
Des heurts entre les manifestants et les CRS après l’interpellation d’un lycéen (AboutLightAndMen/©Kami)
Ce jeudi, Bordeaux a connu une nouvelle mobilisation importante contre la loi travail avec un défilé de plus de 10000 personnes. Une manifestation sauvage a ensuite rallié les Capucins où certains s’en sont pris au commissariat avant de se heurter à la police. Récit en trois séquences.
Cette nouvelle journée de mobilisation contre la loi travail n’est, encore une fois, pas passée inaperçue. Plus de 10000 Bordelais ont participé au défilé parti de la place de la République, en passant par Gambetta, cours de l’Intendance, les quais et le cours Victor-Hugo, pour rejoindre le point de départ.
Rue89 Bordeaux a suivi la manifestation officielle, et l’autre, « sauvage », qui a réuni 150 à 200 personnes sur la voie se mêlant à la circulation et scandant des slogans comme « Bordeaux, debout, soulève-toi » ou « Manif sauvage, la rue est à nous ». Les manifestants sont partis de la place de la République, en passant par le cours d’Albret, le cours Aristide-Briand, place de la Victoire, rue Élie-Gintrac, jusqu’au marché des Capucins où des incidents ont éclaté.
1- Cours de l’Intendance, un lycéen interpelé puis relâché
Toujours selon le même rituel, les principaux syndicats défilaient en tête du cortège laissant « la partie jeune » fermer la marche. Alors que les premiers manifestants foulaient le bitume du quai du Maréchal-Lyautey, la police est intervenue cours de l’Intendance pour une interpellation parmi les lycéens. Un jeune de 18 ans a été emmené à l’écart, rue Voltaire, pendant qu’un cordon de CRS repoussait les manifestants venus à son soutien.
L’arrière du cortège interrompt la marche. Le face-à-face entre les manifestants et les forces de l’ordre dure une bonne demi-heure. Des membres de l’organisation s’en mêlent pour calmer le jeu, ce qui n’empêche pas les bombes de peinture de tapisser les casques et les boucliers des CRS. Les syndicats, prévenus, reviennent sur leurs pas pour entamer des négociations. Quelques minutes plus tard, le lycéen est relâché (voir vidéo ci-dessous).
Le jeune manifestant est accueilli en héros et porté à bout de bras par les manifestants. Interrogé par Rue89 Bordeaux, il dit avoir été arrêté à cause d’un jet de peinture sur la façade d’une banque et assure cependant que, durant son interpellation, « tout s’est bien passé ».
2- Cours Victor-Hugo, une banderole et des fumigènes
En bas du cours Victor-Hugo, une banderole est déroulée au deuxième étage d’un immeuble au passage des manifestants. Quatre personnes, visages masquées et poings levés, allument des fumigènes et affichent le message : « Solidarité avec les manifestant.e.s incarcéré.e.s ».
Des policiers en civil se sont postés sur le trottoir en face. L’action, de plus de 15 minutes, galvanise les manifestants qui ont marqué un moment d’arrêt, les poings levés. Ils applaudissent l’intervention et attendent que ses quatre auteurs regagnent la foule avant de repartir vers la place de la République.
3- Aux Capucins, le commissariat et le commissaire
De retour place de la République, une manifestation sauvage repart avec plus d’une centaine de personne. Sur son passage, une voiture de police est la cible de projectiles. Les manifestants, pour la plupart des jeunes masqués, empruntent le cours d’Albret se mêlant à la circulation et scandant des slogans comme « Bordeaux debout, soulève-toi » ou « Manif sauvage, la rue est à nous ».
Arrivés place du marché des Capucins, le commissariat de police est visé et la vitre de la porte d’entrée, brisée. Un communiqué de la préfecture parvenu plus tard dans la journée fait état d’une cinquantaine de personnes ayant « tenté de pénétrer de force dans le poste de police ». Il précise également qu’ « un plaignant a été blessé par un plot jeté à travers la vitre du poste ».
Le groupe se dirige ensuite vers la rue Jules-Guesde où leur fait face un commissaire de police. Il est aussitôt bousculé par les manifestants qui réussissent à s’engager dans la rue. Des policiers en civil interviennent et une course poursuite à pieds est engagée jusqu’à la place André-Meunier où plusieurs camions de CRS étaient stationnés. Avec l’intervention de ces derniers faisant usage de gaz lacrymogène, les manifestants sont isolés par petits groupes jusqu’à la rue des Douves. Après quelques interpellations, les manifestants finissent par se disperser.
Jeudi soir, le commissariat a reçu la visite inopinée du maire, Alain Juppé, venu soutenir les policiers.
Au Commissariat de Bordeaux, pour manifester mon soutien le plus total à nos forces de l'ordre. On est à vos côtés. pic.twitter.com/500PSI32tn
— Alain Juppé (@alainjuppe) 26 mai 2016
La répression et la provocation de la police qui arrête un jeune en pleine manifestation pacifique? En plus cours de l'intendance avec tous les magasins de luxe... C'était pas fait un peu exprès dans l'espoir de susciter la colère et la casse de ces boutiques, pour justifier que ce n'est qu'une bande de délinquants et de casseurs que la police peut agresser au lacrymo et à coup de matraque.
Et bien laissez moi vous dire que dans cette bande de délinquants de plus en plus déterminée, en colère et soudée, il y a des jeunes, mais aussi des quinquagénaires,des retraités, des actifs, des chômeurs, des syndicalistes et des non syndicalistes, des associatifs, des administratifs et des travailleurs du privés, des citoyens lambda qui ont votés pour Hollande et d'autre qui ne pensaient pas utile leur avis politique, des handicapés dans leurs fauteuils, des parents avec leurs enfants et même des chiens...
Mais évidement si vous vous contenter d'écouter la télé et les journaux qui minimisent le nombre des manifestant, parlent à peine des attentes de ces personnes et se contentent de mettre l'accent sur la casse qu'il peut il y avoir en marge des manifestations...
Venez voir par vous même et vous serez sidéré par l'inventivité, la créativité, la solidarité, la gentillesse, l'envie de partager... Nous voulions une Europe de partage et d'égalité, celle que l'on nous a vendu à l'époque. Nous avons une Europe entièrement dévolu au capital, et cette loi du travail n'est que le commencement d'une longue descente vers un asservissement des travailleurs, l'appauvrissement des plus précaires et des classes moyennes pour laisser les richesses à une minorité d'entre nous dont nos politiciens font partie.
Je pense qu'il y a un intérêt de rester plus précis et objectif si vous souhaitez qu'on prends en considération vos arguments ..
Après, aller geindre pour un distributeur casser ou de la peinture lancée, c'est moyen. Les manifs servent tous les salariés, même ceux qui sont contre.
Mais réjouissons-nous, nous allons économiser le papier puisque le paiement sans contact (comme dans le Métro à Paris) pourra bientôt parait-il faire encore plus gagner de temps...et enrichir nos banquiers ou leurs actionnaires !
La loi Travail n'est que l'arbre qui cache la forêt...
Tout bon manifestant anarchiste devrait se souvenir que les commissariats reçoivent aussi des victimes venu porter plaintes et que la majorité d'entre-elles ne sont pas de riches nantis, et que péter du comico c'est un peu casser du pauvre.
Mais nous ne sommes pas dans un état de droit égalitaire, ami. Nous sommes dans une oligarchie dégueulasse ou nos mères, nos pères, nos frères qui ne peuvent plus faire leurs courses, qui ne peuvent plus faire autre chose que travailler et prier la banque pour qu'elle ne se gave pas d'agios comme les seigneurs en leur temps, et ainsi, les gendarmes sont leurs soldats. Et ils devront soit comprendre qu'ils sont des pantins, soit tomber avec eux.
Au bout d'un moment, il faut ouvrir les yeux
Il est complètement faux de dire que dans une société réellement démocratique, ou réellement anarchiste où chacun se dirigerait dans le respect de l'autre, personne n'irait défoncer le crâne d'un vieux ou harceler le mouflet de l'autre parce qu'il est moche. Sauf à imaginer que tout un chacun sera tout à la fois paysan, informaticien, chimiste pharmacien, enquêteur juge et gardien de prison, il faudra toujours au minimum un groupe de personnes spécialisés dans la protection des mineurs tabassés par leurs beaux-parents, ou des majeurs violés par leur mari ou leur voisin, même si cette protection est améliorable.
Et comme de toutes manières, l'immense majorité des français est loin de voter pour un système politique anarchique tel qu'étudié en phylo, aller casser du commissariat ce n'est pas que luter contre système pervers, oligarque qui tue le pauvre et plein d'autres choses, c'est aussi s'attaquer au système qui défend (même mal) les pauvre, les riches, les jeunes et les vieux du mal que l'humanité se fait à elle-même.