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Sit-in de quatre grévistes de la faim devant la mairie pour une rupture totale du jumelage Bordeaux-Ashdod

Ce vendredi 19 septembre, les militants de Hungry for Justice in Palestine Bordeaux ont organisé un sit-in devant l’Hôtel de Ville pour une rupture définitive du jumelage avec la ville israélienne d’Ashdod. Ils sont quatre désormais en grève de la faim.

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Sit-in de quatre grévistes de la faim devant la mairie pour une rupture totale du jumelage Bordeaux-Ashdod
Une vingtaine de personnes étaient présentes devant les portes du Palais Rohan pour faire entendre leurs revendications.

« Pour l’honneur de la Palestine et pour ceux qu’on assassine, même si Hurmic le veut pas, nous on est là. » Rassemblés devant la mairie de Bordeaux pour une action de sensibilisation, les militants de Hungry for Justice in Palestine maintiennent la pression sur la municipalité. Ce sit-in en musique, sous le regard d’une patrouille de la police nationale, est également une manière d’alerter les passants sur leur unique revendication.

« Des militants déterminés »

« On est conscients qu’au bout de 30 jours, il peut y avoir des séquelles irréversibles, et qu’au-delà de 50 jours, le danger vital est critique », reconnaît Canard* (*pseudonyme), qui entame sa troisième semaine de grève de la faim. Oya, l’une des premières impliquées dans l’action, depuis le mois d’août, en est déjà à 38 jours de jeûne. Un autre militant l’a rejoint, en grève depuis 12 jours.

« Notre idée, c’est qu’il y ait un relais : différentes personnes se mettent en grève au fur et à mesure que l’action avance, parce qu’on peut pas tenir 150 ans en grève de la faim. Et pour ceux qui ne veulent pas se lancer à plein temps, on propose aussi de jeûner ponctuellement en soutien aux grévistes, par exemple lors d’événements ou de rassemblements. »

« Ce sont des militantes et militants déterminés », souligne Louise*, psychologue présente pour le soutien mental des grévistes. L’équipe médicale qui accompagne l’action comprend également un médecin généraliste et une kinésithérapeute, « en raison des douleurs et des lésions qui peuvent se créer au niveau musculaire ».

Certains prennent quelques compléments alimentaires, comme des vitamines ou de l’eau sucrée. Si cela ne remplace pas une alimentation normale, la méthode permet de « limiter la casse », selon les militants, qui témoignent avoir déjà été victimes de malaises, sans problème de santé grave à ce jour.

Bordeaux-Ashdod : la municipalité inflexible

Du côté de la majorité écologiste, aucune inflexion n’est prévue. Le 11 septembre dernier, lors d’une rencontre avec les grévistes, Céline Papin, adjointe au maire chargée des coopérations internationales, a réaffirmé la position de la mairie de Bordeaux. Elle a souligné les actions déjà engagées par son équipe : soutien à MSF, partenariat avec Ramallah, appel à la reconnaissance d’un État palestinien, et condamnations publiques du conflit… et appelle à une autre forme d’action :

« Tout en étant d’accord avec certains points, nous les appelons à arrêter cette grève de la faim car nous sommes inquiets pour leur santé, confie l’adjointe à Rue89 Bordeaux. Leur objectif est disproportionné par rapport à ce que peut faire une mairie. Ils se trompent de combat. Je comprends la nécessité de se mobiliser sur ces drames, mais les sanctions seraient plus efficaces au niveau national ou européen. »

Dans la foulée du rassemblement, les militants appellent à une action « phone-in », visant à submerger le standard de la mairie de Bordeaux de demandes pour la rupture de ce jumelage. Une méthode d’action qui indigne Céline Papin :

« Je reçois déjà des appels téléphoniques masqués sur mon téléphone portable et il est impossible de discuter avec mes interlocuteurs. Je trouve ces méthodes curieuses. »

De leur côté, les militants entendent poursuivre leur action et donnent rendez-vous la semaine prochaine pour deux nouveaux sit-in au même endroit.


#Palestine

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Photo : WS/Rue89 Bordeaux

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