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La communauté musulmane manque toujours de lieux de culte dans la métropole de Bordeaux

Alors que le nombre de fidèles est estimé à plus de 50 000 dans l’agglomération bordelaise, les infrastructures leur permettant de pratiquer leur religion sont limitées – 6 mosquées pouvant accueillir 6000 personnes. À la lumière de la récente polémique sur la construction d’un site cultuel à Ambarès-et-Lagrave, la liberté de culte des musulmans en Gironde est-elle vraiment garantie ?

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La communauté musulmane manque toujours de lieux de culte dans la métropole de Bordeaux
Le Coran, livre saint de l’Islam.

À la mosquée du Grand Parc en cette sortie de la prière du vendredi, si quelques croyants témoignent pratiquer leur foi « sans problème » à Bordeaux, Ilyès, jeune habitant du quartier accompagné de son ami Arian, dresse un constat amer :

« Exercer sa religion librement, c’est l’article 1er de la loi sur la laïcité. Ce droit, ils ne le garantissent même pas. Qu’est-ce que vous voulez qu’on attende d’eux ? Ici, la mosquée est beaucoup trop petite pour le nombre de fidèles, ils le savent depuis des années. »

Tous deux évoquent l’épisode des prières extérieures début 2023. À cette époque, le lieu de culte, avait déposé une demande auprès de la mairie pour installer des « bâches portées par une armature démontable », afin de faire face à un afflux de fidèles allant jusqu’à 1 600 personnes lors des jours de grande affluence, alors que la salle de prière ne peut accueillir que 300.

À la rue

« Il faut se rendre compte des conditions, on demandait juste à ne pas être obligés de prier sous la pluie », poursuit Arian. Refus de la municipalité. Laurent Guillemin, adjoint au maire chargé des relations avec les cultes, justifie cette décision auprès de Rue89 Bordeaux :

« Un refus à contre-cœur, car l’idée était louable. Mais cela gênait purement et simplement les services de secours, qui ne pouvaient plus du tout accéder à la zone. Nous avons donc préféré refuser, même si cela me peine de savoir que des personnes se retrouvent dehors, en plein soleil. Mais je ne pouvais pas faire autrement : la sécurité des personnes était en jeu, et cela, je ne pouvais pas l’accepter. »

L’élu précise cependant que la municipalité met à disposition des locaux à la demande des représentants de la communauté musulmane pour les « grosses fêtes ». Mais pour le manque d’espaces de prière, « les mosquées à Bordeaux ne sont pas toujours pleines à 100 % » selon lui, et « ce n’est pas le rôle de la mairie de savoir comment se remplissent les lieux de cultes ».

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