
L’objectif des étudiants est de « mieux occuper la rue » et préparer mai 2018 avec « les autres secteurs en lutte ».
Ce dimanche soir, les étudiants qui bloquent le campus Victoire de l’université de Bordeaux quittent les lieux. Cette décision prise lors d’une assemblée générale samedi soir vient d’être annoncée sur leur page facebook. Pour marquer le coup, un rassemblement est prévu à 17h30 sur le parvis de la faculté.
Leur décision de lever le blocus est motivée par le désir de « mieux occuper la rue, avec les autres secteurs en lutte dès le 1er mai » :
« Nous pensons qu’il est désormais primordial de mettre nos forces partout où il est possible d’étendre les lignes de front de la guerre sociale qui se joue aujourd’hui, concernant la destruction des services publics (SNCF, Santé, Poste), l’évacuation de la ZAD, les licenciements, et l’accueil des réfugié-e-s et migrant-e-s fuyant les guerres et la misère. »
Les étudiants avaient instauré l’ « Université Bordeaux Victoire contre la sélection » à partir du 15 mars dernier. Ils expliquent avoir « pris le contrôle de la faculté […] une semaine après la violente répression policière ayant eu lieu dans la nuit du 6 mars après une première occupation de l’amphi Gintrac ». Leur volonté était de « garder les portes de l’université grandes ouvertes […] pour l’organisation du mouvement contre la loi ORE [également appelée loi Vidal, NDLR] ainsi que pour tous les autres secteurs en lutte : cheminot-e-s, postier-ère-s, personnels de santé, chômeur-se-s, etc. ».
Par ailleurs, ils avaient mis en place « un lieu d’instruction politique (conférences, ateliers banderoles, rédaction de tracts…), culturelle (lectures, concerts, etc.), et d’apprentissage de l’autogestion (gestion collective de la cuisine, de la vie quotidienne, etc.) » ainsi qu’un programme alternatif dans le but « de créer des liens forts et irréversibles entre ceux et celles qui veulent lutter pour l’émancipation de tous et toutes, contre l’exploitation, la ségrégation et les oppressions ».
Dans un communiqué publié ce lundi, l’Université de Bordeaux prend acte de la libération des lieux. Elle a fait part de sa décision de « maintenir le site fermé jusqu’à nouvel ordre afin d’effectuer une vérification complète de l’état des locaux, en particulier en termes de sécurité, et ensuite les opérations de remise en état nécessaires avant toute reprise d’activité : réparations, remise en sécurité, en particulier réinstallation des systèmes anti-incendie, rangement, nettoyage… ».
On rentre au bercail tranquillement.
Pas gagné grand-chose, embêté pas mal de camarades, mais gageons que les trublillons auront bien rigolé et parleront de leur combat au camping avec les copains cet été.
Les chiens aboient, la caravane passe.
Les réac gloussent, la caravane avance.
C’est hélas l’inverse.
C’est un monde dans lequel les dépenses de l’état et les prélèvements sociaux représentent 57% du produit intérieur brut chaque année.
C’est un monde où l’état embrasse tellement qu’il n’etreint plus rien correctement. La santé, la sécurité, les infrastructures, l’éducation ne cessent de se dégrader à vitesse v-v’.
C’est un monde où de tels faux-semblants idéologiques ont été présentés à tant de jeunes, niant des principes élémentaires de coexistence dans un environnement capitaliste (meritocratie, devoir d’exigence personnelle, conscience de ce que l’obligation précède le droit, etc) que le taux de chômage des jeunes atteint des niveaux obscènes.
C’est un monde où l’égoïsme forcené d’une génération dopée à la dépense publique hypothèque chaque jour un peu plus les possibles des générations qui nous succéderont.
Notre pays est malheureusement pétri de relents de marxisme à tous les étages. On en crève et pourtant on continue.
Le gouvernement actuel a certainement bien des défauts. Mais s’il a été élu, c’est probablement parce qu’une partie croissante de la population ne veut plus de la soupe que vous voulez nous servir. Ce parfum rance d’un monde au-dessus duquel le drapeau rouge ou noir flotte, et où tant de gens souffrent parce que sans emploi, sans revenu et sans avenir.