« On ne peut pas l’affirmer, mais évidemment on y pense. » Contactée par Rue89 Bordeaux, l’épouse de Christophe, patron du bar El Boqueron, fait le lien entre la journée de mobilisation initiée par son mari et l’agression dont il a fait l’objet dans la nuit de mardi à mercredi, vers 1h30. Elle souhaite cependant ne pas en dire plus : « Je reste auprès de mon mari pour le moment. » Il est hospitalisé avec un trauma crânien et sera opéré pour des multiples fractures.
Sur la page Facebook du bar tapas de la rue des Faures, on pouvait lire ce message en début d’après-midi annonçant l’agression :
« Le Boqueron est fermé pour une durée indéterminée. Christophe est hospitalisé suite à la violente agression dont il a été victime hier soir rue des Faures et nous avons besoin de nous recentrer en famille. Il a de multiple fractures et un trauma crânien, il est stable cependant. On vous donnera des nouvelles bientôt. »
Poing américain
Le quotidien Sud Ouest rapporte que le patron du bar situé rue des Faures a été agressé alors qu’il fermait son établissement :
« Selon des témoins, trois hommes auraient déboulé alors qu’il tirait le rideau, écrit le journal. Il y aurait eu des mots entre eux, puis une bousculade, après quoi, l’un des trois individus, armé d’un poing américain, aurait frappé au visage le patron du bar, le laissant ensanglanté, à terre. »
Sur les réseaux sociaux, les réactions se sont multipliées. Parmi elles, celle de Mathieu Rouveyre, vice-président PS du Conseil départemental de la Gironde, qui accuse le manque d’implication dans le quartier des services en charge de la sécurité :
« Je suis abasourdi par l’agression dont a été victime le patron d’EL Boqueron à Saint-Michel. Ras le bol vraiment de ces caïds, de cette violence et de cette délinquance persistante de la rue des Faures. Depuis le temps que les habitants et les riverains tirent la sonnette d’alarme, les autorités ne peuvent pas prétendre découvrir ce phénomène. Pour moi, il y a une responsabilité coupable des services en charge de la sécurité des biens et des personnes qui n’ont plus d’autres choix maintenant que d’intervenir. »
Dans un communiqué de presse, le préfet de la Gironde, Pierre Dartout, « condamne avec la plus grande fermeté la violente agression » et « assure que tous les moyens seront mis en œuvre pour rechercher et trouver les auteurs de ces faits ». Il a promis de recevoir ce jeudi l’épouse de la victime ainsi que des représentants des commerçants du quartier.
Sécurité à Bordeaux
Le mardi 4 juillet, Pierre Dartout avait présidé, avec Alain Juppé, mairie de Bordeaux, une séance du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance au cours de laquelle les représentants de l’État, de la police et de la justice ont établi un diagnostic local de sécurité pour le premier semestre 2017.
Il en ressort que les chiffres de la sécurité à Bordeaux étaient « en évolution favorable avec une diminution de 7,2% des agressions sur la voie publique… ». Le diagnostic souligne « la recrudescence des incivilités liées notamment aux nuisances sonores, aux actes de petite délinquance et aux relations conflictuelles entre les publics » :
« Bordeaux a la réputation d’être une ville sûre, déclare Alain Juppé. Mais, en raison de l’accroissement des incivilités qui perturbent le quotidien des habitants, il convient de ne pas relâcher la vigilance. »
Il semblerait qu’avec l’agression d’un commerçant de la rue des Faures à Saint-Michel, la vigilance doit monter d’un cran.
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