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La fermeture du pont de pierre aux voitures ne devrait pas bloquer Bordeaux

Selon les projections de la métropole, Bordeaux n’aura pas un goût de bouchon l’été prochain : l’interdiction du pont de pierre aux voiture devrait entraîner sans difficulté un report du trafic vers les ponts Saint-Jean et Chaban-Delmas, et favoriser l’usage du tram et du vélo.

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La fermeture du pont de pierre aux voitures ne devrait pas bloquer Bordeaux

L’interdiction aux voitures du pont de pierre, qui sera expérimentée l’été prochain, s’inscrit « dans la logique des choses », a plaidé ce jeudi Alain Juppé lors de ses vœux à la presse. Le maire de Bordeaux tente ainsi d’éteindre la polémique surgie de cette décision confirmée cette semaine, arguments à l’appui :

« Entre 2012 et 2015 la circulation (sur ce pont) a baissé de 30% car comme elle est de plus en plus difficile, les automobilistes cherchent à le contourner. Il ne représente plus que 5% des franchissements en auto de la Garonne, contre 73% des franchissements à vélo, et la situation est accidentogène. »

Alain Juppé souligne en effet que l’augmentation du nombre de cyclistes sur cet axe (plus de 6000 par jour) pose des questions de sécurité, d’où sa volonté de réserver en août et septembre prochains l’utilisation du pont aux modes doux (piétons, vélo, bus et tramways).

Surtout, il affirme que l’interdiction du pont de pierre enverra un signal fort aux automobilistes, sans gêner outre mesure la circulation générale dans la métropole.

Trafic évanoui

Les modèles développés par la direction mobilité de Bordeaux Métropole tablent en effet sur deux conséquences.

D’une part, environ la moitié du trafic automobile sur le pont de pierre pourrait s’évanouir : 40% de la circulation est aujourd’hui le fait d’usagers occasionnels, qui empruntent le pont par hasard alors qu’ils auraient intérêt à passer par un autre franchissement du fleuve. Et une proportion importante des automobilistes passant par le pont de pierre pour des trajets courts entre Bastide et la rive gauche, se reporterait aisément vers le vélo ou le tramway.

D’autre part, la Ville compte sur un report important du trafic vers les autres ponts, loin de la saturation : les 2X2 voies du pont Saint-Jean sont ainsi empruntées aux périodes de pointe par 1200 autos à l’heure dans chaque sens, contre 1000 en tout et pour tout sur le pont de pierre (700 sur la voie entrante le matin, 300 sur la voie sortante). Le trafic y passerait à 1600 autos à l’heure pour entrer dans Bordeaux, et 1400 en sens inverse.

« Si ça ne marche pas, on arrête »

Quant aux passages sur le pont Chaban-Delmas, ils seraient stables, autour de 1000 voitures dans chaque sens, et pourraient même se réduire ! Beaucoup d’automobilistes l’empruntent en effet simplement pour passer rive droite et rouler jusqu’au pont de pierre pour éviter les quais.

La métropole prévoit en revanche des risques de congestion sur les accès, en amont du pont Saint-Jean sur la rive gauche, et entre Cenon et Brazza sur la rive droite, en aval du pont Chaban.

« Cette expérimentation est réversible à tout moment, a voulu rassurer ce jeudi Alain Juppé. Si ça ne marche pas et que ça bloque, on arrête, si c’est positif, on continue. Nous avons six mois devant nous pour mener une concertation avec les habitants et les commerçants. »

L’interdiction sera en outre assortie d’un plan global de déplacement, avec un renforcement des fréquences du tram A et des prêts de vélo.

Apocalyptique

Interrogé sur le timing de cette expérimentation alors que les travaux du futur pont Jean-Jacques-Bosc doivent seulement commencer cette année, le maire de Bordeaux balaye l’argument :

« Nous voulions la faire l’année dernière (à l’occasion de travaux destinés à renforcer les piles du pont, NDLR), on nous disait déjà que ce n’était pas le moment. »

Pour l’adjoint au maire de Bordeaux, Michel Duchêne, il y a urgence, au contraire :

« La pollution atmosphérique est devenue apocalyptique, les pics sont devenus de plus en plus fréquents et de plus en plus importants. Si on continue comme ça nous serons obligés de prendre des mesures encore plus radicales pour réduire le nombre de voiture. »

D’autres dispositifs devraient être dévoilés prochainement, notamment les zones de circulation restreinte que Bordeaux s’est engagées à créer.


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