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Launchpad Google à Bordeaux : la semaine commando des startups

Après Berlin, Londres, Paris et Barcelone, Google a organisé son 5e Launchpad à Bordeaux du 2 au 6 février en partenariat avec l’association Aquinum. Douze jeunes startups se sont retrouvées au Node pour cinq jours « intenses » sous la coupe d’une quarantaine de mentors.

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Launchpad Google à Bordeaux : la semaine commando des startups

Le launchpad de Google à Bordeaux (DR)
Le launchpad de Google à Bordeaux (DR)

Sur le papier, ça ressemble à un stage commando. Douze jeunes startups ont bénéficié de l’expérience de quelques mentors certifiés par Google, auxquels Aquinum a associé des hommes d’expérience issus de la vie professionnelle : Agnès Passault (Aquitem et Aliénor.net), Hervé Berthou (Systonic), Benoît Droulin (Azendoo) ou encore David Ducourneau (Kazualk Business). Tout ce beau monde était réuni dans les locaux du Node dans le but d’aider au développement des projets en herbe.

« On a contacté Google en décembre quand on a appris qu’ils envisageaient un nouveau launchpad. On leur a proposé de le faire à Bordeaux. Ils nous ont dit banco », explique Hélène Desliens, co-présidente d’Aquinum.

Un éco-système bordelais pas nombriliste

Un appel à candidature a été lancé et clôturé le 31 décembre 2014. Sur 39 startups, seulement 12 ont été sélectionnées.

« L’éco-système bordelais n’a rien à envier à celui de Paris, Londres ou Berlin, déclare Martin Görner, en charge du dispositif Launchpad chez Google. Il y a ici des idées tout à fait originales. On s’attendait à des projets tournés vers le vin et le tourisme et on a été surpris d’en découvrir qui ont une envergure nationale, voire internationale. »

Martin Görner salue donc des idées qui ne « copient/collent » pas des modèles qui ont déjà fait leurs preuves. Il y a à Bordeaux une véritable réflexion sur l’ouverture des services et un éco-système « comme on les aime » chez Google.

Pour faire preuve de cet amour, c’est Google qui a régalé toute la semaine. « Petit déj, café, déjeuner, goûter… » énumère Édouard Gibert cofondateur de Switcharound. Il ajoute :

« La plupart d’entre nous sommes fauchés et personne ne gagne encore de l’argent avec son travail. Alors forcément, on est content d’être pris en main comme ça à l’américaine, jusqu’aux repas fournis. Pour l’instant, on est les clochards du web ! »

Une opération commerciale pour Google ?

Martin Gröner ne dira pas combien a coûté en tout cette affaire. Il précisera du bout des lèvres que « le budget n’est pas énorme » :

« Le plus gros du boulot était de recruter les mentors qui, eux, viennent bénévolement. »

Alors pourquoi Google investit dans de telles opérations ?

« Google n’a pas oublié d’où il vient. Google est issu d’un éco-système et a été une startup à ses débuts, précise Martin Gröner. Aujourd’hui, c’est dans l’intérêt de tout le monde de dynamiser ce secteur. Nous avons 15 ans d’expérience qu’on partage et qu’on enrichit au contact des jeunes startups. »

Chez les jeunes lanceurs de startups, les réponses varient. Jean Rémy, de Welo, considère que cette opération n’est pas « un placement de produits » mais trouve normal que Google veuille « capter un maximum d’appli ». Il considère aussi que, chez Google, il y a de très bonnes solutions.

Ce que pense également Bertrand Sebenne, de Blitzr qui n’a vu aucun prosélytisme. Cependant, il ne serait pas surpris pas que Google fasse de « la veille sur certains territoires ». Édouard Gibert a un avis plus tranché :

« On expose nos projets, nos solutions d’hébergements, de paiements, de formulaires, de sécurité ou de contrôle. Il y a toujours un moment où les mentors nous proposent des solutions plus simples ou plus efficaces possibles grâce aux outils de Google. On nous dit que vu le trafic, c’est gratos. Mais si l’affaire tourne, il faudra prendre des options payantes. »

Ce qui n’enlève rien à l’intérêt de la démarche du Launchpad. Pour tous les participants, c’est « donnant/donnant ». Selon François Naud, de Co-rider : « On prend ce qu’il y a à prendre. »

« Le regard extérieur »

Tout les participants que Rue89 Bordeaux a rencontrés sont unanimes : « La semaine a été très productive. »

« On ne savait pas à quoi s’attendre » avoue Bertrand Sebenne. Son moteur de recherche dédié à la musique est un des projets les plus mûrs et les plus avancés de l’assemblée :

« On avait peur d’avoir de longs discours théoriques nourris de verbiage et de vocabulaire qu’on connaît déjà, mais finalement on était agréablement surpris. Ça nous a permis d’avoir un regard extérieur. »

Le regard extérieur n’est pas seulement venu des « cadors » de chez Google :

« Le 3e jour, le mentor de chez Google est allé chercher quelqu’un dans la rue. Il l’a mis devant l’écran et lui a demandé ce que notre page d’accueil lui évoquait. Résultat : le message n’est pas clair ! »

Promoteur d’un site de covoiturage, François Naud avoue « ne pas venir du numérique » et qu’il n’était pas vraiment à l’aise en arrivant :

« J’ai été très surpris par l’ambiance. C’est à la fois détendu et bosseur. On a passé une semaine entre nous et c’est devenu une formation accélérée pour moi. J’ai pu régler des problèmes concrets : sur notre site, on a codé sur place pour corriger certains défauts. »

La tête dans le guidon

Jean Rémy veut lancer une plateforme pour la gestion de vélos électriques en libre-service :

« On était trop dispersé, ils nous ont aidés à faire le tri en privilégiant une vision complète du marché et optimiser l’accès au service. On repart avec une bonne idée d’une interface pour téléphones mobiles qu’on avait jusqu’au-là ignorée, alors qu’elle est indispensable au service de mobilité qu’on propose. »

Édouard Gibert a aussi « la tête dans le guidon en permanence » et cette semaine lui a permis « de se poser les bonnes questions » :

« On y allait à reculons ! On s’est dit qu’on allait perdre une semaine mais finalement on a bien fait d’y être. On était dans le vrai. »

Switcharound dont s’occupe Édouard Gibert est un service qui permet aux étudiants de sous-louer légalement leur logement à d’autres étudiants ou d’en trouver un de manière simple et sécurisée :

« On s’adresse à des étudiants alors on s’est focalisé sur le graphisme de notre site, sur l’aspect friendly… le truc de jeunes quoi ! Or nos mentors nous ont emmenés à regarder ailleurs, le backoffice de notre site : générer des pdf pour les contrats de location, système de vérification de profils… Les aspects les plus sérieux de notre plateforme. »

Un seul regret : rien sur les aspects juridiques. « Il aurait fallu un ou deux avocats », regrette Édouard Gibert. Ce sera pour la prochaine fois.


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