Au pied de la tour 6 de Saige, la première qui doit disparaître parmi les trois vouées à une destruction complète, les allers-venues se font désormais rares. « La plupart des locataires ont déjà été relogés et ils ont blindé les portes pour éviter le squat », indique Gérard Vallée, membre du bureau de l’Amicale des locataires de Formanoir, face aux stores clos du rez-de-chaussée.
« La tour 6, c’est 109 appartements, avec trois personnes par logement. C’était un petit village, mais aujourd’hui, il ne reste plus grand monde », poursuit-il.
Parmi les quelques personnes qui y vivent encore, certaines refusent de témoigner, vraisemblablement « par crainte de ne pas recevoir une proposition de relogement adaptée à leurs besoins », estime Gérard Vallée.
Alors que la démolition de l’édifice était prévue pour la fin de l’année 2025, certains résidents s’interrogent sur leur avenir et celui de la cité de Saige-Formanoir. Elle fait l’objet d‘un important programme de rénovation urbaine, tout juste entamé par les relogements d’habitants.
Il prévoit notamment la réhabilitation des bâtiments, ainsi donc que la démolition de trois des 12 tours emblématiques du quartier, ce que nombre de prestigieux architectes contestent, et la transformation de l’une d’entre-elles, la tour 8, en immeuble de bureaux et en résidence pour étudiants ou jeunes professionnels.
« Ça fait 48 ans que j’habite ici, j’aimerais y rester »
Pour interroger ce projet, Saige est l’une des 10 opérations retenus à l’échelle nationale – et la seule de la Nouvelle-Aquitaine – dans le cadre de la consultation Quartiers de demain, qui va donner lieu à un dialogue compétitif de trois équipes d’architectes sur cet aménagement. Les mois de brainstorming qui s’ouvrent vont-ils changer l’avenir pour nombre des 3900 habitants de Saige-Formanoir ?
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