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Le président de la Gironde pique une « colère » contre Thomas Cazenave et Bruno Le Maire, ministres démissionnaires

Jean-Luc Gleyze n’a pas du tout apprécié les déclarations des hôtes de Bercy, les ministres démissionnaires de l’économie et des comptes publics, Bruno Le Maire et Thomas Cazenave. Dans un courrier aux parlementaires, ceux-ci accusent les collectivités locales d’aggraver de 16 milliards d’euros le déficit de l’Etat.

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Le président de la Gironde pique une « colère » contre Thomas Cazenave et Bruno Le Maire, ministres démissionnaires
Jean-Luc Gleyze, le 4 septembre 2024

« C’est une déclaration de mauvais camarade de classe qui, commettant une bêtise en fait porter la responsabilité sur les autres », tacle le président du Département de la Gironde, ce mercredi 4 septembre lors de sa conférence de presse de rentrée.

A l’instar des associations d’élus locaux, Jean-Luc Gleyze dit sa « colère » contre Bruno Le Maire, ministre démissionnaire de l’économie, et Thomas Cazenave, aux comptes publics. Ceux-ci évoquent une envolée « inattendue » des dépenses des collectivités territoriales – aggravant de 16 milliards d’euros le déficit 2024 de l’Etat.

« Malhonnêteté intellectuelle »

L’élu socialiste rappelle en effet que le conseil départemental « alerte depuis un an », courrier au président de la République et mobilisation des élus locaux en appui, sur une situation « impossible », entre « baisse des recettes catastrophique » et augmentation des dépenses, ce qui l’avait contraint à voter un « budget empêché ».

Que le ministre de l’économie démissionnaire se dise aujourd’hui « surpris par la baisse de 20% des frais de notaires » – les droits de mutation abondent le budget des Départements – est pour Jean-Luc Gleyze « de la malhonnêteté intellectuelle ». A fortiori de la part d’un gouvernement dont « la politique de quoi qu’il en coûte a causé 155 milliards d’euros de déficits essentiellement liés à l’Etat, pour 5,5 milliards dus aux collectivités locales ».

« Le véritable problème, c’est l’obsession budgétaire et la logique consistant à agir sur les dépenses et pas sur les recettes, poursuit le président. C’est mortifère car elle entraine des économies sur les services publics, dont on constate les dégradations et pousse donc à libéraliser et privatiser. Cela dérange Bercy et son ministre des comptes d’apothicaires qu’on rentre dans ces sujets par la voie de la solidarité, et pas de la rentabilité. »

Pour « une imposition plus juste »

Il s’indigne notamment que l’Etat « donne une compensation à l’Agence régionale de santé pour le Ségur pour tous [l’augmentation des salaires des soignants, NDLR], mais pas aux associations et aux collectivités », et énumère les politiques sociales du Département qui selon lui créent de l’emploi – remise de véhicules à des aides à domicile, financement des Ehpads, repas des collégiens facturés 3 euros maximum aux familles, programme SLIME de rénovation des passoires énergétiques…

« Que Bruno Le Maire sorte de Paris et aille dire aux familles qui en bénéficient », assène le président. Appelant à « une imposition plus juste et plus redistributive », il indique que les Départements de gauche ont remis au gouvernement démissionnaire un document sur leurs attentes. Et déplore de n’avoir aucun interlocuteur au sommet de l’Etat, alors que le budget en cours de préparation impactera celui des départements.

Ce mercredi, Sophie Laborde, présidente du Département du Lot-et-Garonne a aussi dénoncé le « cynisme » du gouvernement démissionnaire, estimant que ce dernier devait 365 millions d’euros au Département, au titre des dépenses de solidarité (RSA, allocations autonomie et handicap) non compensées par l’Etat.


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