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30/04/2024 date de fin
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Contre la loi Travail, les chemins multiples de la contestation bordelaise

Ils étaient 10000 pour la CGT, trois fois moins selon la préfecture. Les opposants à la loi Travail ont à nouveau marché ce jeudi à Bordeaux dans un cortège unitaire. Le dernier ?

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Contre la loi Travail, les chemins multiples de la contestation bordelaise

Cela ne fait pas l’ombre d’un doute. La manifestation bordelaise contre la loi Travail, en ce jour de mobilisation nationale, a attiré moins de monde que la précédente du 12 septembre. Mais le cortège n’avait rien de microscopique.

Polo blanc impeccable sur le dos, Eric Lannes se prend en photo avant le départ avec deux de ses camarades de la CFE-CGC présents. Le syndicat des cadres n’est pas un habitué des manifs mais le girondin est à l’image de son secrétaire général : remonté contre les ordonnances prévues qui « ne garantiront pas l’emploi mais seront une régression ».

La CFE-CGC au départ de la manifestation du 21 septembre (XR/Rue89 Bordeaux)

Devant, l’intersyndicale est au complet : CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Unl. En fin de parcours, un groupe d’une trentaine de militants autonomes – vêtus de noirs et masqués – tente de s’imposer pour prendre la tête du cortège mais prend surtout celles des membres du service d’ordre composé de cégétistes. Ce dernier intervient et empêche l’action, filmée par France Bleu Gironde. Des « violences » pour la Coordination Jeunes Bordeaux qui les dénonce dans un communiqué. Selon Sud Ouest, certains autonomes auraient « tenté de molester » des journalistes.

Rendez-vous tous azimuts

La question de la suite du mouvement se pose. Le syndicaliste CFE-CGC reconnaît qu’une fois les ordonnances entrées en application et malgré l’expression de son mécontentement, « on appliquera la loi. On tentera de faire les ajustements nécessaires. »

Celles-ci devront avoir lieu à l’échelle de l’entreprise, ce que beaucoup de manifestants rencontrés dénoncent. La secrétaire départementale de la CGT Gironde, Corine Versigny estime qu’un « travail d’ancrage dans les entreprises » va produire une « lutte de longue durée ».

La présidence Macron expliquée en BD (XR/Rue89Bordeaux)

Pour la CGT, le prochain rendez-vous, c’est la marche internationale pour la paix. Sa déclinaison bordelaise aura lieu ce samedi à 15h sur le parvis des Droits de l’Homme à l’appel du mouvement pour la paix, de l’appel des Cents pour la paix, du PCF et de la CGT.

Au même moment, quatre cars affrété par la France Insoumise (FI) embarqueront près de 200 Bordelais pour Paris et « déferlante contre le coup d’état social », voulue par le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

« Louables »

Puis, les rendez-vous par corporation se multiplieront : mouvement des routiers le 25 septembre à l’appel des syndicats CGT, FO et surtout CFDT ; retraités le 28. En octobre, les fonctionnaires (le 10) et les employés de la métallurgie (le 13) ont déjà réservé leur journée.

Des journées de mobilisations « sans lien les unes aux autres » regrette sur Facebook l’anticapitaliste Philippe Poutou qui affirme par ailleurs que le NPA sera présent à marche lancée par la FI.

Pour Corinne Versigny, ces initiatives sont « louables », et la preuve que les syndicats réussissent à articuler les revendications sectorielles au projet d’ordonnances. A Bordeaux, le collectif des associations énervées (CAE), en lutte pour la sauvegarde des emplois aidés – il agglomère notamment la Maison de la nature et de l’environnement, la Fabrique Pola ou encore la Halle des Douves –, promet actions et concerts.

Enfin, le collectif de lutte 33 qui avait procédé à plusieurs blocages économiques dans l’opposition à la Loi El Khomri devrait aussi reprendre du service. Une idée reste en tête chez ces opposants, certaines lois votées n’ont jamais été appliquées. Un rapport sénatorial en 2011 indiquait qu’en deux ans seul 20% des décrets d’application promulguées avaient pu être appliqués. De quoi espérer pour les militants ?


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