
Parce qu’elle refuse Linky, la mairie de Montferrand-du-Périgord se retrouve au tribunal administratif de Bordeaux. La préfecture de Dordogne conteste une délibération municipale interdisant l’installation du nouveau compteur électrique communiquant.
La petite salle du tribunal administratif de Bordeaux est comble ce lundi matin. Plus d’une soixantaine d’anti-Linky sont là. Ils écoutent attentivement Pascal Délègue, conseiller municipal de Montferrand-du-Périgord qui se mue en avocat pour défendre sa petite commune périgourdine de 160 âmes. Celle-ci s’oppose à l’installation du compteur dit intelligent d’Enedis (ex-ERDF, filiale d’EDF).
L’histoire remonte au début de l’année 2016. Les habitants ont fait part de leurs inquiétudes face au compteur autour d’un petit-déjeuner organisé par la municipalité. Le conseil municipal se prononce deux fois coup sur coup, les 6 avril et 6 juillet, contre son arrivée. Trois lignes sur le sujet paraissent dans le confidentiel bulletin municipal. Puis, surprise, la préfecture de Dordogne se saisit de l’affaire et lance une procédure sur le fond et un référé d’urgence pour suspendre la délibération.
Pascal Délègue ne s’attendait « absolument pas » à une telle artillerie juridique. Il rappelle d’ailleurs que « ce n’était pas une priorité pour la commune » :
« La pose est prévue pour juillet 2019. Nous avions prévu d’en reparler mais pas dans une telle urgence. »
Leur délibération porte « une confusion », indique-t-il. Seul le maire a pouvoir de s’opposer et le conseil n’a à se prononcer que sur le soutien accordé ou non à celui-ci.
« Nous ne pensions que cette nuance puisse justifier une telle procédure » lâche-t-il.
Le refus de sa commune s’est construit autour de quatre arguments : la raison sanitaire, motivée par les crainte des effets supposés radiofréquences émises par le boîtier, la volonté de protéger la vie privée, l’investissement engendré alors qu’on « n’est pas capable de nous fournir une connexion internet correcte » et le manque de démocratie.
Intimidation
La préfecture n’est pas représentée à l’audience, mais Enedis a dépêché au soutien une avocate, qui assure qu’aucun principe de précaution n’a été retenu lors des procédures similaires précédentes.
En France, 266 communes s’opposant au Linky ou au Gazpar (boîtier cousin pour le gaz) ont été répertoriées par l’observatoire que tient Stéphane Lhomme, écologiste et conseiller municipal de Saint-Macaire. Sa commune girondine fait partie de cette liste au même titre que des villes bien plus grosse dont Caen, Saint-Denis et Bondy.
Avec le collectif Stop Linky Bordeaux Métropole, il avait appelé à une manifestation de soutien. Le chroniqueur de la revue La Décroissance s’insurge :
« C’est une campagne d’intimidation contre les communes. Ils s’attaquent à des communes fragiles. »
Au-delà de l’annulation de la délibération municipale, une importante somme est demandée : 4000 euros pour rembourser les frais d’avocats. De quoi faire bondir Pascal Delègue :
« C’est 8 années de subvention à notre école, 20 années pour notre bibliothèque. »
La délibération du tribunal tombera vendredi 14 octobre. « On ira peut-être pas jusqu’au bout pour des questions de ressources » prévient déjà l’élu périgourdin, laissant entendre que la commune n’oserait pas faire appel.
Le problème sanitaire semble évacué.
Le problème de la vie privée est lui aussi assez inutile. Tout ceux qui viendront poster un commentaire ou juste consulté cet article sur rue89 aurons laissé bien plus de trace auprès de leur fournisseur d'accès qu'auprès d'un quelconque linky.
Cela semble être un combat d'arrière garde qui sert juste à se faire de la pub. Si la vie privée vous inquiète le combat est ailleurs (fournisseurs d'accès internet, propriétaire de votre OS, propriétaire de votre navigateur internet, fabricant de TV (savez vous que pour les TV se contrôlant à la voix le son de la pièce est capté en continu et envoyé sur les serveurs du fabricant que la tv soit allumée ou pas....).
Le combat pour la vie privée est intéressant et certainement qu'il reste beaucoup de chemin à faire mais utiliser cet argument pour le linky c'est tirer très nettement à coté de la cible.
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=864
Le fournisseurs de voter box lui récupère les doigts dans le nez:
Vos entrées et sorties à la minute prêt.
Le nombre exact de personnes chez vous et surtout qui est chez vous (familles, amis autres).
L'ensemble des requêtes qui passent par lui (vos recherches internet, les sites consultés, le temps passé sur chaque site etc etc etc).
Bref ca va nettement plus loin que les données approximatives recueillies par votre compteur électrique.
Donc oui je persiste et signe se battre contre le compteur linky c'est vraiment se tromper de bataille... et le simple fait de me répondre montre que vous n'avez rien compris au flicage que vous subissez perpétuellement.
Et puis quand on a rien à se reprocher, on a aucune raison de s'opposer à une fouille anale par les forces de l'ordre à chaque fois qu'on sort de son domicile, n'est-ce pas ?
Fichus moulins à vent...
Concernant la vie privée, c'est clair qu'on a un problème. Vos données ne vous appartiennent pas et vous ne pouvez pas les consulter. En plus de ça, EDF, qui est l'Etat, ne va pas hésiter plus de 2 seconde avant de l'utiliser (accord de la CNIL ou non). Des exemples ?
- Vous avez une télé mais vous ne payez pas la redevance
- Vous avez une culture illégale de cannabis
- Vous viviez à plusieurs alors que vous êtes déclaré célibataire
- Vous êtes en arrêt maladie alors que vous n’êtes pas chez vous
EDF sera en mesure de répondre précisément a toutes ces questions et bien d'autres.