Média local avec zéro milliardaire dedans

Colombier : « On ne fera pas de chasse aux sorcières »

Candidat du Front national à la mairie de Bordeaux, Jacques Colombier défend quelques idées sulfureuses, comme la fin d’une supposée « préférence étrangère » dans l’attribution des logements sociaux. Et n’hésite pas à militer pour la voiture en ville, peu après un pic de pollution.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

Colombier : « On ne fera pas de chasse aux sorcières »

Le candidat Front national à son bureau, à Bordeaux (photo SB/Rue89 Bordeaux)
Le candidat Front national à son bureau, à Bordeaux (photo SB/Rue89 Bordeaux)

Rue89 Bordeaux : Quel est votre objectif pour ces municipales ?

Jacques Colombier : Le dernier sondage nous donne 7% mais les gens se déterminent dans les tout derniers jours, on peut donc faire 8% à 10%, ce qui nous donnerait deux à trois conseillers municipaux, contre aucun aujourd’hui. Avec 17 listes finalisées en Gironde, contre seulement 2 en 2008, et une présence dans les grandes villes, dans le périurbain et les villes moyennes, comme Arcachon, le FN couvre un panel géographique et sociologique assez large. On sent qu’il y a encore une retenue de la part des gens à s’afficher publiquement, certains candidats ont eu des pressions de leur famille ou de leur entourage professionnel pour ne pas s’engager, mais la diabolisation du Front national va peu à peu s’effacer.

Vous mettez l’accent sur la réduction des dépenses publiques. Sur quels postes comptez vous faire des économies ?

Bordeaux est l’une des grande villes de France où les impôts sont les plus élevés. Pour donner l’exemple, on peut déjà se serrer la ceinture sur le train de vie de la mairie. Le Figaro Magazine avait par exemple indiqué que la Ville est celle où les frais de mission par élu sont les plus importants, à 2481 euros par an. La mairie peut arrêter de financer les association communautaristes et pseudo-culturelles qui ne sont en fait que des chasseurs de primes.

Lesquelles ?

Je ne vais pas donner de nom. On peut aussi arrêter certains travaux, et ne pas financer la construction du grand centre islamique, dont  une partie des 22 millions d’euros risquent d’être portés par la collectivité.

Alors que les musulmans manquent de lieux de culte, n’est-ce pas contradictoire avec les dénonciations par le FN des prières dans la rue ou avec ses craintes quant à « l’islam des caves » ?

Il y a déjà 32 mosquées et lieux de prière en Gironde. Celui-ci comprendra une mosquée de 3500 places, une école coranique et de formation des imams, une galerie commerçante… Alain Juppé et Vincent Feltesse veulent tous deux ce projet, au risque de violer la loi de séparation de l’église et de l’État.

Votre programme préconise de « mettre fin à la préférence étrangère dans l’attribution des logements sociaux ». Sur quoi se fonde cette allégation, et comment procéderiez-vous ?

Nous changerions les règles d’attribution, qui ne sont pas très transparentes, pour que le premier critère ne soit plus le nombre d’enfants. Entre un couple de Français qui a deux ou trois enfants et un couple d’étrangers du sud de l’Europe qui en a cinq ou six, ces derniers sont privilégiés.

Comment pouvez-vous l’affirmer ?

Il suffit de se promener au Grand Parc pour constater qu’il y a disons un tiers de Français de souche, et deux tiers d’origine étrangère.

Mais dont beaucoup sont Français. Voulez-vous dire que vous privilégieriez les demandeurs de logements sociaux nés de deux parents français ?

Non.

La justice a déjà sanctionné les tentatives par des municipalités Front national d’instaurer une préférence nationale dans l’accès aux aides sociales, considérées comme incompatibles avec les lois de la République…

Même si la justice casse cette décision, cela serait un geste politique fort. De même, si l’immigration n’est pas de la compétence du maire, celui-ci peut refuser de signer un certificat d’hébergement pour un clandestin.

Les villes gérées par le FN ont voulu contrôler des lieux culturels, et même le contenu des bibliothèques. Envisageriez vous de faire de même ?

On ne fera pas de chasse aux sorcières. On peut toutefois s’interroger sur certains parutions comme L’Humanité, qui reçoit 5 millions d’euros d’aides de l’État pour 30000 lecteurs.

Vous voulez par ailleurs tourner le dos à « la politique anti-voiture » d’Alain Juppé et Vincent Feltesse. Concrètement, qu’est ce que cela suppose ?

Il faut rendre la liberté de choix dans leur mode de déplacement, en permettant à la voiture de rentrer et de stationner dans Bordeaux. Les embouteillages, c’est le problème n° 1 des Bordelais. On doit construire plus de parkings souterrains dans le centre, et de parkings de délestage aux barrières. Cela permettrait de redéployer pour des tâches de sécurité la police municipale, qui n’aurait plus à faire pleuvoir les PV de stationnement.

Mais favoriser la voiture, cela signifie davantage de bouchons, et plus de pollution…

Je pense que les embouteillages sont avant tout causés par les travaux et les problèmes de stationnement. Quant à la pollution de l’air elle est d’abord liée à l’incinération des déchets, puis à l’industrie et aux transports [NDLR : Rue89 Bordeaux n’a rien trouvé dans les données de l’Airaq, citées comme source par M. Colombier, de quoi confirmer ces propos. En revanche, le chauffage au bois est avec les transports un émetteur important de particules fines, mais l’hiver].

Comment agir pour l’emploi ?

Le chômage est de 14% à Bordeaux, 4 points au dessus de la moyenne nationale. Il faut créer une cellule de recherche d’entreprises et davantage d’incitations fiscales pour attirer les PME et les PMI. Et ne plus léser celles-ci dans l’allotissement des marchés publics.


#Bordeaux

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Partager
Plus d'options