Le collectif de lutte 33 (extension départementale du Collectif de lutte de la rive droite) contre la Loi Travail a réalisé durant la nuit de jeudi à vendredi sa plus grosse action depuis le départ de la mobilisation. Plus de 200 personnes se sont retrouvées au terminus du tram C, au niveau du Grand Stade, avant de décider collectivement d’aller bloquer la zone de fret de Bruges.
Dans le collectif, les militants sont toujours d’horizons divers : CGT et FO Transports, mais aussi CGT Chimie, Sud PTT, Educ, Santé, Rail, CNT, CIP, mais aussi lycéens et nuitdeboutistes. Tous ont le même objectif portés depuis plusieurs semaines : bloquer l’économie pour obtenir l’abrogation de la loi El Khomri et dénoncer le déni de démocratie que représente selon eux l’utilisation de l’article 49.3 à l’Assemblée nationale.
Dans la zone de fret, impossible d’accéder aux plate-formes de distribution (DHL, Coliposte, Dascher), au dépôt de bus Kéolis ou au transporteur Géodis. Les camions s’agglutinent face aux manifestants explique Jérôme Juge de FO Transports :
« Au départ, personne ne rentrait ni sortait. Au fil de la nuit, en se retrouvant moins nombreux, il y a eu un rapport de force entre certains conducteurs routiers et grévistes et ça a failli partir en brioches. »
Les camions peuvent alors entrer mais pas question de sortir. Entre temps, pour réguler le trafic, la police ferme la sortie 5 de la rocade de Bordeaux. Le barrage tient jusqu’à midi quand les grévistes et militants choisissent de lever le camp. Certains rejoignent les rangs des Dockers qui font un barrage filtrant au carrefour de la GT qui, rive droite à Bassens, mène au pont d’Aquitaine.
« Le président, on saura très bien l’accueillir »
Si les Dockers quittent aussi les lieux en début d’après midi, une soixantaine d’entre-eux bloquent toujours depuis ce matin le grand port de Bordeaux avec le concours d’une centaine d’agents du port et de grutiers assure Jérémy Barbedette. Pour le secrétaire général des dockers CGT du Port de Bordeaux/Le Verdon, les motifs sont double :
« C’est dans la poursuite de notre participation à la manifestation nationale contre la loi travail et aussi en réaction à ce qui s’est passé pour les camarades de Fos-sur-Mer qui ont été lâchement agressés et interpellés [ce mardi vers 4h30, les forces de l’ordre sont intervenues pour affronter les grévistes qui tenaient la raffinerie et le dépôt des Bouches-du-Rhône ; aussi depuis ce jeudi un membre de la CGT est grièvement blessé après qu’un automobiliste a forcé le barrage, NDLR]. On a donc étendu de 24 à 48h notre arrêt de travail pour faire cette action au port. Les autres ports français y participent aussi. »
Le blocage est total pour les camions mais les chargements et déchargements des bateaux ne sont pas impactés, confie-t-on du côté de la communication du port. Les grévistes tiendront les différentes entrées et sorties jusqu’en fin de journée. Et ces types d’actions sont appelés à se répéter. Jérôme Juge le confirme :
« Notre cher et tendre président de la république vient dans notre charmante région [le 31 mai pour l’inauguration de la Cité du Vin notamment, NDLR]. On saura très bien l’accueillir. »
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