Alors que les quais sont en grande partie privatisés pour la Fête du Vin, provoquant des bouchons de vélos et piétons sur la piste cyclable, il ne faudra pas chercher le calme au Jardin public. Celui-ci sera fermé du vendredi 15 juin 7h au dimanche 17, à midi, pour, selon les panneaux, le montage et le démontage d’une manifestation.
Le jardin est en effet privatisé par la Commanderie du Bontemps, un club de grand châteaux et domaines de la Gironde, et d’acteurs économiques des vins de Médoc, Graves, Sauternes et Barsac. Depuis 12 ans, et à chaque fête du vin, elle tient dans le parc de Bordeaux sa « fête de la fleur », à laquelle participent ses commandeurs intronisés, dont pas mal de célébrités (parmi celles intronisées récemment : Stéphane De Groodt, Alex Lutz ou Jackie Chan).
Bontemps mais c’est bien sûr
Ce vendredi 15 juin près de 1500 happy few – la soirée est privée et strictement réservée aux invités – sont attendus. Alors que depuis près d’une semaine une partie des pelouses du parc sont d’ores et déjà fermées au public pour l’installation du chapiteau. Plusieurs riverains du parc s’en émeuvent, et les élus écologistes de Bordeaux ont interpellé la Ville sur cette « mise à disposition gracieuse » :
« La mairie ne devrait-elle pas facturer à minima la remise en état des pelouses et passer une délibération au conseil municipal de Bordeaux ? »
Le WE prochain, c’est plus qu’une partie du Jardin Public qui sera privatisé c’est le parc en entier ! pic.twitter.com/UvWX7fM1mo
— CyclisteBordelais (@CyclisteBx) 12 juin 2018
La Ville répond à Rue89 Bordeaux qu’ « aucun personnel municipal » n’est mobilisé sur l’évènement, et qu’une « convention stricte » a été passée avec l’organisateur. Ce dernier a par ailleurs contracté des « assurances en cas de dégradations sur le jardin », mais qu’il n’y a « jamais eu de problème » lors des éditions précédentes.
« C’est un événement de rayonnement économique et de promotion de la filière, plus qu’un dîner d’entre-soi, justifie Stephan Delaux, adjoint au maire en charge du tourisme. Les forces vives de la viticulture, auxquelles est associée la Ville, invitent des journalistes, des chefs d’entreprise, des artistes, pour porter notre message. Le rayonnement et le prestige sont aussi faits de retombées presse et internationale élogieuses. C’est ce qu’on appelle du BtoB. »
Le « not in my backyard » (pas dans mon jardin), c’est plus ce que c’était.
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