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La baisse des aides à l’agriculture biologique indigne la filière en Nouvelle-Aquitaine

Alors que le label bio célèbre ses 40 ans, la filière en Nouvelle-Aquitaine alerte sur les coupes budgétaires décidées par le ministère de l’Agriculture.

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Légumes frais sur un stand de marché, porteurs du label bio.
En 2025, la Nouvelle-Aquitaine compte près de 9000 fermes en agriculture biologique.

C’est un anniversaire « au goût amer ». Alors que le 22 mai devait marquer les 40 ans du label « AB », lancé en 1985, et le lancement de la campagne « C’est Bio la France », la filière déchante face aux annonces ministérielles. Deux mesures majeures ont fait vivement réagir la filière néo-aquitaine : la coupe de 10 millions d’euros dans le Fonds Avenir Bio, dédié aux investissements, ainsi que la suppression de la campagne de communication de l’Agence bio.

Une politique vivement critiquée par Guy Moreau, président de Bio Nouvelle-Aquitaine, dans un communiqué de presse :

« Annie Genevard envisage d’utiliser 50 millions d’euros sur les reliquats conversions bio pour financer des investissements hors bio, et dans le même temps supprime 10 millions d’euros du Fonds Avenir Bio dédié aux investissements bio. Cette contradiction, qui se transforme en double peine pour les agriculteurs bio, met en péril les filières. Elle est incompréhensible. L’agriculture biologique n’est plus une priorité de la ministre. »

Des projets bios affectés

Le Fonds Avenir Bio s’est vu confirmer une coupe de 10 millions d’euros. Mis en place en 2008, ce financement a pour objectif de développer la filière biologique française, à travers un soutien porté à des projets collectifs sur plusieurs années.

Une décision qui intervient pourtant après la sélection des lauréats 2024. Coopératives, organisations de producteurs, entreprises de transformation… Une multitude d’acteurs qui devait donc recevoir des financements publics afin de développer leurs projets. En Nouvelle-Aquitaine, l’Agence Bio souligne que de nombreux acteurs de la filière attendent ce soutien, notamment pour investir dans la transformation locale ou dans les circuits courts.

Des annonces qui risquent donc de réduire, différer ou annuler les subventions promises à ces projets pourtant déjà retenus.

Une communication au point mort

Le lancement de la campagne « C’est Bio la France », pilotée par l’Agence Bio, est marqué par… l’annonce de la suppression de son budget 2025. L’initiative, qui était réclamée par la filière pour relancer les ventes de la bio, devait s’étaler sur trois ans, avec 5 millions d’euros annuels.

Si le budget 2024 a été engagé, permettant le financement de deux vagues de publicité télévisée, la suite n’est pas assurée. Au-delà du mois de septembre, l’Agence Bio alerte : « ne pas savoir comment elle pourra continuer à promouvoir l’agriculture biologique en 2025. »

Face à l’austérité budgétaire, l’Agence Bio Nouvelle-Aquitaine et la FNAB exigent que « l’État tienne ses engagements en faveur de l’agriculture biologique » et formulent des revendications communes, notamment allouer aux fermes bio les reliquats des aides à la conversion (PAC) non utilisées (près d’un milliard d’euros) et consolider le Fonds Avenir Bio pour garantir les financements aux projets déjà retenus et à venir.


#agriculture biologique

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