Les riverains de la rue des Menuts ont assisté à un étrange manège ce mardi matin. Entouré d’une ribambelle de micros et de caméras, un policier municipal enfile des gants bleus avant d’éventrer une poubelle abandonnée sur le trottoir ; il est à la recherche d’un indice pouvant le conduire à l’auteur de ce dépôt sauvage.
La démonstration accompagne la présentation de la nouvelle brigade anti-incivilités (BAI) dédiée à la propreté et la tranquillité en ville. Annoncée en janvier 2024 mais seulement déployée progressivement depuis la fin de l’année dernière, elle est décrite par le Directeur de la police municipale, Samuel Dechoux comme un service « proche du citoyen et à pied ».
Le périmètre d’intervention de la BAI comprend les dépôts sauvages, les jets de mégots ou de chewing-gum, les déjections canines, les poubelles non-rentrées, les infractions liées au bruit, la réglementation des terrasses et le débit de boissons, ou encore la lutte contre la maltraitance animale.
Prévention et verbalisation
La brigade est composée d’une dizaine d’agents, parmi lesquels on compte deux recrutements extérieurs, un ASVP (agent de surveillance de la voie publique) monté en grade, et une majorité de policiers municipaux issus d’un redéploiement interne.
Mais la BAI n’agit pas seule : ses agents bénéficient de l’appui de l’ensemble des effectifs de la police municipale, dont les verbalisations pour incivilité faisaient déjà parties des missions, ainsi que des agents des services de propreté de la Ville et de la Métropole. Ses deux piliers sont la prévention et la verbalisation, car « une police efficace fonctionne sur deux jambes » illustre Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, ajoutant être un « adepte de la juste mesure de Montaigne ».
Les personnes surprises en flagrant délit de jet de mégot ou de chewing-gum risquent une amende de 135€, tout comme les auteurs de dépôts sauvages. Elle peut monter à 835€ si le responsable identifié est une entreprise. Dans son premier bilan, la mairie rapporte plus de 80 verbalisations établies par la BAI depuis le 1er janvier 2025.
Si toutes les zones de la ville sont concernées, Marc Etcheverry, adjoint en charge de la sécurité, confirme qu’ « une intensité différente sur certains quartiers » pourrait être envisagée selon les besoin identifiés.
« Plus de bleu dans les rues »
La volonté de réduire l’incivilité était l’une des six thématique évoquées en juillet dernier lors de la présentation en conseil municipal du contrat de sécurité intégrée (CSI). Un positionnement que l’édile maintient de nouveau aujourd’hui :
« L’incivilité du quotidien est de plus en plus perçue comme nuisant à la qualité de vie et renforce un sentiment d’insécurité », n’hésite-t-il pas à affirmer pour justifier la création de la BAI.
Ce nouveau service de proximité s’intègre dans le plan de renforcement de la police municipale porté par la majorité, dont l’armement d’une brigade d’appui et de sécurisation fait également partie. Le tout doit mettre « plus de bleu dans les rues » de la ville et ainsi « répondre aux attentes des Bordelaises et Bordelais », selon le maire.
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