Au croisement de la rue Sainte Catherine et du cours Victor Hugo, ils ont posé leur banderole : « Pas de bitumes, que des légumes – Marchons vers la Cop 21 ». Ils viennent d’Agen et sont en route – à pieds – depuis plus d’une semaine.
Partis dimanche 11 octobre, leur Zad a été démantelée le lendemain. Depuis décembre dernier, elle était installée sur les sites de projets de la gare LGV et du technopole d’Agen. Suivant un appel national, les habitants des Zones à Défendre (Zad) de France convergent vers Paris pour la grande conférence internationale sur le climat.
Ils ont voulu rencontrer Alain Rousset
A Bordeaux, ils ont tenté de donner un courrier au président de la région Aquitaine. Sauf que le socialiste Alain Rousset était en plein conseil, bref impossible de le rencontrer. Dans leur lettre que s’est procurée Rue89 Bordeaux, les zadistes expriment leur « tristesse et étonnement » face à la décision de l’Etat de maintenir les projets de lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax malgré l’avis négatif de l’enquête publique :
« Nous continuons d’espérer que vous écouterez la voie de la raison et que vous abandonnerez ce projet inutile et destructeur. Dans le cas contraire, sachez que nous serons nombreux et déterminés à empêcher la réalisation de ce projet et que nous le ferons en occupant et en bloquant physiquement les chantiers (…) Le premier coup de pelleteuse signifierait l’ouverture de la plus grande Zad de France. »
Accord zadistes-chasseurs ?
Un message qui a plu aux citoyens rencontrés sur le chemin entre Agen et Bordeaux, en passant par le Sud-Gironde. Dans les rangs des manifestants, tous et toutes s’appellent Camille, pseudonyme zadiste. Un des Camille raconte :
« On a rencontré les différents comités de vigilance qui existent. Au croisement des deux lignes [au triangle ferroviaire de Bernos-Beaulac, NDLR], on nous a proposé de monter une Zad en nous précisant qu’il fallait juste se mettre d’accord avec les chasseurs, car il y a beaucoup de palombières. »
Camille et ses amis ont repris la route en direction de Paris au cri de « LGV dégage ; résistance et sabotage ». Dans le Langonnais, d’autres se donnent déjà rendez-vous le samedi 24 octobre dans le village de Pondaurat, notamment pour commémorer la mort de Rémi Fraisse, il y a un an, sur le site du projet de barrage de Sivens dans le Tarn.
ALLER PLUS LOIN
- Le blog de la marche Agen-Paris « Marchons sur la Cop 21 »
- Sur arteradio.com : Histoire de Camille
- Sur franceculture.fr : Retour à Sivens – Zadistes contre brigades anti-peluts
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