L’usine de Dassault Aviaton à Mérignac, où sont notamment assemblés les Rafale, accueillera « quelques centaines » de nouveaux salariés, issus des services tertiaires du groupe qui emploient « plusieurs milliers de personnes » à Saint-Cloud – soutien aux avions civils, soutien aux avions militaires et bureaux d’étude, a annoncé ce jeudi le PDG du groupe, Eric Trappier.
« Nous voulons rapprocher les gens qui dessinent de ceux qui fabriquent », a résumé le patron de l’avionneur lors de l’inauguration à Mérignac du centre de maintenance des Falcon, les avions civils produits par le constructeur.
L’avionneur veut aussi se rapprocher de ses clients, puisque le commandement des forces aériennes et la Simmad (structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministre de la Défense) ont aussi atterri dans la métropole bordelaise.
Réduire les coûts
Eric Trappier précise que ces délocalisations – qu’il souhaite le plus rapide possible, même si aucun calendrier n’a encore été communiqué -, se feront sur la base du volontariat. Elles s’inscriront dans le cadre du plan de transformation du groupe sur 10 ans, intitulé « Piloter notre avenir ». L’objectif est d’accélérer la spécialisation des usines, pour réduire les coûts et améliorer la compétitivité du groupe.
Dassault va donc construire de nouveaux bâtiment sur le site de Mérignac, sans davantage de précisions sur l’ampleur du chantier. Le groupe dispose de terrains libres, notamment grâce à la fermeture d’une partie de l’avenue Marcel-Dassault, dont l’axe a été dévié vers l’ouest, sur une route flambant neuve qui dessert la nouvelle usine de Thales.
« C’est ce que l’on demande depuis des années, analyse Jacques Lamazère, délégué syndical CFE-CGC Dassault Mérignac. Rapprocher de Mérignac les salariés du soutien militaire, qui font du service après-vente, permettra de mieux anticiper les réparations que nous pourrons proposer aux clients. En outre, la direction du soutien militaire est obligée de louer des bâtiments à Saint-Cloud et Suresne, avec des frais importants, alors que ces salariés pourraient être logés ici, sur du foncier qui appartient à Dassault.»
Soutien zélé
Les nombreux élus présents ce jeudi à Mérignac ont tous salué cet engagement de Dassault à maintenir et développer son activité en Gironde. L’avionneur, qui y est implanté depuis 1939, peut il est vrai compter sur la très zélée coopération des autorités.
Pour dévier une partie du trafic auto de la zone aéroportuaire, Alain Anziani, le maire de Mérignac, plaide pour la création de nouvelles routes, et l’accélération des procédures d’autorisations environnementales – le coin compte beaucoup de zones humides protégées.
Demande accordée par le préfet Pierre Dartout, qui propose un « permis environnemental unique », permettant à une entreprise de faire une seule demande pour obtenir toutes les autorisations nécessaires.
Alain Juppé, président de Bordeaux Métropole, a rappelé que l’Opération d’intérêt métropolitain (OIM) de l’aéroport bénéficiait de 130 millions d’euros d’investissement, dont une grande part consacrée à la desserte de la zone par le tramway, prévue pour 2019.
Reçu 5/5
L’Aérocampus, financé par la région Nouvelle Aquitaine, va former les 70 salariés qui travailleront à terme pour la maintenance des Falcon – assurée pour l’instant par 25 personnes venues du Bourget. Eric Trappier n’a pas non plus manqué de rappeler son ambition d’inscrire les nouveaux bâtiment au programme « usine du futur »… subventionné par la région Nouvelle Aquitaine.
Tout en martelant son attachement à la France, où le groupe compte 9 sites, Dassault ne cesse d’invoquer la guerre des prix, notamment dans l’aviation civile où ses concurrents nord-américains, grâce aux bas coûts salariaux, réalisent selon Eric Trappier 20% de marge opérationnelle, contre 7,5% pour Falcon. Le message est passé spécialement au candidat Alain Juppé, qui promet de nouvelles baisses de charges sur les entreprises. Mais il est reçu 5/5 par tous les élus.
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