Avec des slogans comme « Make My Money Great Again » et « Les Gauchos au boulot », ils ont convaincu le député insoumis de rejoindre la République en Marche.
Costume et cravate pour les hommes, robe et vison pour les femmes. De la place des Quinconces à celle de la Bourse en passant par le cours de l’Intendance, les plus fortunés ont marché ensemble dans Bordeaux. Ce samedi, la « Fête à Macron » lancée par le député insoumis de la Somme François Ruffin a eu sa déclinaison locale : la manif de riches.
Sur les pancartes, on lit « Make My Money Great Again », « Les Gauchos au boulot », « Pour la fin des nantis en CDI ». On y entend les slogans : « Du Dom Pérignon, pas d’allocations », « Moins d’Assedic, plus de domestiques », « Tout ce qu’on demande c’est plus de dividendes. » Et en point d’orgue : la Marseillaise à la flûte.
Parmi les riches présents, Francisco, parfaitement apprêté, beau chapeau, cigare dans une main, il assume :
« Notre pays est plein de richesse. Nous en sommes la démonstration aujourd’hui. Y’en a marre de ces manifestations, de ces grèves. »
Du second degré à plein nez. Il précise que l’humour ne peut « se baser que sur une réalité » représentée ici par le panneau qu’il tient : « Merci les pauvres… mais vous pouvez faire plus. »
Ouvert les yeux
Les passants dans la rue peuvent sourire. Sur le tracé de la manif, un touriste venu de Valenciennes et patron d’une boite dans le bâtiment se marre et prophétise que la forme des autres manifs, « celle de nos parents au grands-parents sont mortes ». Il est cependant convaincu que le président doit continuer ses réformes.
D’autres passants interpellent les policiers ou manifestants pour comprendre ce qui passe. Un homme noir d’une trentaine d’années était persuadé qu’il s’agissait d’une vraie « manifestation de la République en Marche ». Une fois renseignée, il semble soulagé :
« J’ai vu une femme noire brandir une pancarte “Libérez Bolloré !” alors qu’il a pillé l’Afrique. Mais là je comprends mieux », lance-t-il hilare avant de continuer sa route.
Comble de l’ironie, le député insoumis Loïc Prud’homme annonce à la foule que cette marche lui a « ouvert les yeux » et qu’il rejoint la République en Marche. Il pouvait en effet se réjouir : il espérait 150 personnes, ils sont finalement 600 (500 selon la police).
A Paris, la Fête à Macron a cristallisé les colères de 40000 à 100000 personnes selon la Préfecture et les organisateurs (160000 pour la France Insoumise). Et ici et là-bas de rappeler les deux prochains rendez-vous (plus classiques) : le 22 mai avec l’intersyndicale de la fonction publique, le 26 mai à une journée de convergence à l’appel des syndicats.
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