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Deux châteaux du Blayais mis en examen après l’intoxication d’écoliers

Deux châteaux en appellation côtes-de-bourg ont été mis en examen le 17 octobre pour « usage inapproprié de produits phytopharmaceutiques » sur des vignes à proximité d’une école. Ces traitements auraient été à l’origine de malaises et de nausées chez 23 écoliers d’une école primaire de Villeneuve-de-Blaye en mai 2014. Les deux exploitations, l’une en agriculture conventionnelle, …

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Deux châteaux du Blayais mis en examen après l’intoxication d’écoliers

Deux châteaux en appellation côtes-de-bourg ont été mis en examen le 17 octobre pour « usage inapproprié de produits phytopharmaceutiques » sur des vignes à proximité d’une école. Ces traitements auraient été à l’origine de malaises et de nausées chez 23 écoliers d’une école primaire de Villeneuve-de-Blaye en mai 2014.

Les deux exploitations, l’une en agriculture conventionnelle, le château Escalette, l’autre en agriculture biologique, le château Castel La Rose, ont été mises en examen dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 30 décembre 2015 à la suite d’une plainte de la Sepanso (Fédération régionale des associations de protection de la nature de la région Aquitaine, affiliée à France Nature Environnement) qui s’est constituée partie civile avec l’association anti-pesticides Générations futures.

Joint par Rue89 Bordeaux, François Veillerette, directeur et porte-parole de Générations futures, estime que « la justice a enfin pris cette affaire au sérieux, on va pouvoir y voir plus clair » :

« C’est l’occasion pour la justice d’appliquer la réglementation, au moment où l’on s’apprête à discuter le nouvel arrêté qui va remplacer celui 2006. »

Selon François Ruffié, avocat de la Sepanso, la plainte ne porte pas sur la mise en danger d’autrui mais sur l’infraction au code rural. Celui-ci autorise l’épandage de produits à certaines conditions météorologiques et à des heures précises de la journée.

« Il y a effectivement le non-respect de l’utilisation des produits mais il y a aussi l’aspect sanitaire, ajoute François Veillerette. Ce qui signifie que la mise en danger d’autrui n’est pas à exclure de la procédure et la gendarmerie veut nous entendre sur cette question. »

Dans sa note de synthèse éditée suite à l’intoxication des écoliers, l’Agence régionale de la santé (ARS) avait déclaré qu’il n’était « pas possible d’exclure un lien entre l’épandage de produits phytosanitaires et la survenue des symptômes et, en tout état de cause, aucun lien de causalité ne peut être objectivé à ce jour ». Les militants anti-pesticides y ont vu une accusation claire à l’encontre des traitements chimiques.

A l’opposé, la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de la Gironde avait évoqué, dans une déclaration de son directeur Jean-Louis Dubourg à Rue89 Bordeaux, l’existence de « conclusions d’une enquête demandée par les services de l’État [qui] révèlent que le traitement de la vigne de l’une des deux exploitations bio voisines est à l’origine des intoxications des écoliers de Villeneuve-de-Blaye ».

Au mois d’octobre, le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux a annoncé vouloir réduire drastiquement l’usage des pesticides dans les vignes alors que les ventes de Bordeaux baissent en France. En attendant, avec la mise en examen des deux châteaux, la balle est toujours au centre.


#pesticides

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