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Baisse des budgets : les professionnels néo-aquitains de la culture interpellent les élus locaux

Dans un courrier envoyé aux élus régionaux, départementaux et municipaux de Nouvelle-Aquitaine, les professionnels du secteur demandent de « ne pas abandonner le service public de l’art et de la culture » face aux « pires populismes [qui] menacent et mettent en péril notre modèle social et la paix ».

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Baisse des budgets : les professionnels néo-aquitains de la culture interpellent les élus locaux
No culture, no futur, manifestation de 2021

« Le service public de l’art et de la culture est en danger aujourd’hui. En grave danger. » Acteurs, comédiens, musiciens, plasticiens, techniciens… elles et ils sont nombreux à s’inquiéter des baisses annoncées, « et parfois déjà effectives », de subventions aux structures culturelles, structures de production, de diffusion ou d’enseignement artistiques.

Dans un courrier envoyé aux élus régionaux, départementaux, et municipaux, ils implorent : « N’abandonnez pas le service public de l’art et de la culture ». Ils rappellent le contenu de la Charte des missions de service public pour le spectacle vivant de 1998 qui stipule que « l’engagement de l’État en faveur de l’art et de la culture relève d’abord d’une conception et d’une exigence de la démocratie ».

« La possibilité de bénéficier d’une éducation et d’un enseignement artistiques, de se former et de participer à la vie artistique de façon ponctuelle ou régulière est un droit qui ne saurait être remis en cause », écrivent-ils.

« Engagement nécessaire à la vie collective »

Pour la Région Nouvelle-Aquitaine, cette baisse du budget de la culture est estimée à 22%, selon une enquête de Télérama. Très significative, quoique moindre et plus discrète que l’amputation de 73% des Pays de la Loire. Les professionnels de la culture dénoncent d’ailleurs les propos tenus sur X par Christelle Morançais, présidente (Horizons) de cette Région, qui accusé la culture d’être « un monopole intouchable (…) d’associations très politisées, qui vivent d’argent public ».

Les acteurs locaux du secteur défendent « l’indispensable enrichissement humain pour l’adulte et l’enfant, le fructueux apport à l’éducation, l’importante ouverture sociale sans oublier la réelle contribution à la vie économique qu’engendre dans notre pays une activité culturelle dynamique et florissante ».

« On sait aussi que tout ceci n’est possible qu’avec un soutien réel et solide des pouvoirs publics, soutien qui n’est pas une aumône, une faveur ou une libéralité indue, mais un engagement nécessaire à la vie collective, au même titre que celui pour la santé, l’éducation, la recherche ou la justice », précise le courrier.

Ces professionnels mettent en garde contre « les pires populismes [qui] menacent et mettent en péril notre modèle social et la paix » et appellent à « défendre contre toute attaque une société ouverte, tolérante et apaisée face au désordre du monde ». Ils donnent rendez-vous ce jeudi 20 mars à 13h30 devant l’Opéra national de Bordeaux.


#politique culturelle

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