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Sous pression, Sciences Po Bordeaux évalue sa chaire Défense et Aérospatial, soupçonnée de liens avec l’armée israélienne

Vivement contestée par des étudiants en raison des liens de ses mécènes avec l’industrie militaire israélienne, la chaire Défense et Aérospatial est actuellement évaluée par une commission universitaire ad hoc. C’est la première fois que Sciences Po Bordeaux étudie la pertinence d’un tel partenariat universitaire. Premier volet de notre dossier : « Pour Gaza, le Bordeaux qui boycotte Israël ».

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Sous pression, Sciences Po Bordeaux évalue sa chaire Défense et Aérospatial, soupçonnée de liens avec l’armée israélienne

La mobilisation semble avoir porté ses fruits. Depuis plus d’un an, des étudiants de Sciences Po Bordeaux engagés pour la cause palestinienne contestent les partenariats noués dans le cadre de la chaire Défense et Aérospatial de leur établissement. Motif : certaines entreprises mécènes, dont Thales, Safran ou Dassault Aviation, sont accusées de collaboration avec l’armée israélienne.

Les négociations avec la direction de l’école ont abouti à la création d’une commission scientifique chargée d’évaluer le programme de la chaire mise en cause. Dans une réponse adressée aux étudiants le 27 février, elle a annoncé la suspension de l’ensemble des activités de la chaire Défense et Aérospatial, dont son université d’été, dans l’attente des résultats de cette évaluation.

Une recherche influencée ?

Rue89 Bordeaux a consulté un document interne dans lequel la direction de la recherche reconnaît que certaines chaires, notamment industrielles, soulèvent des questions d’indépendance scientifique, les logiques de cofinancement pouvant influencer les orientations de recherche :

« Certains dispositifs peuvent être utilisés à des fins de communication pure, en particulier lorsqu’ils sont adossés à des enjeux sociétaux sensibles. L’évaluation des chaires reste souvent hétérogène, mal ajustée voire inexistante. Les critères d’évaluation oscillent entre critères académiques, retombées socio-économiques et attentes institutionnelles, sans toujours permettre une évaluation claire et rigoureuse. »

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Comment une ville française réagit-elle au déroulement d’un génocide à 3 500 kilomètres de ses rues tranquilles, où la vie suit son cours entre travail et loisirs ? Comment l’indignation gagne-t-elle une société européenne, longtemps préservée, face à une population opprimée par le feu et par la faim ? Autant de questions soulevées dans ce dossier, alors que la Flottille de la liberté, partie de France à destination de Gaza, a été interceptée et que ses organisateurs ont été empêchés de livrer leur aide humanitaire.

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#Palestine

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