190 millions d’euros ont déjà été reversées aux entreprises d’Aquitaine depuis le mois de mai et l’entrée en vigueur du CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi), a relevé Michel Delpuech ce jeudi au Club de la Presse de Bordeaux. Ce montant pourrait atteindre 450 millions d’euros, et inciter Ford à maintenir et développer son site de Blanquefort, a avancé le préfet de région.
En offrant une ristourne équivalent à 1000 euros par salariés et par an, l’Etat compte « restaurer ainsi les marges des entreprises » et les inciter à embaucher, même si le CICE ne s’accompagne d’aucun contrôle ou contrepartie en matière d’emploi.
« Ce qui me frappe c’est que les chefs d’entreprises ne connaissent pas trop ce dispositif auquel toutes les entreprises ont droit, nous avons un effort de pédagogie à faire », estime Michel Delpuech.
Davantage que sur les emplois d’avenir – même si l’objectif des 7400 embauches sera atteint, a annoncé le préfet -, l’Etat compte donc sur le CICE pour lutter contre le chômage, qui a progressé plus fortement en Aquitaine qu’au niveau national cette année (+6,5%, soit 172000 demandeurs d’emplois dans la région, contre 98000 avant la crise de 2008.
Ce crédit d’impôt pourrait, selon le préfet, être un atout déterminant pour inciter Ford à produire sa nouvelle boîte de vitesse à Blanquefort, et maintenir ainsi le millier d’emploi dans ses deux usines, Ford Aquitaine Industrie (FAI) et Getrag Ford Transmissions (GFT), dont les salariés ont récemment manifesté au salon de l’Auto :
« Ford a 4 usines en Europe, et Blanquefort est notamment en compétition avec la Slovaquie », a rappelé Michel Delpuech. Mais si les salaires français sont plus élevés, « le gain est ailleurs, en efficacité et en compétitivité, avec 0 charges sur les salaires au smic dès le premier janvier 2015. (…) J’ai toutes les raisons de penser que la production de la boîte soit confiée à Blanquefort, je pense qu’on aura l’annonce d’ici la fin du mois. Les dirigeants européens de Ford sont venus à Paris, ils ont d’autres produits à lancer, et n’excluent pas de le faire en Aquitaine en 2016 ou en 2017. On est prêts à se mobiliser pour avoir un site performant sur Blanquefort, qui maintiendrait l’effectif tel qu’il est aujourd’hui, de 1000 emplois selon le dernier contrôle ».
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