Une « révolution manquée qui faillit renverser l’Histoire », fête ses 50 balais, on n’allait quand même pas passer à côté. A une époque où nos bons vieux moutons votent toujours en masse pour l’ordre et la sécurité, il est toujours bon de se rappeler contre quoi des milliers de jeunes et de salariés se sont soulevés en Mai 68.
Alors nous avons rencontré des témoins et des historiens. Pour qu’ils nous racontent un peu comment s’est passé ce joli mois, époque général de Gaulle à l’Elysée et Chaban à Pey-Berland. Mais aussi nous donnent leurs sentiments sur un hypothétique bégaiement de l’Histoire sous Macron et Juppé. (On remarquera au passage que si les rôles du patriarche et du jeune loup se sont inversés en 50 ans entre Paris et Bordeaux, les acteurs restent du même côté du manche, et le tiennent fermement).
De l’ORTF à Touche pas à mon poste, des Trente Glorieuses à l’ordolibéralisme, le paysage a bien changé, les raisons de se mobiliser aussi. Aujourd’hui, Dany Cohn-Bendit soutient un gouvernement dont les paroles et les actes sur les demandeurs d’asile font rougir tout authentique soixante-huitard qui se respecte. En 2018, mieux vaut séduire la City et les premiers de cordée plutôt que de ne pas désespérer Billancourt ou Blanquefort.
Et pourtant, les étudiants sont toujours présents en (trop ?) grand nombre dans les universités françaises, les prolétaires ne triment certes plus à l’usine mais pédalent sur des vélos Deliveroo, les bidonvilles refleurissent dans nos périphéries, le Larzac a cédé la place aux ZAD… Bref, comme nous l’espérons, ce dossier en libre accès (mais pour nous permettre de continuer à écrire, n’hésitez pas à vous abonner) saura vous montrer qu’il y a toujours de la place pour résister et créer.
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