1 – La LGV Tours-Bordeaux dans les temps
La SNCF confirme le calendrier de mise en service : à l’été 2017, Bordeaux sera à 2h05 de Paris. Les travaux de génie civil (terrassement, ouvrages d’arts) sont quasi terminés, on bascule maintenant vers le chantier d’équipement ferroviaire (ballast, rails, caténaires…). Fin 2015 verra les premières mises en service sur une partie du réseau construit au nord de Bordeaux.
Dans les prochains mois, la question délicate et très politique des arrêts du TGV entre Bordeaux et Paris, devra être tranchée.
2 – Le GPSO (Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax) dans l’attente
L’enquête d’utilité publique sur le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) s’est achevée le 8 décembre. SNCF Réseau (ex Réseau Ferré de France, en cours de réintégration dans l’entreprise publique comme nouvelle entité de l’entreprise en charge notamment de la construction et de l’entretien des voies) attend désormais les conclusions des commissaires-enquêteurs, suivies de l’éventuelle déclaration d’utilité publique, dans les 18 mois suivants la fin de la consultation.
L’Etat et l’entreprise publique pourront-ils passer outre les critiques virulentes qui se sont manifestées à cette occasion, à l’image de celles du député Gilles Savary ? Pour André Bayle chef de mission GPSO à la SNCF, il n’y a pas de « plan B caché, mais des alternatives de modernisation des lignes existantes, présentées dans le dossier d’enquête ». Or ces trois scénarios comportent selon lui des contraintes telles (nombres de courbes, de zones urbaines traversées, de passages à niveau…) qu’elles empêchent d’atteindre une vitesse commerciale suffisante.
Quand à la prolongation de la ligne vers l’Espagne, elle dépendra de l’évolution des trafics, notamment du fret.
3 – Priorité à la sécurité et à la maintenance du réseau
Étant donné le contexte tendu, la SNCF invite à redoubler de vigilance dans les trains, rappelle l’obligation d’étiqueter ses bagages, ainsi que son numéro d’assistance aux voyageurs, le 31 17.
Après les accidents dramatiques survenus l’an dernier, dont la collision de trains à Denguin (64), le ministre des transports, Alain Vidalies a placé le renforcement de la maintenance comme une priorité stratégique pour le réseau français.
« Beaucoup de chantiers sont en cours en Aquitaine, ce qui peut ralentir la circulation des trains », souligne Alain Autruffe directeur territorial SNCF Réseau.
Il évoque la construction d’une deuxième voie entre Pau et Dax, la régénération des voies en gare de Bordeaux, leur renouvellement entre Bayonne et Hendaye.
Patrick Dufau de Lamothe, conseiller régional en charge des transports, reproche pourtant à la SNCF de se concentrer « sur les très grandes lignes plus que sur les liaisons secondaires comme Libourne-Bergerac ou Bordeaux-Le Verdon ».
4- Un train de retard pour les nouveaux TER
Mauvaise nouvelle pour les usagers du TER : la région attend toujours ses nouvelles rames. Elle dispose depuis ce vendredi d’un deuxième Regio 2N, ces trains à étage fabriqués par Bombardier, alors qu’elle devait en avoir 9 en circulation dès 2014, et 24 in fine. La SNCF ne pourra compter sur 9 Regio 2N qu’à la fin 2015, au mieux.
« C’est maigre, et cela met à bas toute l’exploitation telle que prévue initialement, déplore Alain Petitpoisson, directeur des TER Aquitaine. Ces trains sont des gros porteurs et nous avons de la difficulté pour encaisser les charges de voyageurs aux heures de pointe. On a essayé de compenser ça par de la prolongation de vieux matériels ou par la location à d’autres régions. »
Une solution qui ne peut être que très provisoire, souligne le M. Transports à la région Aquitaine, Patrick Dufau de Lamothe, puisque la région Languedoc-Roussilon qui a prêté ses TER, pourrait vouloir les récupérer pour la saison estivale.
Ces 15 à 16 mois de retard pour le Regio 2N, et plus d’un an pour le Regiolis d’Alstom (10 rames livrées sur les 14 attendues), sont dues à des problèmes avec des sous-traitants défaillants. Mais pour l’élu régional écologiste, « la SNCF aurait pu déceler à temps ces retards, intervenus dès la phase de conception ».
La région Aquitaine devrait néanmoins percevoir des pénalités estimées entre 35 et 40 millions d’euros, soit 10% du montant des marchés. Une somme toutefois plafonnée, et qui n’évoluera donc pas même si de nouveaux retards s’accumulent.
5 – Nouveaux tarifs, nouvelles offres commerciales
La fréquentation des TER est en baisse (-1,4% en Aquitaine, contre -2,8% à l’échelle nationale), ce qui entraine une baisse similaire des recettes. Le trafic des TGV est quant à lui stable. La SNCF a décidé de mettre le voyageur à contribution, en augmentant ses tarifs.
Pour compenser, la compagnie tente d’améliorer son offre, par exemple en expérimentant l’ouverture des réservations de train 6 mois à l’avance, contre 3 mois actuellement. En février, les usagers pourront acheter des billets moins cher pour l’été sur les lignes Bordeaux-Hendaye, Bordeaux-Tarbes et Bordeaux-Toulouse.
La SNCF a également confirmé que l’ouverture d’une ligne TGV Paris-Bordeaux par sa filiale low-cost Ouigo était bien envisagée, mais son lieu de départ (les lignes vers Lyon et Marseille partent de Massy) et ses gares desservies n’ont pas encore été arrêtés.
En revanche, la réouverture de la ligne Intercités Bordeaux-Lyon attendra les conclusions de la commission sur l’avenir des trains d’équilibre du territoire, ces lignes déficitaires financées par l’Etat.
Vu le temps et le coût d’un tel trajet en train, qui nécessite désormais de passer par Paris en TGV, la société des Courriers Rhodaniens a saisi l’opportunité de la loi Macron sur l’ouverture à la concurrence des lignes intérieures : ses premiers bus long courrier assureront la liaison Bordeaux-Lyon à partir du 30 janvier.
6 – En chantier, la gare de Bordeaux se veut plus accueillante
En 2017, avec son extension côté Belcier, la gare de Bordeaux pourra accueillir 18 millions de voyageurs, contre 11 millions actuellement. Les travaux sont en cours, mais démarreront symboliquement le 6 février, avec la pose de la première pierre du futur parvis.
Celle-ci comportera notamment 1800 m2 de commerces, un parking voitures de 860 places et un parking vélo de 370 places fermées et sécurisées.
Autres nouveautés d’ores et déjà entrées en vigueur à Saint-Jean : l’ouverture de salons d’affaires Regus dans la gare et l’expérimentation du wifi gratuit.
7 – Fraudeurs, gare à vous
La fraude représenterait un manque à gagner de 5 millions d’euros pour le TER en Aquitaine. Le phénomène représenterait 10% des voyageurs, un chiffre qui n’est pas en augmentation, reconnaît-on à la SNCF, et concerne surtout les lignes péri-urbaines.
Mais la compagnie souhaite néanmoins mettre le paquet contre les fraudeurs : les règles de régularisation ont été durcies, le niveau des amendes augmenté, et les brigades anti-fraudes multipliées avec des contrôles à l’entrée ou à la sortie des trains. 2000 trains ont été contrôlés en 2014 avec des « résultats probants », affirme la SNCF.
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