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Le secteur de la santé sous tension en Gironde

De Sainte-Foy-la-Grande à Villenave-d’Ornon, des CHU aux Ehpad, une série de mouvements sociaux agite le monde de la santé en Gironde.

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Le secteur de la santé sous tension en Gironde

Depuis le début de l’année 2017, environ 1400 mouvements sociaux ont été recensés en France dans les hôpitaux, les établissements d’hébergement de personnes âgées dépendantes (Ehpad) et médico-sociaux selon les syndicats interrogés par le quotidien L’Humanité.

Depuis septembre dernier, plusieurs conflits majeurs parcourent le territoire girondin, comme actuellement celui du CHU de Bordeaux. Le Centre Hospitalier de Libourne connaît lui aussi un mouvement social depuis une semaine. A l’appel de l’intersyndicale (CGT, FO, Sud, Unsa), les agents réclament une remise à plat des conditions de travail en vue du déménagement de l’hôpital, prévu début mars.

La grève des paramédicaux s’expriment sur le rond-point du CHU de Bordeaux (La Clé des Ondes/DR)

Les syndicats accusent notamment la direction du centre hospitalier d’imposer de nouveaux horaires, de supprimer des RTT, de contraindre à l’alternance jour/nuit. Ils souhaitent en finir avec un management qu’ils jugent « agressif » et demandent du personnel supplémentaire. Sur les 2700 agents de l’hôpital, les 800 présents dans le service de médecine chirurgie obstétrique sont concernés. Environ 200 d’entre eux se sont mobilisés à l’occasion d’une manifestation dans les rues de la ville, vendredi 8 décembre.

Le Comité d’Hygiène Sécurité et Condition de Travail (CHSCT) demande une expertise. Le préavis de grève court jusqu’au 20 décembre.

« Le budget n’est pas extensible »

A l’hôpital psychiatrique de Cadillac, les agents avaient tenté de faire bouger la direction fin septembre avec une semaine de grève. Dans le viseur des soignants : une dégradation continue de la sécurité pour les patients et soignants, et la baisse de l’effectif d’une équipe de nuit chargée des transports de patients entre Bordeaux et Cadillac. Ce pool passe de 5 à 2 membres au 1er janvier.

« Le budget n’est pas extensible », expliquait à 20 Minutes Bordeaux un cadre supérieur de santé.

D’autant que le budget des hôpitaux psychiatriques, gelé, ne suit pas la hausse d’environ 2% des autres hôpitaux. Une proposition de loi du député François Ruffin souhaite y remédier.

La suppression des contrats aidés cause aussi du tort au milieu de la santé. L’hôpital de Sainte-Foy-la-Grande doit ainsi voir disparaitre 43 emplois sur 420 agents, selon la CGT, qui a lancé fin novembre une pétition en ligne sobrement intitulée : « Professionnels de la santé : la bouffe ou les soins ? » :

« Le travail réalisé par les agents en contrat aidés est indispensable : ménage, réception et préparation des repas, parfois aides à la toilette. Usagers, agents, familles se demandent qui réalisera ces tâches demain alors que les soignants ont déjà le sentiment d’accomplir partiellement leurs missions ».

CGT et Force Ouvrière espèrent une réponse de l’Agence régionale de santé (ARS) et de la préfecture de Gironde.

Tondu

La directrice de l’Ehpad public « Marie Curie » de Villenave-d’Ornon ne cache pas ses difficultés au quotidien Sud Ouest. Dans son établissement, 66 personnes âgées dont une quarantaine souffrant d’Alzheimer ou apparentés. Pour la directrice, la situation budgétaire met en souffrance personnels, personnes âgées et familles.

Le maire de Villenave, Patrick Pujol a écrit à la ministre de la Santé. Il réclame des moyens supplémentaires pour pouvoir assurer les missions de l’Ehpad, au risque de devoir le fermer en cas contraire.

Tract de soutien lors de la grève fin novembre à la Clinique du Tondu (XR/Rue89 Bordeaux)

Dans le privé, la bataille a été écourtée à la Polyclinique du Tondu à Bordeaux, rachetée depuis mars dernier par le groupe Saint-Gatien, qui possède les cliniques Tivoli-Ducos à Bordeaux, Saint-Anne à Langon et d’autres établissements en Touraine.

Une cinquantaine de salariés avaient décidé de se mettre en grève le 28 novembre contre le manque de personnel et une dégradation des conditions de travail. Ils évoquent une dizaine de démissions depuis septembre. L’établissement doit quitter ses locaux près de Mériadeck pour déménager dans un bâtiment neuf à Floirac.

Après quatre jours de mouvement, la direction a renversé la vapeur en promettant de rembourser une journée de grève ou de donner des chèques cadeaux. La reprise a été votée à une courte majorité, raconte La Clé des Ondes.


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