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Ïkos et la seconde main solidaire poursuivent leur déploiement à Bordeaux

Le réseau d’associations bordelais ouvre ce samedi 7 décembre sa nouvelle boutique dans le quartier Ginko, tout près du site où va prochainement être implanté son village du réemploi solidaire.

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Ïkos et la seconde main solidaire poursuivent leur déploiement à Bordeaux
La vitrine d’Ïkos au centre commercial Ginko

Petit à petit, Ïkos grandit. Après une première boutique éphémère de 350m2, ouverte pendant 6 mois à Auchan Lac fin 2020, puis un bail précaire de deux ans pour un magasin de 500 m2 au cœur la promenade Sainte-Catherine, fermé en mars 2024, le collectif a inauguré ce samedi un nouvel espace de 600m2 au sein du centre commercial de Ginko, avec un bail commercial classique (au moins trois ans).

« C’est une étape de plus qu’on franchit, estime Marion Besse, à l’origine du projet Ïkos. Les locaux sont encore plus grands que dans le centre-ville, ce qui nous permettra d’ouvrir des univers supplémentaires – mobilier et électroménager -, et d’étoffer les rayons textiles, avec des vêtements pour enfants et du linge pour enfants, et jouets. »

Les chalands d’Ïkos peuvent ainsi trouver à Ginko des meubles « upcyclés » par l’Atelier d’éco solidaire, des vêtements collectés par le Relais ou encore des appareils électroménagers récupérés et réparés par Envie.

Un gros rayon jouets

A quelques semaines de Noël, Replay aura 40 mètres de linéaires dans la boutique. Cette association pourra présenter les jeux et jouets donnés par des particuliers ou invendus par les magasins spécialisés – 20 tonnes collectée depuis le début de l’année – puis retapés dans son atelier à Bègles.

Celui-ci dispose aussi d’un espace de vente, ouvert pour les fêtes du lundi au samedi, et reçoit une trentaine de personnes par jour. Aux Berges du lac, et tout près des Aubiers, Replay devrait retrouver une clientèle similaire à celle de Bègles :

« Beaucoup de gens des quartiers qui contre 10 euros repartent avec 5 ou 6 jouets, et pas mal d’écolos avec un certain pouvoir d’achat, qui achètent d’occasion par conviction », indique Christophe Noton, responsable technique et opérationnel de Replay.

Sensibiliser le chaland

Au delà d’un espace de consommation, Ïkos va à Ginko « se rapprocher des ambitions visées pour le futur village du réemploi, qui sera implanté non loin de là, rue du professeur Dangeard », reprend Marion Besse :

« Nous sommes au cœur d’un quartier d’habitation et cette proximité va nous permettre de nous faire connaître, et de proposer d’autres activités que la vente pure, avec des temps de sensibilisation et d’échange destinés notamment aux habitants des quartiers politique de la ville de Bordeaux nord. »

La directrice d’Ïkos cite pour décembre des ateliers liés à Noël – réaliser ses emballages cadeaux ou des couronnes florales de façon responsable, activités d’upcycling ou Do it yourself… – ou encore des ventes à thème, avec l’accueil temporaire d’autres acteurs du réemploi, comme l’association bordelaise Re-plante. Autant d’actions de sensibilisation nécessaires sur des sujets comme la réduction des déchets, la fast-fashion, mais aussi la fragilité des filières de réemploi solidaire.

« Aujourd’hui, en trois clics, on peut vendre un objet et le mettre dans une boite aux lettres, et Vinted a démocratisé la seconde main sur le textile, souligne Marion Besse. Mais ce n’est pas un modèle que l’on défend, car il absorbe toute la richesse sans redistribution. Nous, grâce aux dons, on collecte, on trie et on vend localement, ce qui permet de créer des emplois, de faire vivre des fournisseurs, de reverser des taxes. En tant que citoyen, il faut choisir entre vendre pour son profit, ou donner à ceux qui créent des boucles vertueuses. »

Plus de 300 emplois à terme

Chistophe Noton souligne un autre aspect du réemploi solidaire :

« Quand les gens achètent des jouets, ils créent aussi de l’emploi derrière : on fait travailler des gens qui en ont besoin – 7 personnes actuellement -, en les aidant à lever les freins d’accès aux soins, au logement, ou à face à des problèmes d’endettement. Ils peuvent rester deux ans chez nous et définir un projet professionnel qui leur plaise vraiment. Ces contrats de 26h sont rémunérés 1100 euros par mois, ce n’est pas énorme mais cela permet de reprendre confiance dans la société ».

La boutique de Ginko emploiera ainsi 5 personnes, quand les adhérents du collectif en emploient 220 en tout. Grâce au prochain village du réemploi, 100 nouveaux postes seront créés. Le budget du projet – 18 millions d’euros – a récemment été bouclé, grâce à 6,5 millions d’aides publiques et 4 millions de fonds propres.

Depuis septembre, le promoteur – Atlantique Gascogne Construction – planche sur les études, en vue d’un dépôt de permis de construire en avril, pour un bâtiment de 12000m2, soit un peu moins qu’initialement envisagé.


#Ginko

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