La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, a annoncé ce jeudi 5 juin dans La Provence que la Gironde et le Var seraient territoires d’expérimentation pour repenser l’accompagnement des enfants placés sous protection.
En Gironde, cette expérimentation vise à transformer des places d’internat en solutions d’accompagnement à domicile, pour les enfants dont la situation le permet. Une démarche qui se fera en concertation avec les services de la justice.
Refonte en profondeur
L’objectif est double : mieux adapter l’accompagnement aux besoins des enfants, et renforcer l’attractivité des métiers du secteur. Un référentiel retraçant les étapes de cette transformation sera rédigé, avec l’ambition d’en faire un modèle national.
Pour Jean-Luc Gleyze, président du Département, cette annonce vient saluer une politique engagée ces derniers mois :
« Catherine Vautrin a bien saisi le virage historique que connaît la protection de l’enfance et a reconnu le travail engagé en Gironde depuis une dizaine d’années. »
La collectivité a en effet entamé une refonte en profondeur de ses pratiques, visant à limiter les placements institutionnels aux seules situations qui l’exigent, et à privilégier le maintien du lien familial dès que la sécurité de l’enfant le permet. Un changement critiqué par certains syndicats, en raison des suppressions d’emplois que cela entraîne pour les associations dont les subventions ont baissé.
678 places redéployées
Cette transformation se traduit en effet déjà par une évolution du parc d’accueil : 212 places d’internat devraient être supprimées, notamment du fait de la baisse du nombre de mineurs non accompagnés arrivant en Gironde, tandis que 678 places seront redéployées vers des dispositifs à domicile.
La protection de l’enfance est devenue, en 2024, le premier budget du Département (330 millions d’euros). La Gironde attend désormais la finalisation de la convention d’expérimentation avec l’État, espérant un engagement clair sur les plans financier, politique et législatif.
Les acteurs du secteur avaient déploré un manque de moyens empêchant une prise en charge correcte des jeunes suivis par l’ASE (aide sociale à l’enfance).
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