Voilà qu’une tentative d’escroquerie s’invite dans le feuilleton des Girondins ! Dans un communiqué publié ce mardi, le club met en garde contre « une tentative de fraude impliquant l’entité Arkin Capital LLP, qui prétend vouloir investir 205 millions d’euros dans la reprise du club ».
Le FC Girondins de Bordeaux assure être en capacité de démontrer que la société en question, basée à Londres, « ne dispose ni des ressources financières nécessaires, ni de la crédibilité pour mener à bien un tel projet ». Des vérifications, qui seraient faites par le club, attestent que « ses responsables n’affichent aucune expertise reconnue en gestion financière ou en restructuration d’entreprise ».
« Cette initiative apparaît comme une tentative manifeste de tromper les instances judiciaires et administratives en charge du redressement du club, tout en semant le doute sur les efforts en cours pour stabiliser et relancer les Girondins. Pire encore, il existe un risque réel d’escroquerie », peut-on lire dans le communiqué.
Le sujet Oliver Kahn
Le FCGB profite de l’occasion pour tacler les collectivités bordelaises, mentionnant des discussions « privées avec des acteurs extérieurs au sujet du Football Club des Girondins de Bordeaux, sans concertation avec le club lui-même ». Sans nommer les parties impliquées, il fait allusion aux échanges ayant eu lieu la semaine dernière entre Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, Christine Bost, la présidente de Bordeaux Métropole, et Oliver Kahn, l’ancien gardien allemand et ex-président du Bayern Munich.
Ce dernier est venu rencontrer les élus le 21 février pour échanger sur son projet de reprise. Dans une plaquette éditée pour convaincre les investisseurs, que Sud Ouest a pu se procurer, Oliver Kahn présente un projet global de multipropriété consistant à acquérir, redorer sportivement et développer la marque de trois clubs issus des cinq grands championnats (Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie, France).
Ce projet inclurait également le rachat du stade Matmut Atlantique, un détail qui ne doit pas être sans plaire aux deux collectivités bordelaises, déjà aux prises avec l’actuel gestionnaire SBA qui envisage de déposer le bilan.
Bras de fer
Le FCGB regrette la visibilité donnée « à des investisseurs aux moyens non vérifiés, voire douteux ». Il considère que « ces initiatives fragilisent les efforts en cours et compromettent la stabilité du projet de relance ».
« Toute discussion sérieuse concernant l’entrée de nouveaux investisseurs se fera exclusivement dans un cadre rigoureux, impliquant une banque d’affaires, le conseil d’administration, les représentants judiciaires et des conseils juridiques […] Nous appelons à la plus grande vigilance face aux tentatives de déstabilisation et nous nous dissocions fermement de toute initiative impliquant Arkin Capital LLP ou tout autre prétendu investisseur n’ayant pas de moyens financiers ou opaques », poursuit le communiqué.
L’actuel propriétaire Gérard Lopez garde toujours la main puisqu’il doit présenter son plan de continuation au tribunal de commerce d’ici le printemps. Cependant, ces tensions s’ajoutent au bras de fer engagé entre la Mairie et le FCGB au sujet de la plaine du Haillan pour la reconduction d’un bail à la mi-2025.
La Ville, propriétaire des lieux hébergeant le siège des Girondins et leur centre d’entraînement depuis 1988, souhaite en augmenter le loyer. Le locataire, lui, espère maintenir l’actuel à 28 415 €/an, un montant bien éloignée de la vraie valeur du domaine et dont la Chambre régionale des comptes (CRC) relève dans son dernier rapport « la faiblesse de la redevance demandée ».
Selon des informations confirmées par Ici Gironde, le parquet a ouvert une enquête préliminaire pour tentative d’escroquerie en bande organisée et faux et usage de faux.
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