« Nouvelle info et bonne nouvelle » s’exclame le Collectif Roms Chakaraka ce lundi sur sa page Facebook :
« La décision de justice vient de nous être signifiée comme quoi le Camp 12 peut se maintenir sur place pour une durée de 2 mois à partir de ce jour. »
Le ton est à l’optimisme mais la victoire est en demi-teinte. Le tribunal de Grande Instance de Bordeaux a en effet rejeté ce lundi en fin de journée le référé demandant l’annulation de l’expulsion d’un squat à Mérignac.
Ce « camp 12 » se nomme ainsi car se trouve à la sortie 12 de la rocade de Bordeaux, coincé entre la route et un crématorium. Bordeaux Métropole possède ce terrain depuis les années 1970. Une soixantaine de Bulgares Roms s’y est installée. La cour a tranché en s’appuyant avant tout sur le droit de propriété.
Une avancée : 60 jours de délai
A l’origine de cette procédure rare, les Roms ont donc obtenu un délai. Les membres de l’espace Schengen ont soixante jours pour évacuer les lieux à compter de la date du délibéré.
« Ça va nous laisser le temps de faire des demandes pour les familles et scolariser les enfants », indique Sylvain Mavel. Le coréalisateur du film-documentaire Chakaraka poursuit :
« On ne pouvait pas s’attendre à une vraie stabilisation, mais le problème est qu’il n’y a pas de proposition de Bordeaux-Métropole ni de Mérignac. Il n’y a pas de solution. »
Cette procédure reste selon lui une avancée importante dans le respect des droits :
« C’est bien que la justice soit faite et on espère que, dans les camps, ces procédures vont devenir régulières car en France on est toujours en tort niveau au niveau des Droits de l’Homme. Désormais, on ne peut pas rester passif. Les seules choses positives vont se faire dans le combat. Le droit va se faire respecter par la loi et par le combat. »
L’expulsion devra s’appliquer le 6 septembre prochain. Pour l’heure, aucune décision n’a été prise pour faire ou non appel de ce délibéré.
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