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Les élus de Bordeaux soutiennent le Girofard après la demande de dissolution formulée par l’extrême droite

La déléguée départementale en Gironde du parti Reconquête! a remis un dossier au ministre de l’intérieur lui demandant la dissolution de l’association. Le Girofard, qui accueille et accompagne des personnes LGBTQI+, est reconnu par les pouvoirs publics pour son programme, notamment scolaire, de sensibilisation contre les discriminations.

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Les élus de Bordeaux soutiennent le Girofard après la demande de dissolution formulée par l’extrême droite
Affiches d’une expo du Girofard en 2022 (Rue89 Bordeaux)

La Ville de Bordeaux apporte « un soutien sans faille à l’association Girofard », affirme un communiqué publié ce vendredi 21 mars par la municipalité de Pierre Hurmic. Deux jours plus tôt, ce sont les élus du groupe Socialistes et apparentés à la mairie qui sont montés au créneau pour soutenir cet « acteur essentiel de la lutte contre les discriminations et le harcèlement en milieu scolaire ».

L’association Le Girofard est effectivement la cible d’une attaque de Virginie Tournay. La déléguée départementale de la Gironde de Reconquête!, également référente des Parents Vigilants, a annoncé le 12 mars dernier avoir remis « en main propre » un dossier au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, lors de sa venue à Arcachon.

Service public

La représentante du parti d’Eric Zemmour demande la remise en cause de « l’agrément accordé au Girofard pour intervenir dans les établissements scolaires », accusant l’association de « dérives inquiétantes » et d’ « interventions intrusives ».

Elle « appelle à un examen urgent en vue d’une dissolution rapide », comptant sur les positions très conservatrice du ministre, catholique pratiquant, pourfendeur du wokisme et qui a eu Philippe de Villiers pour mentor en politique.

« L’association rend chaque jour des missions d’intérêt public en luttant contre les discriminations LGBTI+ », réplique la mairie de Bordeaux qui affirme au Girofard qu’il « peut compter sur l’accompagnement de la municipalité ».

Des violences contre les personnes LGBTI+ en hausse

De son côté, le Girofard précise dans un communiqué du 19 mars qu’en 2024, « ce sont près de 900 professionnels du social, de la santé, de la justice, formés, plus de 600 personnes en recherche de convivialité accueillies sur nos permanences hebdomadaires, 696 heures de formation et plus largement plus de 34 000 personnes informées, accompagnées, sensibilisées, rencontrées, formées ».

L’objectif de l’association est de prévenir les discriminations contre les minorités de genre et de sexualité. Elle rappelle que « les violences envers les personnes LGBTI+ sont en hausse en France », « une tendance également observée dans le milieu scolaire, où 55% des victimes sont mineures ».

« La Gironde n’est pas épargnée par ce phénomène. En témoigne l’agression homophobe sous forme de guet-apens survenue à Ambarès-et-Lagrave le 21 février 2025, ou encore les attaques contre la Pride de Bordeaux en 2022, où des militants d’extrême droite ont perturbé le cortège avec des banderoles et slogans homophobes, conduisant à des condamnations en justice », peut-on lire.

A propos de la démarche de la militante zémmourienne, proche de figures de l’extrême droite condamnées pour injures homophobes et incitation à la violence, le groupe socialiste dénonce « une offensive politique visant à promouvoir des idées réactionnaires au détriment de l’épanouissement de nos enfants » et fustige le collectif Parents Vigilants, « resté silencieux lors de l’affaire de Bétharram ».


#Girofard

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