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(3) Les pédibus à l’école de l’écomobilité

Un kilomètre à pieds ça use, ça use… Mais c’est aussi bon pour la santé et pour la planète. Alors des systèmes d’entraide pour accompagner les enfants à l’école, les pédibus, se développent à Bordeaux Métropole. Mode d’emploi.

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(3) Les pédibus à l’école de l’écomobilité

Depuis quelques années, de plus en plus de Pédibus, ces systèmes d’entraide de ramassage scolaire alternatif à la voiture, se mettent en place dans la métropole et dans la région. Que ce soit via le réseau Mille Pattes, créé en 2008, ou de manière spontanée à l’initiative de parents d’élèves soucieux d’instiller des principes écolos dès le plus jeune âge, ou encore via des plates-formes d’échanges internet, comme Petit Bus, la formule connaît un certain succès.

Certes, les trajets maison-école sont encore dans leur grande majorité effectués en voiture : selon l’enquête déplacements réalisée en 2009 par la communauté urbaine de Bordeaux, sur les 2 548 521 déplacements motorisés quotidiens que comptaient l’agglomération, 11% concernent les trajets à motifs scolaires (écoles ou universités).

Les 83 enfants de la métropole bordelaise qui se sont rendus à l’école en Pédibus, durant l’année scolaire 2015-2016, selon les chiffres avancés par le réseau Mille Pattes, font donc bien l’effet d’une goutte d’eau dans cet océan de voitures. Sachant qu’à l’échelle de la région Aquitaine, ce sont environ 600 enfants qui ont pu s’adonner, matin et soir, aux joies de la marche à pied avec 480 parents mobilisés en 2015.

Des enfants plus attentifs

Pour autant, les défenseurs des Pédibus veulent y croire. Car en se servant de leurs jambes, ces 83 enfants,  permettent, sur une année, d’économiser 16000 kilos de CO2, et d’éviter la circulation de 1753  voitures pour des trajets de moins de 2 kilomètres…  Outre ses avantages écolos, la pratique du pedibus a le mérite de favoriser « lien social et éveil » chez les enfants.

« Les instituteurs nous ont fait remarquer que les enfants qui venaient à l’école à pied étaient plus attentifs et mieux réveillés que ceux amenés en voiture », explique Dorothée Despagne Gatti, la directrice du réseau Mille Pattes.

Enfin, réduire les trajets en voiture vers l’école permet aussi de rendre plus sûr les abords des établissements scolaires avec moins de véhicules se garant tant bien que mal, et générant des embouteillages (double-file) ou des difficultés de passage sur les trottoirs.

Pour autant, si la pratique a de nombreux atouts, elle souffre d’un problème de pérennité.

« Le pedibus ne fonctionne que grâce à l’engagement de parents bénévoles et motivés qui en assurent l’accompagnement, souligne Dorothée Despagne Gatti. Et quand ces parents arrêtent, pour des raisons professionnelles ou parce que leur enfant rentre au collège, il est parfois difficile de trouver quelqu’un qui prend la suite, d’autant que les comportements sont de plus en plus à l’individualisme. »

Une fâcheuse tendance que seules de vraies politiques publiques de sensibilisation pourraient infléchir, bien en amont de la mise en place des pedibus.


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