Enquêtes et actualités gavé locales

Pour les 10 ans de votre média : objectif 2000 abonné⋅es

30/04/2024 date de fin
732 abonné⋅es sur 2 000
Pour ses 10 ans, Rue89 Bordeaux propose un abonnement à 10€/an et vise les 2000 abonné.es

La sécurité sociale de l’alimentation va être testée dans les quartiers populaires de Bordeaux

Après les étudiants de campus bordelais, la Sécurité sociale de l’alimentation sera expérimentée à compter du 1er avril par 100 foyers des quartiers du Grand Parc, des Aubiers, de Bacalan et de la Benauge.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

La sécurité sociale de l’alimentation va être testée dans les quartiers populaires de Bordeaux
LA/Rue89 Bordeaux

« Est-ce que manger sainement cela coûte cher ? » Ainsi démarre une réunion d’informations du 5 mars au centre social et culturel de Grand Parc, où le projet de Sécurité sociale alimentaire (SSA) est présenté à une vingtaine d’habitants du quartier. Il est lancé par des associations comme Acclimat’action, soutenues par le département de la Gironde et la mairie de Bordeaux. 

4 territoires sont concernés par ce dispositif : Bordeaux, Bègles, le Pays Foyen et le Sud Gironde. Au total, plus de 400 foyers pourront bénéficier de ce nouveau dispositif à partir du 1er avril pendant un an. 100 personnes des quartiers du Grand Parc, de la Benauge, de Saint-Louis et des Aubiers vont être tirées au sort. À l’entrée de la salle ce mardi, le tas de bulletin d’inscription s’est déjà évaporé. Les résidents ont jusqu’au 13 mars pour se préinscrire. 

Une formule simple

Actuellement testée par les étudiants du campus de Bordeaux, la formule est simple : chacun cotise selon ses ressources et perçoit une allocation selon ses besoins, afin de financer une alimentation durable, saine et accessible.

Les participants à cette expérimentation donnent chaque mois un montant minimum de 10 euros pour recevoir une allocation mensuelle de 150 euros, plus 75 euros par personne supplémentaire dans le foyer. Elle sera versée sous forme de monnaie expérimentale et numérique, la « monA », via une application dont seront pourvus les commerçants partenaires. La gemme, la monnaie locale utilisée par la SSA étudiante, n’a pas été retenue.

« Être volontaire à cette expérimentation, c’est faire preuve d’engagement », lance Christine, une habitante déjà bien au courant de la SSA. Ce nouveau système pousse en effet à faire participer autant que possible les consommateurs.

D’abord, les 100 bénéficiaires financeront le système en cotisant auprès des caisses locales à hauteur de 40% – le reste sera pris en charge par les différents partenaires comme la mairie de Bordeaux qui financera 60 000 euros pour la caisse locale. Ensuite, chacun pourra émettre des propositions comme rendre éligible un nouveau magasin du territoire.

La Sécurité Sociale de l’alimentation pour tous

Cette expérimentation est ouverte à tous. La volonté du collectif est de maintenir le même système de la Sécurité Sociale : l’universalité. Aucune condition de revenu n’est requise, il suffit juste d’habiter dans les territoires de l’expérimentation. Néanmoins, un quota de 30% des bénéficiaires seront issus des catégories les plus précaires.

Cette allocation doit aussi bénéficier aux agriculteurs locaux, l’objectif étant d’aider la population à manger sainement tout en assurant une rémunération plus juste des producteurs. Des syndicats agricoles soutiennent le projet comme la Confédération paysanne et la CIVAM. Selon la charte élaborée par les organisateurs pour sélectionner ses commerçants, ceux-ci doivent offrir autant que possible des produits locaux, et les moins transformés possibles.

Local’altitude est l’une des premières épiceries du quartier de Grand Parc à faire partie de cette aventure. « On est ultra enthousiaste, l’aboutissement de ce projet a presque un côté historique » explique Nicolas un salarié de l’épicerie, qui propose beaucoup de produits issus de circuits courts et accessibles.

Le 13 mars prochain se clôturent les inscriptions et les candidats seront tirés au sort. Le 1er avril débutera l’expérimentation de la Sécurité Sociale de l’alimentation qui durera un an. Le collectif espère pouvoir généraliser le système dans toute la France si les expérimentations sont concluantes. 


#alimentation

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Plus d'options