Donné largement battu dès le premier tour de l’élection municipale à Bordeaux, et en baisse dans le dernier sondage, Vincent Feltesse cherche toujours la parade contre Alain Juppé. Lundi, lors d’un point presse, le député PS et président de la CUB s’est entretenu longuement avec les journalistes sur les raisons de ce décrochage.
S’il a estimé que sa stratégie de campagne n’était pas en cause – elle est selon les commentateurs « dynamique et pêchue », souligne-t-il –, si sa prestation lors des deux débats télévisés a été bien perçue, il concède « une vraie difficulté à faire passer les messages ».
Outre qu’il partage d’une partie du bilan avec son adversaire, malgré des désaccords sur le logement social ou la culture, cette difficulté est selon le candidat socialiste due à son relatif manque de notoriété, à la « force du maire en place » en termes de communication, et au contexte national :
« Je n’avais pas mesuré que le désamour pour la politique du gouvernement serait à ce point », juge Vincent Feltesse, qui évoque un « grand trouble chez les électeurs de gauche », notamment après le recul sur le projet de loi famille.
Toutefois, il ne s’avoue pas battu à presque un mois du premier tour. Il pense que son message sur les quartiers et la métropole peut porter : « Nous sommes depuis longtemps en campagne mais les gens commencent simplement à s’y intéresser. Nous commençons une diffusion de notre programme en 32 pages dans les boîtes au lettres. Nous accélérons le porte à porte, et je fais deux apéros de proximité par jour ».
Rappelant que les maires de Bordeaux sont élus dès le premier tour depuis la dernière guerre, l’ex édile de Blanquefort se positionne sur un temps long – « la question de la succession d’Alain Juppé continue à se poser » – et à l’échelle métropolitaine. Il doit ainsi présenter la semaine prochaine son programme pour la Communauté urbaine.
Dans l’optique d’une ville centre restant à droite face à une majorité de gauche à la CUB, Vincent Feltesse s’estime toujours légitime à la reconduction de son mandat du fait de son bilan ; il se dit prêt à poursuivre la cogestion mais indique que plusieurs points seront non négociables : le retour de l’eau en régie publique, le pourcentage de logements sociaux dans les ZAC, ou encore la création de l’établissement public foncier (EPF), qui doit permettre l’achat de terrains pour freiner la spéculation immobilière.
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