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Le Département de la Gironde cherche toujours à éviter l’asphyxie financière

Le conseil départemental de la Gironde a voté ce lundi 24 juin une modification de son budget 2024, pour tenir compte d’une nouvelle baisse des recettes. Le contexte économique et politique marqué par la montée de l’extrême droite inquiète vivement les élus du Département.

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Le Département de la Gironde cherche toujours à éviter l’asphyxie financière

Risquant l’ « asphyxie financière », le Département de la Gironde a serré la ceinture pour faire face à un effet ciseau : baisse (de 4%) des rentrées financières, en particulier des frais de notaire, passés de 147 à 132 millions d’euros ; hausse de 5,3% des dépenses, notamment de solidarité (+58 millions d’euros pour le RSA et les allocation autonomie et handicap), sur un budget 2023 de 2,07 milliards d’euros.

Et cette tendance amorcée l’an dernier devrait se poursuivre en 2024, avec « un marché immobilier qui ne montre pas de mouvement de reprise », donc limite les droits de mutation à titre onéreux, et la consommation « dont l’évolution est aujourd’hui atone ». Or l’Etat reverse une fraction de la TVA aux Départements. Il accordera 13,6 millions d’euros en moins à la Gironde en 2024.

Baisse de l’aide aux communes

Aussi, dans la foulée de son compte administratif 2023, la collectivité a dû voter ce lundi un budget supplémentaire (en fait, une modification du budget 2024) intégrant ces baisses de recettes, et une baisse de 0,7% des dépenses.

D’après Arnaud Arfeuille, vice-président aux finances, une réflexion portant sur plusieurs dizaines de millions d’euros d’économies a été menée en avril, aboutissant à une division par deux du fonds d’aide aux communes.

« L’aide aux communes a été cantonnée à celles dont la situation mérite le plus d’attention, et à certaines catégories de financements (aménagement des écoles, accessibilité des personnes handicapées) », selon l’élu.

Pour l’opposition de droite au conseil départemental, c’est insuffisant.

« On a des inquiétudes sur le recours à l’emprunt [175 millions d’euros l’an dernier, NDLR], une spirale infernale dans laquelle on ne souhaite pas rentrer, estime Géraldine Amouroux (Les Républicains). Il faut revenir à des choses plus raisonnables, se concentrer sur les missions essentielles du Département. Nous recommandons un coup d’arrêt sur des politiques volontaristes qui sont une bonne chose, mais pas toujours évaluées, comme la Sécurité sociale de l’alimentation. Car des millions vont manquer, notamment pour le Plan collège. »

Roulette russe

Le contexte politique inquiète par ailleurs tous les élus, à commencer par Jean-Luc Gleyze, président du Département :

« La France est un pays qui sait encore protéger mais ces missions de l’Etat providence seront les plus ciblées par un gouvernement d’extrême droite. Macron joue à la roulette russe avec les fondements de la République. On a le sentiment d’un enfant capricieux qui casse le jouet car la couleur ne lui convient plus. »

Le président socialiste se dit toujours « combattif et mobilisé » pour dénoncer l’ « imposture sociale du RN » :

« L’assistanat qu’il dénonce vise toujours celui du pauvre ou de l’étranger, mais ce n’est pas que cela. La solidarité nationale protège la mère célibataire qui se débat au quotidien, la personne en situation de handicap, le mineur qui doit être protégé, l’étudiant qui ne mange pas à sa faim… »

Autant de publics que le Département, à travers ses missions sociales, est censé protéger.


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