autorités d’occupation se limitent quant à elles contrôler les Juifs au moyen du fichage et de spoliations.
Premières mesures antisémites de Vichy en 1940
Les mesures contre ceux que le journaliste et homme politique Charles Maurras appelle les « étrangers de l’intérieur » sont immédiates. Le 22 juillet, les naturalisations de 6000 juifs prononcées depuis 1927 sont révisées. Le 23 juillet, la liquidation des biens juifs dans un délai de 6 mois est annoncée. Le 27 août, la loi du député radical-socialiste Paul Marchandeau votée en 1939 afin de réprimer l’incitation à la haine raciale et combattre la propagande antisémite est abrogée.
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