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« Trop de Noirs et d’Arabes » : les employés du Régent portent plainte contre leur patron pour injures racistes

Des salariés du café-restaurant voisin du Grand Théâtre, dont son directeur, ont décidé de porter plainte contre le copropriétaire de l’établissement suite à de nombreuses injures et actes de discrimination ou de harcèlement contre les personnes racisées, selon lui « trop présentes dans son établissement ».

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« Trop de Noirs et d’Arabes » : les employés du Régent portent plainte contre leur patron pour injures racistes
Le Régent, place de la Comédie

« Il est allé trop loin… Et il est capable d’aller encore plus loin », s’indigne Stéphane Msika en parlant de son associé Daniel Marion. Ces deux entrepreneurs dans la restauration sont, depuis mi-2024, associés à parts égales dans une holding possédant Le Majestic à Saint-Jean-de-Luz et Le Régent à Bordeaux. Le premier se consacre à l’affaire dans le Pays basque, le second nomme un directeur pour l’établissement bordelais.

C’est à cette adresse bien connue du centre-ville, voisin du Grand Théâtre, qu’une grave crise a éclaté début octobre. Plusieurs salariés sont depuis en arrêt maladie, d’autres continuent de travailler pour soutenir leurs collègues. Mais tous témoignent d’un choc profond après un « pétage de plombs ».

Le 30 octobre, dix-sept employés ont déposé plainte contre Daniel Marion, pour des injures racistes, sexistes, homophobes et xénophobes proférées sur leur lieu de travail le 6 octobre dernier. L’affaire, révélée ce vendredi par Mediapart, a été confirmée à Rue89 Bordeaux, qui apprend que cinq autres se préparent à déposer plainte à leur tour. « Quasiment 90% du personnel », confie le directeur, d’origine marocaine et figurant parmi ces plaignants.

Un « ouragan » dans le bistrot

« L’ouragan », comme certains employés le surnomment, s’est abattu un lundi après-midi. Ce jour-là, Daniel Marion, 70 ans, propriétaire du Régent depuis janvier 2024, multiplie les insultes devant le personnel et les clients. « Il sortait tout juste d’un repas avec un fournisseur », prolongé ensuite sur « la terrasse [de l’établissement] par deux coupes de champagnes » rapporte un membre de l’équipe.

« Il a commencé à se mettre en scène, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’établissement, criant, tapant du poing sur les tables, affirmant haut et fort qu’il était “le patron“ et qu’il allait “remettre de l’ordre au Régent”. Rapidement, ce discours est devenu un déferlement de propos racistes, islamophobes, sexistes, homophobes et humiliants, tenus publiquement et de manière continue jusqu’à 19h15 », selon un témoignage collectif.

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