C’est à l’unanimité que, ce samedi 54 mars, Nuit Debout Bordeaux a désigné la place de la République comme zone hors-Tafta. Le traité transatlantique de libre-échange était au cœur d’une assemblée générale sous l’égide de la convergence des luttes. Derrière une « Zone libre » écrite au sol à la craie, une centaine de personnes s’est retrouvée en début de soirée. Si les membres des commissions réunis dans l’après-midi ont dû faire face aux caprices du temps, ceux et celles qui assistent à l’AG profitent des derniers rayons de soleil de la journée.
A la tribune, Léo, membre du collectif Stop-Tafta 33 au discours rôdé, revient sur les dangers que représente ce traité en discussions. Selon lui, le commerce ne pouvant être entravé par cet accord, les firmes états-uniennes pourraient exporter en France des « poulets au chlore » venant des États-Unis. De la même manière, pour ne pas fausser le marché, le consommateur ne pourrait en être informé et une cantine scolaire ne pourrait pas non plus décider de servir des repas bios aux enfants.
Dracula
Sinon, un tribunal arbitral devra trancher, bref ce serait la mise en place d’une justice parallèle « où seules les entreprises peuvent attaquer les Etats. L’inverse n’est pas possible », poursuit Léo.
Il appelle à l’unité des corporations et applique la « stratégie Dracula » de l’association Attac pour « mettre au grand jour » les méfaits de ce projet contre lequel entre 35000 et 90000 personnes ont manifesté à Hanovre ce samedi à l’occasion de la rencontre entre le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel. D’ailleurs, les populations ne sont pas favorables au projet ni outre-Rhin, ni outre-Atlantique puisque seuls 15 % des Allemands et 17% des Américains estiment qu’il s’agit d’une « bonne chose ».
L’AG approuve alors sans retenue la proposition d’une place de la République dite « hors-Tafta » comme plusieurs villes de France l’ont déjà fait pour exprimer leur rejet du traité. Léo souhaite qu’un maximum de monde rejoigne la pétition aux 3,4 millions de signataires européens.
Venu depuis Pomerol, Dominique Técher, élu de la Confédération Paysanne à la chambre régionale d’agriculture soutient et ajoute :
« Il faut aussi poser la question du libre-échange. On peut la poser sans voter Front National mais c’est une question centrale pour la souveraineté des peuples. »
Ce dimanche, le débat sur la convergence des luttes portera à 18h sur le nucléaire.
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