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Fermeture de Steris au Haillan : les salariés en grève pour dénoncer « un plan social au rabais »

Treize ans après l’implantation en Gironde de son activité de fabrication de tables d’opération chirurgicale, la filiale française de Steris, située au Haillan, annonce sa fermeture au printemps 2025. Alors que 96 emplois sont menacés, les salariés seront en grève ce mardi 10 septembre pour contester le plan social de la multinationale américaine.

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Fermeture de Steris au Haillan : les salariés en grève pour dénoncer « un plan social au rabais »
La filiale de Steris au Haillan ferme 13 ans après son implantation

« Personne ne bouge », résume Franchel Tchicayapaka. Dépité, le représentant syndical Unsa Steris au Haillan poursuit :

« Concernant les mesures d’accompagnement des salariés, la direction bloque les discussions. Elle ne veut pas mettre les moyens alors que le groupe a fait des bénéfices. C’est un groupe qui pèse lourd au niveau mondial et on nous sort comme ça, comme des malpropres. »

Les salariés de la filiale française du fabricant américain de matériel chirurgical Steris, implantée au Haillan, seront en grève ce mardi 10 septembre jusqu’à midi pour interpeller la direction et les pouvoirs publics sur leur situation, « un plan social au rabais pour des licenciements strictement boursiers ».

Pourtant rentable

Steris (4,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires, 16 000 collaborateurs et 200 sites dans le monde) « a décidé de la fermeture totale de son site de production de matériel opératoire situé au Haillan en Gironde. Cette décision se traduira dans les prochains mois par 96 licenciements sur les 246 emplois que compte l’entreprise », indiquent le comité social et économique (CSE) et le syndicat Unsa de l’entreprise dans un communiqué cosigné.

De son côté, toujours par communiqué, la direction de Steris SAS affirme que « la part de marché de Steris en Europe et en France stagne aux alentours de 5 % » et que « l’unité de production dédiée aux blocs opératoires n’a toujours pas atteint sa maturité financière ». Constat incompréhensible pour les salariés : ils soulignent que le groupe a vu son chiffre d’affaires augmenter de 13,3 % en 2024 et sa rentabilité tripler, pour atteindre 836,1 millions de dollars.

Même constat en France où « le chiffre d’affaires est en augmentation de 7,6 % en 2024 et son résultat net progresse de 14 % pour atteindre 2,9 M€ sur cette période ».

« En dépit de cette situation excellente, les représentants du personnel relèvent que la négociation du contenu du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), engagée avec l’organisation syndicale UNSA début mai, évolue très difficilement […]. A un mois de l’issue de la phase de négociation du plan, ils émettent les plus grands doutes sur la sincérité de l’intention affichée par l’entreprise de parvenir à un accord global sur le PSE. »

Deux aides de la Région

Franchel Tchicayapaka s’étonne également du peu de soutien des collectivités publiques.

« Steris est arrivé dans la région parce que le groupe voulait se développer et se rapprocher d’un aéroport pour ses livraisons à l’international. Ils ont reçu une subvention de la Région pour les travaux d’installation sur site Bordeaux. Et le reste a été financé par notre travail. »

Le groupe américain s’est implanté au Haillan en 2011 pour réunir et moderniser ses installations dispersées entre Orléans, l’Angleterre et la Suisse. Il avait reçu une subvention de la Région Nouvelle-Aquitaine de 1,2 million d’euros pour la construction de son site qui s’est rapidement agrandi, passant de 80 à 246 salariés : une aide régionale à l’investissement immobilier de 700 000 euros lors de son implantation et à la recherche et développement d’environ 500 000 euros en 2013.

Alain Rousset « regrette la décision du groupe américain Steris » et « a signifié [à la direction] qu’il n’était pas content de la décision, et qu’il était amer vis-à-vis des décideurs de Steris », font savoir ses services.

De meilleurs conditions de départ

La filiale girondine est à la recherche d’un repreneur avec une possibilité de reprise de tout ou partie du personnel. Celle-ci, qui n’a pas répondu à nos sollicitations, prépare une dernière réunion de négociation le 24 septembre prochain avant de soumettre son plan à la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS).

Selon le représentant de l’UNSA Steris Le Haillan, aucune proposition de reprise du site n’a été faite à ce jour. Alors qu’une partie des salariés sont susceptibles d’être réintégrés dans une filiale du groupe, Sterimed, spécialisée dans le consommable des blocs opératoires, les 96 salariés licenciés demandent un congé de reclassement de 16 mois pour les plus de 50 ans (au lieu de 14) et 18 pour les plus de 55 ; une indemnité supérieure à celle prévue par le processus de licenciement ; une prime de retour à l’emploi, ainsi que des mesures d’accompagnement des salariés proches de la retraite.


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